Repartir sur des bases saines

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« Voilà six mois que tu joues celle que tu n’es pas. Tes yeux errent à la recherche de ma noirceur. Mon encre qui permet de t’ancrer dans une dure réalité. Préparer pour une vie cruelle dont pour s’en sortir, il faut se serrer les fesses, porter un masque et poser les bonnes cartes.

Ta main dans la sienne, se desserre par moments. Signe que tu espères quelqu’un qui ne te lâche pas pour s’extasier devant des canards.

Ses lèvres sur la tienne, tu t’essuie parfois discrètement et tu cherches ma présence entre les ombres, les arbres, les chiens et les passants.

Tu as quand même repris de couleurs, tes fesses sont encore plus que magnifiques, digne d’une futur femme fatale. Tu es faites pour être dominé, dominante.

Tes seins, bien fermes méritent plus d’attention. Ils manquent d’observation, de compliments.

Il t’a piqué pour te faire croire une vie banale, une vie ennuyeuse. Moi, je t’ai piqué pour monter l’adrénaline, le feu, le volcan dans une tension chaude entre nos corps.

Tu es née dans une famille riche, bercer par des préjugés, battu par ton père frustré de ne pas réussir son projet malade. Etouffer par une mère évitante, qui n’a pas connu l’art des compliments, des tendresses.

Ta petite enfance n’étais pas heureuse, jouant seule, baignant dans un univers de personnels à tes pieds pour compenser tout ce désordre.

Frapper, comprimer, tu as voulu t’affirmer l’année du bac. Être heureuse pas ambitieuse.

Puis, tes stupides parents ont vite pris la poudre d’escampette lors d’une menace inexistante. Ils me parlaient de ton éducation quelques fois et je désirais les changer.

J’ai formater avec des contacts, un moyen de les transformer et j’ai écrit personnellement au futur directeur de Solentic, en proposant mes services pour ramener ta famille à la raison, à la justice.

Tout le monde à mordu et même toi. Je voulais réellement me rendre utile et ça a payé. Sauf que tu connais la suite ma belle. Tu me rends dingue et je l’avoue, je veux te posséder. Personne d’autre ne dois te toucher.

J’ai mêler le vrai amour, le subtil équilibre entre mes sentiments et la stricte éducation. Je voulais te montrer que tu pouvais réussir quelque chose de si haut grâce à mon soutient. Montrer quand allant chercher tes faiblesses, tu les transforment en force.

Tu as bientôt vingt ans, beaucoup à apprendre. Tu dois me faire confiance, moi aussi j’évolue. Je sais ce dont tu n’as plus besoin et ceux que tu demandes.

Un homme puissant, sauvage, droit, protecteur, futur père et mari, fidèle et qui sera toujours là quelque soit tes rêves.

Tu m’a laissé la boutique et je me vide avec la vendeuse roumaine qui ne sait rien de ma peine…Tu m’a laissé sans ton odeur dans mes narines quelque soit l’heure de la journée.

Je t’appelle une ultime fois, vient me voir en Espagne, j’ai pris un billet aller-retour. Juste une petite valise, on ira au soleil, se laver dans la mer pour repartir sur de bonnes bases.

Je ne cesse de penser à toi. Et si je ne te vois pas ce dix août, je m’en irais. Je deviendrais poussière pour ta plus grande paix…

On s’était promis…je démontrerais au quotidien des preuves. Je t’en prie, accorde-moi cette dernière danse dans tes draps.

Je t’aime Adeline. Ma future Adeline Joan. »

Ces mots froissés me foutent des frissons. Il a raison et avec Guillaume, c’est rien de ce je voulais. Je l’ai même quitté, en mai, il a compris et il n’a posé aucune autre question. Il m’a rétorqué que c’est la vie et que finalement, lui aussi, ne sentais pas encore le truc. Hésitant plus à se poser sur le long terme.

On reste en bons termes et pourtant, je ne réponds plus de rien. Mes parents doutent de la sincérité d’Alex, pourtant, ils connaissent mon attachement et sa capacité de remise en question, c’est pourquoi, ils me laissent partir ce jour-là.

Il est là, à l’aéroport, plus hésitant, incapable de vite réagir quand je suis devant lui avec ma petite valise. Il m’a manqué, je l’embrasse et avant qu’il revienne à lui, à voix basse :

— Sache que tu sais que tu n’as pas d’autre chance après celle-ci. Au moindre coup, au moindre écart, je te prierais de me ramener ici. Si jamais tu auras refusé, la police sera au courant.

Il prend ma main pour l’embrasser :

— Je te promet. Sache qu’un manipulateur n’aurait pris conscience de ses erreurs. Pendant des années, j’ai incarner le mauvais rôle. J’adorais ça, être Maître d’une chose fragile, la contrôler jusqu’à la briser. J’ai voyager en vrai pour moi aussi consulter. Ici, on a un petit week-end à Madrid en amoureux, spa, massage, bon restaurant puis on rentre voir ta famille pour vivre chez eux pendant au mois six mois. Ils verront comme toi, ma nouvelle facette. La boutique est en vacances puis on rentre à Bordeaux. Je te laisse me guider…je voudrais réapprendre les codes d’une adolescence, d’un jeune adulte. Cela me manque de me perdre sans penser aux responsabilités. Tu veux bien ?

— Avec plaisir.

Un dernier baiser et j’essuie ses larmes. Le psy m’a appris à tenter de repérer les signes et Alex dissipe mes doutes à l’hôtel, en appelant en visio son thérapeute pour me prouver qu’il est bien suivis. C’est pendant sa douche, que je vérifie le nom sur internet et que je découvre bien qu’il est bien noté, qu’il existe bien à Bordeaux.

Je le rejoins en silence et c’est sur le matelas sans d’autres mots, qu’on se recolle. En espérant que j’ai au final bien fait de venir. J’aurais pas dû mais une chance est une chance. C’est ma drogue, ma seule, celle qui me maintient, qui m’a sauvé.

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