Billy

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- Mais arrête de m'embêter!
Tristan rigola. C'était vraiment drôle d'embêter le petit Lucas. Ce pauvre gosse un peu déficient mental avait toujours des réactions disproportionnées. Là par exemple, pour une pichenette sur le nez, il agitait les bras dans tous les sens comme un dément.
La sonnerie du collège annonça la fin de la récréation. Tristan repris son sac et lança un "à plus Lucaca" qui rendit rouge de colère le petit garçon. Celui ci se mit à hurler:
- Bah si c'est comme ça, je vais demander à Billy de s'occuper de toi!
- C'est ça c'est ça.
Tristan parti non sans tirer une dernière fois la langue à sa victime qui se mis à trépigner.

- Eh Tristan...
Le garçon se retourna vers Noah.
- Quoi?
- J ai entendu à la récré. Parait que tu vas te faire casser la gueule?
- Hein?
- Par le frère de Lucas.
- Il n'a pas de frère. Son Billy là, c'est du bullshit. Personne ne s'appelle comme ça dans le collège.
- Peut être un lycéen?
- Tu vois vraiment Lucaca traîner avec des lycéens toi?
Noah pouffa de rire.
- Non c'est vrai... Mais t as pas peur?
- écoute; je fais 1m76 et de l'aïkido. Même si un terminal venait pour me péter les dents, bah je l'attends le gars.
Tristan haussa les épaules.
- Pis au pire je me fais casser la gueule. ça sera pas la première ou la dernière fois.
- T es vachement pragmatique comme mec...
- TRISTAN! NOAH!
Les deux garçons sursautèrent ensemble. Madame Boulanger, la prof d'histoire, arriva à leur niveau.
- Alors on rigole bien les jeunes! On n'est pas plus intèressé que ça par le débarquement de 44... Que je vous reprenne à blablater comme ça et c'est 4h de colles chacuns!
Les deux garçons baissèrent la tête en signe de soumission. Quelle peau de vache cette prof...

Le même soir, Tristan jouait tranquillement à Dark Soul sur sa console. Ses parents étaient partis pour la soirée au théâtre, emportant la petite soeur au passage. Pas du tout intéressé par le sixième art, le garçon avait demandé à rester à la maison pour jouer. Ayant ramené un bon bulletin au premier trimestre, ses géniteurs avaient accepté. Le garçon passait donc une agréable soirée sans aucune contrariétés... à part celle de mourir à répétition dans son jeu.

Un courant d'air glacial traversa la pièce, le faisant frissonner. Le garçon mis le jeu en pause et trouva que la température avait drôlement baisser. Pensant que sa mère avait dut laisser une fenêtre ouverte, il se leva et alla vers la chambre de ses parents. Il traversa le couloir de l'étage séparant les deux pièces et constata que aucune fenêtre n'étaient ouverte. Il se dit alors que le chauffage devait avoir un problème et repartit dans le couloir en direction de la salle.

Mais à peine eut il mis le pied dans le couloir qu'il s'arrêta.

Là, devant lui, dans la pénombre, devant sa chambre.

Il y avait quelqu'un.

Une imposante silhouette se dessiné dans l'obscurité. Elle était immobile mais le garçon sentit qu'elle était tourné vers lui. D'une main tremblante et à taton, il chercha l'interrupteur du couloir. Il alluma...

...Et hurla...

Devant lui se tenait un gigantesque cadavre. Sa peau était en décomposition, des vers blancs sortaient ça et là sur les bras. Il n'y avait plus de peau sur la machoire, laissant voir une rangé de dents acérées. La créature n'avait qu'un oeil, lautre orbite étant vide. Et de cet oeil unique, il fixait Tristan.

Le garçon était tétanisé. Il sentit quelque chose lui chauffer la jambe droite. Il réalisa qu'il s'était uriné dessus. Sans plus réfléchir, il se jeta dans la chambre de ses parents et claqua la porte.

S'enfuir... S'enfuir! Mais par ou? La fenêtre de la chambre? C'était risqué mais il pouvait monter sur le toît.
il réalisa soudain qu'il n'y avait pas de bruit dans le couloir. Avait il rêvé? Est ce que de très longues heure de jeux ne lui avaient pas retourner le cerveau?
Un râle inhumain retentit.
Non il n avait pas rêvé...
Il entendit soudain un bruit derrière lui et se retourna.
Le monstre était à la fenêtre. Toujours son oeil unique braqué sur lui.
Sans réfléchir, il se mis à courir vers la porte. Un bruit de verre cassé le fit crié. Il tomba au sol. Il se retourna, persuadé qu'il ne lui restait que quelque instants à vivre.
Le monstre avait explosé la fenêtre et se tenait à trois pas de lui. Immobile. Incapable de détourner le regard de cette monstruosité, Tristan attendit le coup fatal...
... Qui ne vint pas.
Le monstre était toujours aussi immobile et se contenter de le fixer. Une minute passa ainsi, les deux se regardant.
Qu'attendait il? Le garçon était à sa merci. Pourtant une autre minute passa sans que le cadavre vivant ne fasse un mouvement.
Tristant se souvint alors d'un épisode de Dr Who ou des statues ne se déplaçaient que lorsqu'on ne les regardées pas. Le monstre agissait il de même? Ces seuls déplacements ont eu lieu quand Tristan lui tourné le dos.
Il fallait tenter.


Le collègiens se releva doucement, sans lâcher le monstre du regard. A l aveugle il chercha la poigné de porte, l'ouvrit et, toujours en ayant l'abomination en vu, avança à reculons dans le couloir.
Le monstre ne bougeait toujours pas.
Tristan arriva aux escaliers. C'était sa chance. Il allait perdre le contact visuelle avec l Autre mais il pouvait se précipiter au rez de chaussé et sortir de la maison. Il prit une profonde inspiration...
... et descendit les marches le plus vite possible!


Un vacarne assourdissant, comme si un troupeau de chiens ravageait l'étage, retentit derrière lui.
Arrivé en bas des marches, il se retourna pour essayer de localiser la bête.
Rien.
L'étage était redevenu silencieux.
Tristan ne comprennait plus rien... Ou était il?

Une plainte affreuse résonna dans son dos.

Le garçon se retourna aussitôt...

... La dernière chose qu'il vit fut une machoire se refermer sur sa gorge...

- T as entendu pour ce mec, Tristan Manier?
- Le troisième? Ouais on ne parle que de ça!
- Parait qu'un fou est rentré chez lui et l'a buté...
- Il a été massacré appremment...
- T'imagine? Un tueur dans notre ville...
- ça fous les ch'tons!
Le collège ne parlait que du meurtre de Tristan. Même les professeurs. La panique se lisait sur tous les visages.
Seul un garçon affichait un sourire radieux.
Lucas Theriel avançait dans les couloirs. Il arriva devant une fenêtre et regarda dehors. Le ciel était clair. Il inspira profondément, joignit ses main comme pour faire une prière et murmura...

"- Merci Billy..."









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