Chapitre 4
Nous finissons par arriver devant une porte. Marc la déverrouille. Elle s'ouvre dans un grincement qui me fait frissonner. Kase m'amène dedans.
Je me retrouve lâchée sur un lit dur comme du béton. Ne bougeant pas, écoutant. Leurs pas s'éloignent et la porte claque derrière eux. Me faisant bondir sur place.
Je souffle tout l'air contenu dans mes poumons par la bouche. Puis inspire profondément.
Ils sont sortis de la pièce. Je dois profiter de ce moment seule et libre de mes mouvements pour agir.
Mon nez est agressé par toutes les odeurs récentes. Je sens du moisi ou quelque chose qui sent le vieux. Je ne saurais le dire. L'odorat ne me servira pas.
Prenons un court instant pour évaluer les options. Premièrement. J'ouvre la porte et court. Non, ils m'attraperont bien avant que je sorte de la pièce. Deuxièmement. Ne rien faire. Et rester leur prisonnière ?
Me massant les tempes, je décide de me lever doucement. Aïe ! Mes jambes et mon dos !
Je passe outre. Porte une main au bandeau, le soulève légèrement. Le pose su mon front. Les rideaux atténuent la lumière des lampadaires. Je peux voir sans risque de m'aveugler et de crier de douleur. Je fais le tour de la pièce du regard.
Une chambre ? Deux lits. De vieux murs. Un motel ? Une commode. Une autre porte dans le fond, sans doute une salle de bain. Oh ! Une commode ! Il doit y avoir des choses dedans !
Gardant un œil sur la porte, j'avance. J'ouvre le premier tiroir qui craque. Je ne bouge plus. Pas de réaction ? Ils continuent de parler ensemble. Je poursuis. Rien dans ce tiroir. Le referme et ouvre le suivant.
Je trouve des échantillons de produits, des serviettes, des feuilles, un stylo, des mouchoirs...
J'ouvre le troisième et dernier tiroir. Une bougie, deux bougies et une boîte d'allumette.
Ah ! Elle est à moi celle-là. Tu vas m'être utile. Je ne sais pas comment mais pas grave.
Je glisse la petite boite dans mon débardeur, sous mon pull taché et puant de transpiration. Je prends également le stylo et le met dans ma poche.
Avec suffisamment de force, on peut planter quelqu'un et lui faire mal.
Je réfléchis un instant.
C'est pas avec ma force et mes bras amaigri que je vais faire quelque chose…
Quelques voix s'élèvent, autre que mes deux bourreaux. Des exclamations. Des échanges secs et incohérents. Les deux répondent. Rien d'amical. Ils sont bourrés et ils cherchent les ennuis. D'une voix forte, Marc, les chasses facilement.
– Quelle bande d'abrutis. Ils ne savent même pas boire et ne pas faire chier les autres. Grogne Marc. J'ai presque envie de leur en mettre une pour qu'ils la ferment rapidement.
– Ce sont des abrutis comme tu dis. Alors laisse-les et retournons dans la chambre surveiller l'autre. Souffle Kase exaspéré.
Mince ! Il faut que je me dépêche !
Je referme précipitamment le tiroir. Me précipite sur le lit. Je m'emmêle les pieds. Me vautre sur le lit. Je remets rapidement le bandeau et essaie de paraître aussi naturelle qu'une personne retenue captive.
La porte s'ouvre.
– Mais qu'est-ce qu'elle fout celle-là ? S'exclame Marc.
Ses pas s'approchent. Le sol craque. Il grogne visiblement fatiguer et exaspérer de la situation. Il m'attrape et me pousse vers le fond de la pièce. Là où l'air est plus humide. Vers la salle de bain.
– Je veux dormir moi. Peste-t-il
– Attache lui les poignets et les chevilles. Après ferme la porte à clef. Commande Kase
Je me retrouve les fesses sur le lit. Poings et pieds liés. Encore une fois. Toujours aussi douloureux. Continuant de me brûler la peau.
Puis, de nouveau portée, il m'emmène dans la salle de bain, froide et humide. Il me pose dans la baignoire. Un frisson de froid me parcours l'échine.
Il s'éloigne. Ferme la porte, faisant un léger courant d'air.
– Merde ! Le verrou est à l'intérieur pas à l'extérieur. Constate-t-il
– Je sens que la nuit va être longue... Murmure Kase.
La porte se rouvre et Marc me menace, d'une voix voulue intimidante :
– Ne bouge pas de là. Pas un bruit. Ne tente rien.
Puis referme la porte. Il s'éloigne. Le lit grince sous son poids.
Je reste dans la baignoire malgré le froid ambiant. L'air étouffant un peu. J'attends. J'écoute. Ils discutent longuement.
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