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Vendredi 23 novembre 2018, 18h00
Hans Pfäfi regardait les pics qui sortaient des jumelles. Fasciné. Le sang avait séché et le blanc des yeux de Jean Delcourt ressemblait à des morceaux de blanc d'un oeuf au plat. Alice était occupée avec François Champs, de la police scientifique. Tout, du paquet « Netclick » allait être analysé en laboratoire.
Jean avait été emmené en ambulance à la clinique ophtalmologique de Genève, accompagné pas Sylvie, elle-même accompagnée par une psychologue. La grand-mère de Sylvia était venue en urgence prendre en charge l'enfant à qui l'on avait tout dissimulé. Elle savait juste que son père était à l'hôpital mais qu'il n'allait pas mourir et qu'il avait eu un problème avec les yeux. Le plus doux des euphémisme...
«Sylvie Delcourt ! Ouvrez les yeux!
E
était donc la phrase écrite sur le papier au fond du carton et cette phrase avait immédiatement mis la puce à l'oreille de la conseillère d'état : les jumelles étaient dangereuse ! Toutes les petites phrases de « E » lui était remontée à l'esprit instantanément :
« De la part d'une admiratrice...devinez laquelle »,
« Telle aurait agit Guillaume »,
« Faites comme moi : agissez ! ».
Toutes des phrases accompagnées d'agressions, de violence, de meurtres ! Et elle ne s'était faite aucune illusion : son mari était en danger, en grand danger. Mais elle était arrivée trop tard...
Hans s'était fait un café à la machine nespresso des Delcourts et le savourait en rejoignant Alice et François Champs.
- « E » est vraiment fort. Très fort, leur dit-il.
- Ouais. C'est un pro. Arriver à passer entre les mailles du filet des gardes corps de cette manière là c'est du professionnalisme dans la démarche criminelle, commenta le chef de la police scientifique.
- Disons que « E » se donne les moyens de ses ambitions, ajouta Hans.
- Les moyens de ses ambitions, fit Alice en éclatant de rire. Non. Hans ! Y a un truc ! Tu ne me dis pas tout...ce n'est pas seulement une histoire de vacances à Montreux chez ton oncle...
- Et pourtant Alice, ce n'est que ça...
Il finit son café et reprit, plus sérieusement :
- Ce que je veux dire c'est que « E » est tellement déterminé dans ce qu'il fait, il semble avoir une foi absolue en son droit de faire ce qu'il fait...
- C'est un psychopathe, intervint François.
- Sûrement, puisqu'il ne fait aucun cas d'une quelconque empathie.
- Il faudra renforcer la protection des autres conseillers d'états ! ajouta Alice.
- Oui. Faire contrôler leurs courriers. Je repense du coup à la possibilité d'une attaque à l’anthrax, comme un conseiller d'état l'avait envisagé pour la première lettre de « E ».
- Jean-Pierre Lonfat, Hans. Du département des travaux publique.
- Oui. Merci Alice.
- Tu t'es fait un café, Hans ? demanda François.
- Oui, la machine est juste là...
François Champs se mit à chercher dans le bol qui débordait de capsule.
- C'est bientôt noël, Alice, et ce que je souhaite sous le sapin, ce n'est pas « E » en personne, je n'en demande pas tant parce que je ne le mérite pas, mais juste un ou deux indices sérieux qui nous permettrait d'avancer dans cette affaire...
- Celui-là, il est fort ou pas, demanda François en montrant une capsule nespresso brun foncée.
- Plutôt fort, répondit Alice.
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