Chapitre 14

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Flavy

Alors que je me livre enfin à quelqu'un et que ma tête me lance de douleur, la porte s'ouvre brusquement derrière nous, tapant violemment sur le mur.

Je bondis instinctivement du lit, manquant de m'écraser au sol. Je me relève rapidement, prête à me battre.

De l'autre côté de la pièce se tient un homme, grand, brun. Il me regarde Margaux, puis me toise de haut en bas.

– Alpha ! Tu es là bien trop tôt ! Lui dit Margaux, en se levant et se dirigeant vers lui.

– Il est déjà onze heures et demi. Je t'ai attendu dans le salon. Tu ne répondais pas alors je suis monté. Répond-t-il la mâchoire serrée.

– C'est elle la prisonnière ? Dit-il en s'approchant de moi, me dominant de sa hauteur.

Je ne me décontenance pas et le fusil du regard. Malgré tout, je garde une certaine distance avec lui. On ne sait jamais s'il faut que je saute par la fenêtre pour m'enfuir. Passer par la porte n'est pas une option envisageable.

– Viens-là ! Dit Margaux en le tirant en arrière. Tu vas lui faire peur, ne sois pas aussi froid ! Le gronda-t-elle.

Il finit par se reculer, prendre la chaise et s'assoir près de la porte. Il fait un signe de tête pour qu'elle parle. Margaux fait la grimace et me regarde.

– Tu nous as interrompu ! Je ne pensais pas que tu débarquerais ainsi. Soupire-t-elle de frustration.

Elle n'est pas contagieuse apparemment, tant qu'on n'est pas en contact avec son sang.

D'un geste de la main, il lui signifie de poursuivre. Elle expliqua tout ce que j'ai pu lui dire.

Je ne comprends pas tout mais... elle a parlé de meute, d'Alpha... Se prennent-ils pour des loups ? Une meute de loup-garou ? Cette pensée me fait rire. Ils le remarquèrent et me regardent interloqués. Le visage de Margaux s'illumine comme si elle avait lu dans mes pensées.

– Flavy, je te présente le chef du village et de la meute. Je suis l'un ses bras droits. En l'occurrence, le gauche. Essayant de faire une pointe d'humour pour détendre l'atmosphère électrique.

– Tu vas me dire que tu es son Bêta, que lui c'est ton Alpha et que vous êtes des loups-garous ? Des lycanthropes ? Dis-je en pouffant.

Ils me fixèrent et elle hocha la tête.

– Tu as tout compris !

Vu la tête que je dois faire, elle m'explique le principe. Une voix forte la stop net dans ses explications.

– Fini les bavardages inutiles. Si ce n'est pas contagieux, montre-moi tout ça.

Je me fige sur place. Je ne vais quand même pas me mettre nu devant un homme, qui plus est un inconnu et celui qui ordonne mon enfermement ?!

– Il en est hors de question ! Hurlais-je en me retournant vers Margaux, la suppliant du regard.

Elle me fait signe de me calme et le tire en dehors de la pièce, puis ferme la porte à clef.

J'entends leur voix à travers la porte.

– Qu'est-ce que tu fais là ?! Gronde-t-il

– Tu ne peux pas lui demander de se déshabiller comme ça ! Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ! Sa voix pleine de colère résonne en moi comme un semblant de réconfort.

– Elle reste une prisonnière. On ne peut pas la croire sur parole ! Ne l'oublie pas.

– Je le sais bien ! Si tu veux, appel le médecin et il lui fera une prise de sang pour en être sûr. Mais ne refait pas ce genre de chose, elle s'était enfin ouverte à moi. Tu as tout gâché gros bêta d'Alpha !

Si l'histoire de lycanthropie est vraie, elle a du cran de parler ainsi à son Alpha, ce qui me fait sourire. Si elle est sincère envers moi, je pense pouvoir dire que je l'aime bien, au moins pour son caractère.

Quelques temps plus tard, je dirais deux heures après, Margaux revient avec un médecin et l'autre jeune fille. Elle est plus jeune que moi, comme je le pensais.

Le temps commence à être long. Trop long.

Être enfermée reste frustrant surtout si c'est contre ma volonté. Je passe mon temps à lire les livres de Margaux, ce qui n'est pas pour me déplaire, nous avons les mêmes goûts en littérature. Des livres autant des mangas que des romans. Beaucoup plus de romans heureusement, qu'ils soient policiers, horreurs, fantasy ou fantastiques. Parlant de vampire comme de loup-garou ou bien de simple histoire d'amour et d'horreur. Il y a également quelques magasines de nouvelles du monde. Je ne me souvenais pas qu'il se passait tout ça dans le monde. Faut-il en rire ou en pleurer, je n'en ai pas la moindre idée. En tout cas je laisse les magazines de côté et dévore les divers romans, rigolant à chaque fois que l'on parle de loup ou sur la manière dont l'auteur s'y est pris pour raconter une histoire d'amour. Les personnages peuvent être vraiment idiots mine de rien.

La nuit commence à tomber, j'ai mangé il y a peu. Margaux semblait pressée. Peu importe. Je m'allonge sur le lit, un livre à la main, et observe le plafond...

Je me réveille brusquement en entendant un hurlement dehors. Le livre posé sur le lit, je m'avance vers la fenêtre, ouvre les rideaux et observe le village plongé dans la nuit noire. J'ouvre la fenêtre et savoure ce petit moment de fraicheur tout en tendant l'oreille. Plusieurs hurlements suivent celui qui m'a réveillé, quelques rires, quelques voix…

Alors que je m'accoude au rebord de la fenêtre, j'observe le ciel nocturne et les étoiles et soupir.

Ce qui me frustre le plus dans tout ça c’est de ne pas pouvoir sortir me promener la nuit comme je le faisais. Je ne sortais pas beaucoup, mais, lorsque la nuit tombait, je pouvais me promener sans bandeau et librement. Sentir l'herbe sous mes pieds... l'air frais du soir caressant mon visage... Quel bonheur...

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