Chapitre 8 : Les étoiles vagabondes (première partie)
Pour ce chapitre je vous propose Dark Enough to the star de Weezer
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Orion, commence à s’exciter autour de moi. Il court partout entre le canapé et la porte d’entrée. Je comprends très vite qu’il ne veut qu’une seule chose. Sortir faire sa promenade du soir. En plein mois de septembre, la nuit et la fraicheur d’automne s'installent.
Il ne me faut que très peu de temps, et je me retrouve dans le froid glacial avec mon chien au bout de sa laisse. Mon berger blanc de 3 ans n’hésite pas à tirer dès que l’envie lui prend. Bien emmitouflé dans mon manteau, je marche en direction d’un parc situé non loin des quartiers résidentiels. Je pourrais aller dans celui situé juste à côté du lycée, mais trop de souvenir y sont rattachés et ce soir je ne veux pas me prendre la tête.
Nos pas nous amènent dans un magnifique parc bordé d’arbres centenaires pour certains. Nous pouvons voir une envolé de canards lorsque nous arrivons prêt de l’étang situé en son centre. Orion ne manque de pas de les remarquer et aboie de sa plus belle voix sur ces volatiles effrayés. Je souris l’imaginant avec un énorme canard dans la gueule qui arrive fièrement vers moi.
Une fois cette petite promenade effectuée, nous la continuons dans ce que l'on appelle communément "Les Tours". Un quartier un peu mal famé mais où j’apprécie me perdre, je me sens petit face à ses immenses gratte-ciel, je m’imagine habiter là-haut et voir toute la ville qui s’éclaire dans la nuit. Ça doit être grandiose !
Alors que je pose mon regard le plus haut possible sur l’une d’elle, j’ai l’impression d’apercevoir un visage familier penché sur le bord. Je ne suis pas sûr, il fait nuit et seule la lumière des réverbères éclairent mon chemin. Et vu la hauteur des tours, celui que je crois être Nolan est plongé dans la nuit, je peux simplement voir un bout de son visage lorsque les cendres de sa cigarette s’embrasent. Alors que je l’observe en contrebas j’ai l’impression de voir son pied qui s’avance vers le vide, sans me poser plus de question je hurle son prénom :
— Noooooollllllaaaaaaaaaaaaaannnn !!!!
Je ne suis pas sûr qu’il s’agisse de lui mais je le vois qui s’écarte du rebord, avant de se pencher pour me dire qu’il arrive. Je reconnais sa voix que j’apprécie tellement entendre depuis le début de l’année. I..l s’agit bien de lui. Je n’étais pas prêt à le voir, je sors mon téléphone et me recoiffe brièvement, je redresse le col de mon manteau et demande à mon chien de s’assoir en silence.
Lorsque je le vois arriver vers moi, je remarque directement les veines rouges qui s’éparpillent dans ses yeux. J’ai du mal à distinguer leurs éclats qui m’a attiré dès le premier regard. Je ne sais pas trop comment réagir, alors je tortille la laisse dans ma main et je lui souris.
— Salut Sacha. Qu’est-ce que tu fais là ?
— Euh…. Je… je promenais mon chien et toi ?
— Boarf rien de spécial, je contemplais le firmament et je m’imaginais m’y envoler loin de toute la merde ici-bas.
— Ah…
Pour la réponse de soutien qui peut amener à une discussion importante, l’aide que je peux éventuellement lui apporter, le rapprochement qui peut s’opérer, on repassera. Je ne parviens pas à dire quoique ce soit d’autre que ce « Ah » qui se perds dans la nuit. J’ai l’impression d’avoir fait une énorme bourde, il ne dit plus rien. Plus un mot. Simplement un regard, un regard sombre, perdu, triste. D’un coup il s’approche d’Orion et me regarde avec un léger sourire qui se dessine sur son visage.
— Je peux ? demande-t-il en approchant sa main. Il s’appelle comment ?
— Euh Orion, et oui il ne mord pas, si tu n’es pas agressif envers lui.
— Cool ! J’ai toujours voulu avoir un chien mais ma mère ne veux pas, on a pas assez d’argent à la maison.
— Ah… mince… Orion à l’air de t’apprécier. Si tu veux, tu pourras passer chez moi pour le voir.
— Ah ouais… Personne...ne m'invite... enfin... ça fait longtemps qu’on ne m’a pas invité… Ca te dit qu’on aille se baladait ?
— Euh… Oui pourquoi pas mais il est tard.
— T’as une heure de couvre-feu ? me demande-t-il.
— Euh non pas vraiment. Mes parents me laissent globalement assez libre.
Je me retrouve à suivre Nolan, en pleine nuit. J’ai l’impression que mon cœur va sortir de ma poitrine tellement il s’emballe de mille et un battement. Nous marchons là où nous guident nos pas, dans l’obscurité des allées, rues et ruelles de notre ville. Nous marchons dans un silence qui ùme semble étonemment agréable. Je peux entendre sa respiration qui s’apaise doucement. Il a voulu tenir la laisse de mon chien qui se balade fièrement devant lui. Il semble vraiment beaucoup apprécier Nolan, ce qui est assez étonnant de sa part, il a d’habitude beaucoup plus d’inquiétude et de timidité lorsqu’il ne connait pas la personne. Peut être a-t-il ressenti le bon fond de Nolan ? Peut être a-t-il sondé son cœur pour y découvrir une certaine forme de pureté ? J’en suis sûr Nolan ne peut pas être un voyou. Mais une question tourne encore et encore dans mon esprit depuis que nous avons commencé à marcher. Pourquoi était-il là-haut, prêt à sauter ?
— Dit Nolan ? Qu’est-ce que tu faisais en haut de cet immeuble ?
— J’étais allez voir une connaissance, pour tenter d’oublier… Je crois que si tu n’étais pas intervenu j’aurais peut-être fait une connerie.
Un silence s’installe de nouveau, je ne sais pas quoi répondre… Je l’ai sauvé du suicide ? C’est terrible mais pourquoi a-t-il pensé à mettre fin à ses jours ? Pourquoi il souffre à ce point ? Pourquoi il ne laisse rien transparaitre ? Je le suis, je ne sais pas vraiment s’il sait où l’on va mais il semble marcher d’une manière assurée depuis quelques minutes. Nous arrivons dans un coin de la ville que je ne connaissais pas. Un terrain vague qui se situe un peu à l’extérieur. C’est un lieu magnifique, entouré de plusieurs arbres, avec en son centre un champ de rose au milieu duquel trône un rocher sur lequel Nolan décide de s’installer. Seul le chant des grillons et quelques hululements viennent troubler le silence de la nuit. Mais surtout les battements de mon cœur semblent raisonnés à travers l’obscurité. Je crains que Nolan assis à quelques centimètres de moi, ne remarque quelque chose. Je le regarde, je me perds dans ma contemplation. Tandis que lui semble être perdu dans les étoiles qui illuminent le ciel comme un million de phare qui scintillent et l’attire vers le firmament.
— Je peux te demander un truc, Sacha ?
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