Pour ce chapitre je vous propose Ride de Twenty One Pilots

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Tandis qu’il reste près de moi, je descends encore une fois mes manches, même si le tissus recouvre déjà l’entièreté de mes poignets. J’ai honte… honte de moi… honte de ce que je suis. Mais lui veut devenir mon ami. Mes manches recouvrent presque mes mains… je me sens bien au fond de mon pull… à l’abri des regards. J’aurais pu venir ce soir, une fois Zoé récupéré mais je sais que je n’en aurais pas la force…

Je n’ai plus la force de rien. Je n’ai plus aucune envie. J’ai l’impression d’être un automate qui fait ce qu’on lui demande de faire. Sacha semble lui débordant de vie, j’aimerais tant être à sa place mais j’en suis incapable. Je continue de le regarder du coin de l’œil durant tout le trajet qui nous sépare du lycée et encore après durant notre dernier cours de la journée. Quelque chose chez lui me fascine mais je ne saurais dire exactement ce que c’est.

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Mes écouteurs sont bien vissés dans mes oreilles et ma capuche recouvre mon visage. J’attends devant le portail de mon ancienne école primaire. C’est là que tout à commencé avec Niels, on était les meilleurs amis du monde à cette époque… avec mon pull noir et mon regard sombre on pourrait me prendre pour un dangereux criminel. Je souris à cette idée, je ne sais pas pourquoi.

Zoé finit par sortir de l’école, et cours vers son grand frère qu’elle aime tant. Si y’a bien une personne dans ce monde qui arrive à me réconforter et me rendre ne serait-ce qu’un peu heureux c’est bien elle. Je la prends dans mes bras et la soulève. Puis je la repose à terre et lui demande :

- Alors ta journée, s’est bien passé Zoé ?

- Ouais c’était cool, on a appris plein de chose la maitresse est trop gentille. Et toi ?

- Ca va ouais… J’ai eu sport et figure toi que j’ai été choisi en premier ! Première fois que ça m’arrive.

- Ah ouais t’es trop fort ! Tu t’es faits des nouveaux amis dans ton nouveaux lycée.

- Euh … ouais je crois.

- Cool t’es le meilleur mon grand frère rien qu’a moi ! Bon j’ai faim on va se chercher un truc à la boulangerie !!! Si teeeuuuu plait !!!

Je ne peux rien refuser à ma petite sœur, donc ni une ni deux nous fonçons vers la boulangerie la plus proche et nous dévalisons les bonbons et les viennoiseries. J’avais un billet de 10€ dans ma poche, de quoi se faire un petit gouter bien sympa. Une fois nos emplettes achetées nous décidons de nous poser dans le parc qui longe mon nouveau lycée. Zoé voulait voir à quoi il ressemblait. Elle n’est pas déçue. En vrai il est plutôt agréable ce lycée, entre le moderne et le traditionnel il fusionne les deux architectures à merveilles. ce qui donne je dois bien l'admettre une ambiance agréable et accueillante.

Une fois notre gouté dévoré, nous retournons dans notre quartier. Je regarde plusieurs fois autour de moi pour être sur que Niels n’est pas dans les parages… Je n’ai pas encore eu le temps d’étendre notre affaire à notre nouveau lycée. Il faut dire que Sacha est toujours sur mon dos… C’est compliqué de trouver des moments calmes.

Aucun Niels dans le coin, tant mieux ! Nous rentrons sans encombre dans notre immeuble, puis notre appartement. Heureusement, les chaussures de mon « beau-père » ne sont pas là. Maman nous attend dans le salon et son visage s’éclaircit d’un immense sourire lorsqu’elle nous voit arriver. Zoé se jette dans ses bras et commence à lui raconter sa journée, tandis que j’attends sur le perron de l’entrée de la pièce. Elle me lance un regard, je lui réponds par un sourire et je vais m’enfermer dans ma chambre. J’ouvre le tiroir de ma table de chevet et j’y vois le paquet de Niels…Demain, il faut absolument que je trouve le temps de commencer à vendre... sinon il va me tomber dessus…

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A peine remis de la séance de sport de tout à l’heure, je m’élance à toute vitesse vers le skatepark, je pédale de toute mes forces avec un skate sur le dos. Marcus m’attend déjà. Lorsque j’arrive je le vois avec les bras sur son guidon, il plonge son regard dans le mien. J’ai l’impression que tout s’arrête autour de nous, que ce moment rentre dans une dimension hors du temps. Mon cerveau s’accélère je ne sais plus où donner de la tête entre lui et Nolan, mais finalement mes pensées s’envolent vers le souvenir du dos musclé de Nolan. Marcus met fin à ma drôle de rêverie en une simple phrase :

- Re Sacha ! T’es prêt pour une petite course histoire de s’échauffer !

- Tu veux que je te remette la misère comme en sport tout à l’heure ?

- Hahaha ! En vrai y’a moyen je me suis toujours pas remis…

- T’inquiète ce sont d’autres muscles qui sont solliciter avec le BMX ! Allez pédale si tu veux me rattraper.

Marcus me fait un grand sourire et commence à partir vers le terrain de bicross. Il semble bien fatigué quant à moi lorsqu’il s’agit de ma passion rien ne m’arrête ! Je puise dans mes dernières ressources pour vivre le BMX jusque dans mes veines. Une fois arriver au starter, en haut de l’énorme descente qui nous permet de prendre toute la vitesse nécessaire pour voler entre les bosses, même si je connais le circuit par cœur je me surprends à rêver. J’analyse chacune des bosses qui se dessine en dessous de moi, je m’imagine les prendre une par une m’envolant toujours plus haut, les battements de mon cœur ne s’arrête plus. J’adore cette sensation. Je regarde Marcus, il me regarde j’enfile mon casque intégral, réajuste mes gants et lance le décompte. A trois je m’élance et appuis sur mes pédales de toutes mes forces. Le secret c’est de tout donner dans la descente pour pédaler le moins possibles une fois sur la piste.

Le tour de chauffe se transforme peu à peu en une course acharnée. Arriver au niveau des premières rolling double, j’enroule deux trois bosses en manual et j’arrive au niveau du premier virage penché, je pédale à fond et m’élance à toute vitesse vers la première simple table, je m’envole littéralement à plusieurs mètres au-dessus du sol. Cette sensation qui parcourt tout mon corps, le souffle du vent qui glisse sur mes bras. Je tourne le guidon et tente un petit trick pendant mon envol. Je profite de mon saut presque parfait pour voler au-dessus de Marcus et je le dépasse en atterrissant avec un dérapage qui laisse quelques traces sur la terre battue. Je prends rapidement la tête et je m’amuse comme un dingue sur chacune des bosses, je m’envole presque sentant l’air pénétré au travers de mon t-shirt, mes roues ne touchent plus le sol, c’est le pied total !!! La ligne d’arrivée est à quelques mètres, j’y suis presque mais Marcus accélère et me double à la dernière seconde.