Chapitre 16 : “Butterfly Caught” - Massive Attack

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Liv ouvrit les yeux. Une douleur sourde lui vrillait la tête. La chaleur étouffante qui régnait dans la pièce ne l’aidait pas à reprendre ses esprits. Elle se rendit compte qu’elle était assise, mais qu’elle ne pouvait pas bouger. Elle était attachée sur une chaise. Que s’était-il passé…? Elle regarda autour d’elle. La pièce dans laquelle elle se trouvait, plongée dans la pénombre, sentait le bois coupé. Des rais de lumière jetaient des stries aveuglantes sur les objets alentour. Quelque part, une mouche virevoltait bruyamment. Ses yeux s’habituèrent à l’obscurité et elle perçut des outils, un établi, des caisses… Elle semblait se trouver dans une remise. Soudain, comme une vague déferlante, les souvenirs lui revinrent, précis et brutaux.

Elle se revit, assise à la table de la cuisine, chez son frère. Une demi-heure s’était écoulée depuis qu’ il avait claqué la porte, furieux. Elle regrettait amèrement d’avoir prononcé ces mots si durs. Devait-elle l’attendre ou partir à sa recherche ?

Soudain, la porte d’entrée explosa, projetant deux individus menaçants, qui foncèrent droit sur elle pour l’attraper. Impossible d’émettre le moindre son, la panique la paralysait. Dans un sursaut de survie, elle tenta de leur échapper, mais les deux hommes étaient plus rapides. Le plus grand l’enserra de ses bras puissants. Elle se débattit et décocha un coup de pied à l’autre homme, qui tentait de lui saisir les jambes. En se tordant de toutes ses forces, elle obligea son agresseur à desserrer son étreinte, ses bras remontant près de son menton. Elle lui planta ses dents dans l’avant-bras, de toutes ses forces. L’homme hurla et la lâcha. Pleine d’espoir, elle se précipita vers la sortie mais l’autre lui barra la route en renversant le canapé pour l’empêcher de passer. Une colère sourde gronda dans ses tripes, décuplant sa force. Elle se jeta sur lui et le plaqua au mur, renversant la guitare et décrochant la planche de surf. Elle roua l’homme de coups, prise d’une rage envers ces intrus qui lui voulaient du mal et qui perturbaient la quiétude de ce foyer. Elle frappa encore et encore, jusqu’à ce qu’un coup violent derrière la tête l’arrête net, la faisant s'effondrer, inerte.

Ses souvenirs éveillèrent en elle un sentiment d'inquiétude, une tension latente qui lui nouait les tripes et raidissait sa nuque. Pourquoi avait-elle été enlevée ? Elle n’était personne, ici, aux Etats-Unis. Elle réfléchit un instant aux affaires en cours qu’elle avait laissées en Angleterre, mais aucune n’avait de lien, même ténu, avec une quelconque organisation criminelle. Serait-il possible que son frère ait trempé dans quelque chose de louche ? Son passé d’alcoolique avait-il repris le dessus, l'emmenant peut-être sur des chemins encore plus sombres ? Jake devait-il de l’argent à ces gens ?

Elle chassa cette idée de son esprit et regarda autour d’elle. Elle ne voyait pas d’issue. Une chose était sûre, elle ne voulait pas rester saucissonnée ainsi sur cette chaise. Elle commença à se contorsionner, tirant sur ses entraves. Rien n’y fit. Elle eut soudain une idée. La chaise était en bois, assez vieille. Elle pourrait peut-être la briser. Elle se démena de plus belle, tant et si bien qu’à la fin, la chaise céda dans un craquement sinistre. Juste au moment où elle put se libérer, Liv entendit des pas lourds derrière la porte. Elle saisit un pied de la chaise et attendit, prête à bondir. Le son d’une clé qui tourne dans la serrure, le loquet qui se déclenche et la porte s’ouvrit. A la vue de celui qui venait d’entrer dans la pièce, Liv resta comme pétrifiée, lâchant son pauvre petit bout de bois qui, elle le savait, serait bien inutile.

L’homme qui se tenait devant elle était immense, tant par la taille que par la carrure. On aurait dit qu’une statue monumentale avait pris vie. Mais ce qui épouvanta la captive, c’était le visage du géant. Il portait un tatouage, comme un masque, d’une tête de mort. Liv pensa aux maquillages portés pendant la “fête des morts “, au Mexique. L’association de ce visage terrifiant et du physique titanesque de son propriétaire firent que la jeune femme se sentit soudain mal, très mal et elle sombra de nouveau.

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