Et après ? (Première partie)

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— Qu’est qu’il y a Adé ?

— Maman ?

— Va te préparer Noa, tu as tes cours particulier avec Madame Susan.

— Mais…

— File !

Je ne vois pas notre grand monter dans sa chambre, toujours sans émotions devant la lettre de la prison.

— Maman ?

Lisa me réveille du haut de ses quatre ans en tirant sur mon pantalon. Son père l’attrape par la main et lui demande ce qu’elle veut plus loin. Pendant qu’il joue avec elle, il me demande :

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Mort. Il est mort d’une crise cardiaque.

Il s’arrête quelques instants de faire l’avion avec Fifi le lapin tandis que je part me prendre un verre d’eau en regardant le grand jardin.

— Il est mort. Fini. Une part de lui s’en va en moi. Il m’a laissé une belle fin de sa part et j’apprends par cette lettre qu’il a laissé un testament.

— Et ? Qu’est-ce qui te laisse ?

— Tout.

— Comment ça tout ?

— L’appart en Suisse, ses affaires et une très belle somme en héritage. Il avait accumulé une belle épargne.

— Il est mort ?

— Tu es prêt ?

— Oui maman.

— Alors va à la voiture.

Il câline sa petite sœur et je le suis après un baiser furtif à Samy ainsi qu’un grand câlin à ma petite puce. Dans la voiture, toute ma vie défile à tel point que j’ai faillit toucher un mur. Je freine entre larme et rage contre le volant dans l’incompréhension totale de Noa.

— Maman…j’en suis désolé pour toi, tu sais. Bien que je ne comprends toujours pas ton pardon.

— Il n’y a rien à comprendre. Concentre-toi sur ton bac.

— Oui maman…je peux te poser une question ?

— Hum….

— J’ai entendu parlé du testament mais, tu vas l’enterrer où ?

— C’est important ?

— Bé, j’ai bien aimé ses cours de musiques.

— C’est vrai qu’en les partageant sur YouTube en créant un groupe de prisonniers t’a bien aidé.

— J’aimerais lui dire au revoir.

— Hum…bon, en route, je dois te déposer.

Une fois déposé, je fume avant de rouler sans but précis jusqu’à prendre la décision d’aller à tout les lieux où j’ai passé du temps avec lui. Je prévient Samy de mon périple jusqu’en Suisse et rentre dans deux semaine.

Deux jours avant, je m’arrête dans un club à la recherche de son ombre. Je me freine quand on me propose de coucher, me contentant de danser et de boire. Je m’endors dans la voiture en bordure de campagne et rentre dans la nuit. La douche froide me réveille et le corps chaud silencieux de mon homme m’apaise.

Puis, je me dois de prendre en charge seule l’enterrement et d’aller voir son corps. Découvrant au torse quand je suis seule avec lui, mon nom gravé entouré d’un cœur sur son torse. Je met du temps à lâcher mes derniers mots dans le silence, le cris du manque.

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