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Lundi 8 avril 2019, 8h05, commissariat du Bld. Carl-Vogt
Stéphane Schaeffer était un grand gaillard tout maigre. Il portait des lunettes et était, il le savait (on l'embêtait avec ça), un intellectuel, le plus intellectuel de toute la police judiciaire de Genève.
Il était déjà assis au bureau du cinquième et buvait un café en attendant les autres. Il regardait le grand tableau de l'affaire « E ».
Les photos , les noms, le commentaires. Il y avait une Elizabeth Masson qui avait donc été la première suspectée, avant que l'on abandonne cette piste. Mais deux points d'interrogation avait été tracé au marqueur noir sur son portrait. Stéphane Schaeffer était évidemment au courant des grandes lignes de l'affaire « E », par les journaux, et également par les bruits de couloir du commissariat. Mais la vision de ce tableau lui apprenait des choses qu'il ne savait pas. Même sans que l'on lui explique ses tenants et ses aboutissants. Il n'était pas intellectuel pour rien.
Eliah Bonnetière, la femme de la première victime, pouvait être suspectée. Il semblait que l'équipe de Hans Pfäfi avait abandonné cette piste. À reprendre.
Sabina Cheland. C'était plus récent. Son mari n'était toujours pas sorti du coma. Elle, semblait de plus en plus mal à l'aise. Elle n'arrivait curieusement pas à clairement prouvé qu'elle n'avait rien à avoir avec ce qui était arrivé à son mari. Stéphane Schaeffer se dit que la découverte de l'infidélité de Patrick Cheland, avouée par Anna Paguel de Widen, devait peser dans la balance de Sabina. Peut-être même souhaitait-elle qu'il ne se réveille plus jamais. En tout cas, la presque mort du conseiller d'État était une coïncidence si énorme que l'on pouvait se demander en toute légitimité si cela en était vraiment une. Mais Sabina Cheland, était-ce l'affaire « E » ?
Car sur le drame qui était arrivé à Patrick Cheland, « E » demeurait silencieux. Aucune revendications d'aucune sorte.
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