Chapitre 37 : “Sabotage” - Beastie Boys

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Après la perquisition chez Vidal, les Machetes se firent très discrets. Les manches commencèrent à recouvrir les tatouages du gang. Alejandro Vidal et son bras droit, Manolo Cervantes, restèrent introuvables, comme s’ils n’avaient jamais existé. Même à Pico Union, où la plupart des membres du gang vivaient, les rues semblèrent plus calmes, comme si chaque porte, chaque boîte aux lettres, chuchotaient qui fallait se cacher. Ari et Robbie décidèrent d’aller jeter un œil du côté d’Ocean Park, plus particulièrement Hill Street, là où le van qui avait servi à enlever Liv Turner avait disparu.

O’Brien conduisait la Chevrolet Malibu de service, tandis que Ari vérifiait le plan de la région. Ils se dirigèrent vers Santa Monica via l’Interstate 10 et sortirent à Lincoln Boulevard. Ils tournèrent à gauche sur Ocean Park Boulevard et arrivèrent à destination.

Hill Street était une petite rue tranquille, composée principalement de bicoques entourées de jardins luxuriants. L’ambiance était bien différente du centre de L.A. où les agents avaient l’habitude d’évoluer. Ici, on pouvait entendre les oiseaux et en tendant l’oreille, on pouvait même percevoir le ressac de l’océan. Au loin, quelqu’un tondait sa pelouse. Quelques voitures étaient garées sur le bord de la route, mais il était clair qu’à cette heure, la plupart des habitants étaient partis travailler. Ari observa les alentours. Où une camionnette aurait-elle bien pu se cacher ? Robbie appela sa partenaire et lui montra un groupe de maisons sur la droite. Certaines étaient dotées d’un double garage. Johnson regarda son coéquipier. Elle avait compris. C’était le genre d’endroit idéal pour un échange discret de véhicules. Ils se dirigèrent vers l’une des habitations et frappèrent à la porte-moustiquaire. Aucune réponse. Robbie cogna plus fort en criant “Police ! Ouvrez !”. Après un moment, une petite vieille dame afro-américaine, élégamment coiffée d’un chignon, arriva en trottinant.

- Du calme ! Du calme ! dit-elle en ouvrant la porte. Vous allez finir par casser quelque chose ! J’arrive !

- Désolée de vous déranger, madame, s’excusa doucement Ari. Inspecteurs O’Brien et Johnson, police criminelle. Nous sommes à la recherche d’un véhicule noir. Un van de marque Ford.

- Mark Manford ? Non, connais pas.

- Non, répondit Johnson en haussant un peu la voix… Un van de marque Ford…

- Oh ! répondit la petite vieille. Non, je ne sais pas.

Elle avait répondu en criant presque, comme si elle voulait être entendue par tout le monde dans la rue. En répondant, elle avait discrètement montré la maison d’en face, dotée, elle aussi, d’un double garage.

Ari lui fit un petit signe de tête, lui signifiant qu’elle avait compris. Ils traversèrent rapidement la rue et O’Brian glissa discrètement sur le côté du garage. Il jeta un œil par une lucarne et indiqua d’un signe du pouce à Johnson que le van s’y trouvait. Elle désengagea la sécurité de son holster et frappa à la porte en criant “L.A.P.D. ! Ouvrez !”. Robbie prit position de l’autre côté de la porte et attendit, se tenant prêt à intervenir. Pas un bruit dans la maison. Ils allaient frapper de nouveau quand un bruit de pas attira leur attention. Un jeune homme était en train de s’enfuir, escaladant la palissade du fond du jardin.

La poursuite s’engagea. Le gars était rapide et agile, tandis que O’Brien, plus vieux, était plus lent. Il se fit vite distancer par Ari, qui tenait la distance. Le jeune déboula sur la terrasse d’un café, renversant les tables sur son passage dans un vacarme de bris de verres et de cris des clients. Ari le poursuivit en criant aux passants de dégager le passage. Le jeune se dirigeait vers la plage. Il était hors de question qu’il y arrive. Là-bas, il pourrait aisément se fondre dans la masse des touristes ou, pire, prendre quelqu’un en otage. Ils arrivèrent à Ocean View Park, avec ses pelouses et ses terrains de sport. Le fuyard bouscula des badauds, prêt à tout pour réussir à semer l’inspecteur qui le poursuivait. Ari commençait à s'essouffler. Les muscles de ses cuisses, de ses mollets, s'échauffaient, tiraient douloureusement. Son cœur tambourinait furieusement dans sa poitrine, et sa respiration devint laborieuse. Revêtue de sa perfecto en cuir, elle crevait de chaud. Quelle idée de traîner avec cette veste par cette chaleur ! Elle sentait les gouttes de sueur perler dans son dos. Elle se dit qu’elle allait perdre la trace du Machete. Une pointe de frustration se forma dans son estomac à cette idée, ce qui rendit ses efforts encore plus pénibles.

Et soudain, surgit de nulle part, Robbie déboula, chevauchant un scooter italien, et après un dérapage contrôlé, fonça dans le jeune homme, qui fut jeté au sol. Le flic le coucha sans ménagement sur le ventre et se mit à califourchon sur lui pour lui passer les menottes.

- Ben alors, ricana-t-il, on dit pas bonjour ?

- Lâchez-moi ! protesta le jeune homme. J’ai rien fait !

- Alors pourquoi t’es-tu enfui ? demanda Ari, reprenant son souffle. Allez ! Au poste ! On doit parler de ta camionnette.

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