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Nicolas Vidon prit quelques photos de l' ER6 noire dans le garage d'Elena Pericolo. Il ne pu s'empêcher de penser qu'il se trouvait potentiellement devant la moto qui avait servit au tueur de Georges Pendal.
- Bonjour ! fit quelqu'un.
Nicolas sursauta.
- Antonio Pericolo, je suis le mari d'Elena. Elle m'a dit que vous preniez des photos. Faites seulement, ne vous occupez pas de moi.
- Vous avez besoin de la moto ? demanda Nicolas.
- Non, je prend le vélo.
L'inspecteur regardait le vélo.
- C'est bien les vélos électriques ? demanda-t-il.
Antonio fit le cul-de-poule :
- Oui. Et non. Oui, vous ne faites pas d'effort ou si peu, non, vous ne faites pas d'efforts ou si peu. Faut vous positionnez. Être clair dans votre tête et être conséquent, n'est-ce pas.
Tient, il est loquace, le mari d'Elena, pensa tout d'un coup Nicolas.
- C'est comme "E", puisque c'est à cause de lui que vous êtes là, à prendre des photos de la moto, mais j'y pense, comment vous en êtes arrivé à cette moto?
- Un témoignage. Quelqu'un a vu une moto comme celle-ci à côté de la voiture du président Pendal juste avant...que...
- Ah d'accord? J'en n'ai pas vu mention dans la presse....?
- C'est exprès, d'ailleurs je vous demanderai de rester silencieux là-dessus.
- Je comprends. Donc "E" pour moi, hein, eh bien, il est clair dans sa tête.
Nicolas fronça légèrement les sourcils. Antonio poursuivit son explication:
- Il y a trop de frontaliers et il le fait comprendre d'une manière claire avec des conséquences claires et intelligibles pour tout le monde.
- ...???....
- Oui. Ça peut paraître choquant que je dise cela, mais pour en revenir au vélo électrique, il faut être clair et ne pas se voiler la face, n'est-ce-pas, comme le fait l'État par rapport aux frontaliers. Le vélo électrique ne vous entretiendra pas votre corps, vous ne ferez pas votre cardiaque avec lui. C'est le plaisir du vélo sans ses contraintes, vous comprenez...il faut juste en être conscient et ne...
- Pas se voiler la face, comme le fait l'État...
- Exactement! Vous comprenez vite, fit Antonio avec un petit rire presque un peu désagréable. Bon, vais pas vous embêter plus longtemps avec mon charabia!
Il prit son vélo et le poussa dehors.
- Ah! Juste une chose. Vous faîtes quoi dans la vie?
- Prof de math.
Antonio enfourcha son vélo. Nicolas le regardait partir sur le chemin, l'air un peu hésitant, son bonnet noir sur la tête. Bien, bien, se dit-il. Il avait les photos qu'il voulait. Il sortit du garage, ferma la porte, et alla vers sa voiture en sortant la liste de sa poche: Alain Schpruntz, rue des clochettes 8, Petit-Saconnex. "E" représente presque un sorte de héros justicier pour une partie de la population, pensa-t-il en prenant l'autoroute à la bretelle de Bernex. Ça dénote tout de même un sacré malaise.
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