Chapitre 50 : “The end” - The Doors

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Assis sur la banquette arrière, sirotant un verre de Chardonnay, Alejandro Vidal regardait par la fenêtre de sa Mercedes-Maybach classe S, en route pour les derniers détails de son plan. Il était clair qu’il n’avait plus rien à faire aux Etats-Unis. Il regarda Fernando, son chauffeur et, assis à la place du mort, Marcelo, l’un des derniers hommes de main qui lui restait fidèle. En plus de quelques hommes cachés à des endroits stratégiques,son armée ne comptait plus qu’une dizaine de membres, en tout et pour tout. Et, bien sûr, Manolo.

Il se réjouissait de le voir, Manolo. Depuis qu’il avait rejoint l’usine désafectée où était détenue la femme, il n’avait plus eu de ses nouvelles. Des sicarios lui avaient déjà parlé de son comportement bizarre. Serait-il possible que le géant le trahisse, lui aussi ? Avait-il eu, finalement, raison de ne pas totalement lui faire confiance ? Après tout, Manolo avait été le garde du corps personnel de son père. Manolo lui devait tout. Il avait été fidèle à Eduardo Vidal. Une réelle complicité avait lié les deux hommes, et Alejandro avait détesté ça. Eduardo en était même venu à dire que Manolo était comme un fils pour lui, qu’il faisait partie de la famille. Et puis, à sa mort, le voilà, le fils héritier, affublé de ce monstre, collé à ses basques. En ce qui concernait El Niño, Manolo n’avait été qu’un héritage encombrant. Certes, sa force impressionnante avait été un atout. Mais une machine de guerre qui se mettait à avoir des scrupules, ça devenait très dangereux. Alejandro décida qu’à la première occasion, il se débarrasserait de Manolo Cervantes.

Mais avant tout, il devait se rendre à l’usine et apporter une conclusion à ses affaires sur les terres de l’oncle Sam. Il devait tout nettoyer avant de repartir à Medellin, où sa mère s’était enfuie à la mort de son père. Il pourrait reprendre ses affaires là-bas. Il se réjouissait déjà de retrouver la maison familiale des Vidal.

Le téléphone portable de Marcelo, sur le siège avant, sonna. Il décrocha et poussa une exclamation sourde. Il se retourna, regardant Vidal, d’un air choqué.

- Qu’est-ce qu’il y a, Marcelo ?

- Je… Il… Il doit y avoir une erreur…

Le cœur d’Alejandro se mit à battre furieusement dans sa poitrine.

- Quoi ? s’emporta-t-il. ¡Dime qué passa, joder!

- Heu… C’est… C’est votre comptable… Il y a un problème avec vos comptes en banque…

- Hein !?

- Il… Il n’y a plus rien ! Ils sont complètement vides !!

Vidal blêmit et prit le téléphone des mains de son employé. Il rugit, tremblant de rage :

- Marquez !? C’est quoi, cette histoire !?

- Je ne sais pas, senior Vidal ! J’ai reçu une alerte de la banque ! Il n’y a plus rien !

- C’est pas possible, il doit y avoir une erreur !

Il aboya à Marcelo de lui donner son ordinateur portable. Il voulait regarder lui-même. Ce n’était tout simplement pas possible… Il était entouré d’incapables ! Il l’alluma et attendit. Il regardait la petite roue de chargement tourner et tourner encore, attendant impatiemment que son appareil s’allume. La petite roue tournait et tournait indéfiniment, et Vidal dut se retenir pour ne pas jeter l’ordinateur par la fenêtre. Puis, enfin, le chargement prit fin et l’écran s’ouvrit sur le bureau… vide. Où étaient passées toutes les icônes ? Où étaient ses dossiers, ses raccourcis, ses programmes…??? Il n’y avait qu’un seul raccourci, qu’Alejandro n’avait jamais vu. Une petite tête de mort, intitulée “Lis-moi”. Il hésita d’abord un instant, puis décida de cliquer sur l’icône. Un écran vidéo s’ouvrit et Vidal écarquilla les yeux.

Un homme, portant un masque de tête de mort, habillé d’un costume soir, était assis à une table, immobile. Il semblait tranquille, les mains jointes sur la table. Le mur derrière lui était blanc. Rien ne pouvait indiquer dans quel endroit il se trouvait. Après un moment de silence, l’homme prit la parole. Sa voix était modifiée électroniquement.

- Bonsoir, monsieur Vidal. Vous avez été piraté. Nous avons réinitialisé votre ordinateur, et nous détenons tous vos fichiers. Certains prouvent votre implication directe dans des affaires plus que douteuses. Ca, c’est en représailles pour votre très mauvaise conduite. Vous avez été très, très vilain, monsieur Vidal. Quant à votre argent, nous l’avons transféré dans un endroit que nous seul connaissons. Vous êtes à notre merci. Nous vous tenons. Vous pouvez toutefois le récupérer. A une condition.

Là dessus, l’homme enleva son masque. Vidal le reconnut instantanément. C’était Jake Turner, le frère de la femme qu’il avait enlevée. Il avait l' air mauvais, déterminé.

- Libérez Liv. Fini de jouer, Vidal. Je ne me cache pas, vous savez qui je suis, et sans doute où je me trouve. Je n’ai pas peur de vous. Je détiens votre argent. Vous avez le choix. Vous relâchez ma sœur, saine et sauf et vous le récupérerez. Et je ne veux plus jamais avoir affaire à vous. Sinon, tous ces fichiers pourraient se retrouver en pièces jointes aux mails que j’enverrai à la police, peut-être même au FBI. Con gusto, señor Vidal.

La vidéo prit fin, l’écran devint noir. Vidal était immobile, les yeux grands ouverts. Son visage était pris de tics nerveux. Marcelo tenta de lui parler.

- Jefe… Qu’est-ce qu’on fait…?

Vidal referma son ordinateur portable d’un coup sec. Ses maxillaires se contractaient sous l’effet du grincement de ses dents. Ce Jake pensait qu’il allait lui dire quoi faire ? Personne ne lui donnerait d’ordre. Il se nommait Alejandro Vidal, chef des Machetes. Il était temps de nettoyer avant de repartir à Medellin. Et le feu était le meilleur moyen de se débarrasser de la vermine.

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