Une autre vision

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Je suis soignée du stade 1 mais je reste sous surveillance. Seulement, j’ai du repos loin de lui sous prétexte de rendez-vous thérapeutique. Installée déjà pour la troisième fois en deux mois, dans un centre agrée proche de mes parents, je suis au grand air et me balade souvent.

Alex vient me voir et tente toujours de me faire changer d’avis. Que mon mal-être n’existe pas et que voyager me fera du bien. Je n’ai toujours pas trouvé la force de parler au médecin de cette prise de conscience. Esmé me l’a dit, me l’a rappeler et même mes parents l’ont su récemment par elle.

En fait, les deux premières fois où je suis allé dans un centre, j’étais vers Bordeaux. Depuis, Alex n’est pas censé venir me voir. Pourtant, seule moi peut porter plainte pour différentes violences. Hors, je l’aime malgré tout et donne une autre chance.

Aujourd’hui, c’est son deuxième jour de visite et je l’attend dans ma chambre. Comme la semaine dernière, il sort une rose et m’embrasse. Je referme la porte, lui prend sa main et je vais tenter quelque chose malgré ma fatigue dû à un manque d’appétit.

En attendant, notre boutique est fermer et je ne sais jamais ce qu’il trafique. Je décide de toute savoir, tout mettre à plat.

— Assis-toi s’il te plait.

— Oui, je t’écoute.

— Ne joue plus ! Tu vois pas que je suis mal à cause de toi…

— Tu n’as pas à l’être ma belle. Je prends soin de toi. Tu n’es plus malade.

Ma colère qui couvait depuis tout ce temps, éclate enfin. Je me lève et j’hurle tout ce que j’ai :

— Je ne voulais rien voir, trop aveugler par ton amour protecteur, étouffante ! Tu es prise au piège car j’ai compris que tu es mauvais ! Tu joue avec moi comme une souris, comme une petite fille incapable de prendre des décisions ! Tu m’as convaincu de travailler dur, ne plus voir la lumière juste pour que tu sois fière t’empocher les sous ! Je vais parlé à un psy pour mieux me retrouver ! Je…

Il se lève imperturbable pour m’embrasser. Le visage dans ses mains, je vais enfin pourvoir avoir ce que j’attends de lui, des excuses :

— Bon, désoler. C’est ma méthode mais par amour. C’est vrai que je t’ai pas laissé ta place cependant, j’ai plus d’expérience et c’est normal que c’est moi, le chef. Tu sais quoi ?

— Non…

— Je vais partir en vacances dans deux jours, tu n’as pas à savoir où. Je m’en vais pendant un mois. Tu vas prendre soins de toi, manger plus car tu ressembles à une crève la faim, tes seins sont moins jolies et je te veux comme avant. Tu vas penser à ce que tu veux faire comme activité après ton travail. Dans un an, je veux que tu sois bien.

— Alex…

— Je serais toujours là pour toi. Je te promet de te laisser plus de liberté mais en contrepartie…

— Contrepartie de quoi ?

— Tu me promet quoi d’autres à part te soigner ?

— Je ne sais pas…j’ai besoin de temps. Peut-être une autre chance…Une dernière sinon je porte plainte.

— Face à un avocat, aucune chance. Bon, je te laisse, j’ai une livraison à faire.

— Une livraison ?

— Occupe toi de ton petit cul ma mignonne. J’espère aussi vite être papa. J’ai envie de toi.

— Je ne peux pas…il y a du monde…

— Chut, vient là.

— Alex….

Il m’emmène dans la salle de bain et ferme à clé. Il m’embrasse et me soulève pour m’assoir sur le lavabo. J’ai beau murmurer que je n’ai pas envie, en vérité, ce côté sensuelle m’a manqué. Il m’aime c’est sûr mais j’ai un blocage.

Il continue ses baisers tout en retirant mon legging puis il descend le tout jusqu’à mes genoux pour me faire gémir. Il déboutonne son jean et son sexe sort déjà prêt.

— Tu me manques Adeline et je suis désolé de mes méthodes. C’est finis, je te le promet. Donne-moi une autre chance. Tu es capable de tant de choses, tu me l’as maintes fois prouvés. Ne lâches pas ma belle. Laisse-toi emporté par ma passion dévorante pour toi. On ne se reverra pas avant un mois. Je t’aime.

Il me prend en douceur en mordant mon cou et jusqu’à l’orgasme, je suis ailleurs. Après un dernier baiser, il me laisse là en refermant la porte. Je me douche et je pleure sans une nouvelle fois, trouver l’origine du trouble.

C’est trois jours plus tard, je consulte enfin un psy. Je lui confie tout et il me confirme bien qu’Alexandre, dans son comportement, est un manipulateur. Que porter plainte ne sert à rien mais que la seule manière de faire, c’est de m’éloigner de lui, rester avec mes proches et ne plus lui répondre.

Seule une plainte sera valable s’il y a du harcèlement. Les jours passent et je tombe sous le charme d’un jeune infirmier en stage ici. Me sentant seule, refusant de parler dans une groupe de parole, il vient vers moi et je ressens aussi que je suis sous son charme.

Je sors pourtant bientôt et c’est la veille de mon départ, assise sur le banc, qu’il ose échanger plus. Bientôt qu’on était sur la réserve quand je prenais mon traitement.

— Je peux m’assoir ?

— Oui Guillaume.

— J’ai appris que tu partais. Comment tu as passé ce dernier séjour ici ?

— Mieux…

— Je peux te parler franchement ?

— Hum….

— Alors voilà. Tu le sais, je suis en stage ici et normalement, on évite de mêler privé et perso sauf que…enfin, tu me plais. J’ai vraiment envie de te revoir ailleurs. Ouai, enfin, oublie, c’est ridicule ma demande. J’en ai fait déjà des comme ça mais là c’est culte.

Il me fait sourire et je ris un peu avec lui. Un sentiment qui me fais du bien.

— Ecoute…c’est mon troisième séjour en soins pour anorexie. Même légère. J’ai du mal à me dévoiler autre qu’au psy. Mais, c’est bizarre aussi mais tu me plais. J’ai senti aussi. J’ai envie qu’on se revoit mais laisse-moi du temps pour me soigner. Avant, il faut que tu saches que j’ai eu une drôle de relation toxique avec un ami de mes parents. Une longue histoire dont j’espère qu’il me foutra la paix. Enfin, c’est encore compliquer, j’arrive doucement à me retrouver

— Je suis patient, je ne fruste personne. Moi aussi, j’aime avoir du temps aussi pour savoir où même une relation. Moi aussi, je sors de quelque chose pas simple.

— Merci.

— Donc on garde contact ?

— Je te donne mon numéro alors. C’est pas mon genre mais j’ai besoin de connaître autre chose. Je rentre chez mes parents à Paris.

— Je passe parfois par là.

Il sort son téléphone personnel et je le lui donne. Le lendemain, sur la route, mes parents sont surprise de ce contact et accepte de le rencontrer. Guillaume à vingt-six ans et fait une bonne impression.

« Tu prends le risque de perdre des acquis et ce gringalet ne va pas t’emmener des folles aventures. Tu me déçois, je continue à être pas loin et tu vas vite revenir à mes pieds. Je t’attends toujours pour au moins rouvrir la boutique. On s’est fait des promesses, je tiens toujours parole. Je t’aime. Alex, ton bien heureux maître de notre destin ».

Je ne supprime pas son numéro et préfère l’ignorance. Pour le moment, mon amour est toujours puissant mais avec Guillaume, le soleil revient sur ma peau et une nouvelle âme plus enfantine, me saisit.

On n’a pas encore coucher ensemble et j’ai hâte de comparer pour être enfin sûr que j’ai bien fais de passer le cap. Je ne sais pas encore son secret et lui ne cherche pas non plus à ce qu’en j’en dise trop sur mon passé. L’important c’est de s’amuser, rire et apprendre.

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