Jeudi 20 décembre 2018, 8h45

Hans était au Italian Pub, juste en face du commissariat du boulevard Carl-Vogt.  Avec Alice.

- Je crois que ces vacances vont faire du bien à tout le monde, fit-il en avalant une gorgée de café et en tenant un croissant aux amandes dans sa main gauche.

- Oui, Hans. J'acquiesce absolument! Tu as des projets particulier ?

- Non. Repos. Et profiter de mes enfants ! Mes enfants, c'est ce qui me manque le plus !

- Et ta femme ? demanda Alice, l'air étonnée.

Hans réfléchissait, puis :

- Mes enfants, c'est...comment dire...en étant ici, j'ai l'impression de rater des choses que je ne pourrais jamais rattraper par la suite, puisque mes enfants grandissent et changent tous les jours...Klara par contre...

Son téléphone sonna. Il jeta un coup d’œil. L'appel provenait d'une personne extérieure à ses contacts. Il accepta l'appel :

- Oui, commissaire Hans Pfäfi ?

À l'autre bout, une voix qui lui rappelait quelque chose.

- Bonjour ! Vous vous souvenez de moi ? Frédéric Schwarb.

Hans s'en souvenait parfaitement. Même qu'il aurait souhaiter ne pas s'en souvenir.

- Oui. Je me souviens de vous. Que voulez-vous ?

Hans croqua dans son croissant aux amandes tandis que le directeur de la section recherche de Firmenich lui expliqua les raisons de son appel :

- J'aimerai vous rencontrer. Il y a une chose dont j'aimerais vous entretenir, mais au téléphone, ça va pas le faire....

- Vous êtes sûr ! C'est si important que ça ?

- Je ne sais pas si ça pourrait vous être utile pour votre enquête mais j'ai trouvé quelque chose chez moi qui pourrait peut-être vous intéresser....

- Chez vous....

- Oui, et j'aimerais vous le montrer....

Il y eut un silence.

- Je devrait me rendre chez vous ?

Alice regarda son collègue avec le même étonnement que tout-à-l'heure, lorsque Hans avait laissé entendre que ses enfants comptaient plus pour lui que sa femme. Quel dialogue bizarre ? Dans sa voix un soupçon d'inquiétude !? Elle lui montra son incompréhension en lui faisant des grands yeux étonnés tout en reculant sa nuque comme un pigeon.

Frédéric proposa lui-même un rendez-vous :

- Je finis le boulot à 16h30, le temps de rentrer chez moi, prendre une douche, et je serais à vous. 18H00 ça vous irait ?

Hans toussa, puis réfléchis un instant. Pouvait-il vraiment à 18h00, n'avait-il pas un autre rendez-vous ? Non, il n'avait rien. Il pouvait. Mais il s'arrangerait pour ne pas venir seul.

- Ok. Va pour 18h00, répondit-il.

Puis il raccrocha.

Alice lui demanda :

- C'était qui ? Et puis toi, t'as quoi ? T'es tout bizarre !

- C'était Frédéric Schwarb. Le directeur de la division recherche moléculaire chez Firmenich. Il a une ER6 Kawasaki. C'était la raison pour laquelle j'ai été le voir au mois d'octobre...et là, apparemment, il a trouvé quelque chose...et veut me le montrer.

- Super ! fit enthousiaste la jeune femme.

- Tu pourras en juger toi-même. Tu viens avec moi.

- Mais...18h00...c'est un peu...je vais nager normalement à la piscine de l'école en face de chez moi...

- Eh ben tu nageras une autre fois.

Fin de la discussion.