Chapitre IV – Partie I : Luka Ragnarök
Les pieds nus, Luka âgée de 6 ans s’avançait silencieusement dans le couloir menant à la chambre de sa grande sœur. Les oreilles dressaient sur sa tête, aux aguets au moindre bruit, sa queue lupine se balançait en rythme derrière son dos.
Arrivée devant la porte de la chambre, elle regarda à droite puis à gauche, avant d’ouvrir la porte en étant sur la pointe des pieds.
La chambre était plongée dans la pénombre malgré cela, la petite Fea pouvait savoir qu’elle était dans les tons violets et noirs. Pas à pas, elle évolua vers le grand lit baldaquin où les rideaux de soie sombres étaient tirés pour éviter de réveiller le dormeur, en l’occurrence sa grande sœur.
Luka se tourna vers son Skà, qui n’avait qu’une forme d’un louveteau, qui était assit sur son postérieur et regardant sa maîtresse.
- Fait le guet. Ordonna la petite fille, faisant japper son ombre, qui resta à sa place en la fixant d’un regard chiot.
Luka secoua sa tête, grognant contre ses longs cheveux blonds blés qui lui tombaient dans le dos et qui étaient trop souvent devant son visage. L’enfant ne comprenait pas l’envie de sa mère de lui faire garder ses cheveux aussi longs.
Après s’être occupés de sa tignasse, elle tira difficilement le rideau qui cachait sa sœur, couchée. Elle plissa les yeux pour discerner les cheveux blonds foncés étalés sur l’oreiller, et le visage endormi de sa sœur. Un petit sifflement retenti et un grognement quand Luka s’approcha pour monter sur le lit, et se figea pensant avoir réveillée sa grand sœur. Mais après une longue minute de calme, l’enfant soupira avant de continuer son ascension pour s’asseoir sur ses talons, penchés sur sa sœur.
- L’expérience peut commencée. Marmonna l’enfant avec l’œil brillant.
Luka commença à souffler sur le visage, en sachant à l’accoutumée, Aurora commençait peu à peu à s’éveiller. Aucun signe. Aurora resta figée comme une poupée de porcelaine. Elle commença à un autre stade, celle de la douleur. Luka pinça plusieurs endroits sur le visage, les bras et les mains d’Aurora. Aucune réaction. Luka soupira, commençant à être agacée par le manque de résultats, qu’elle n’entendit pas la porte de la chambre s’ouvrit, mais sursauta à la voix maternelle.
- Lukà ! Qu’est-que tu fais là ? S’étonna Cécilia.
Le visage indifférent de sa petite fille, chagrina la diablesse, mais ne le montra pas et attendit la réponse de Luka.
- Je voulais savoir si Aurora allait se réveiller sous des stimuli. Déclara Luka en s’asseyant face à sa mère. Et puis de toute manière, il commence à faire long sa sieste, non ?
Cécilia eut un demi-sourire, en écoutant les paroles de sa cadette, tout en observant son aînée, profondément endormie.
- Tu veux que je t’expliques pourquoi ta sœur s’endort pour ne pas se réveiller pendant de longues heures. Souvent vers les mêmes dates. Dit-elle en se dirigeant vers le fauteuil au revêtement violet.
Luka descendit du lit, pour se précipiter sur les genoux de sa mère, qui fut surprise.
- Tu es plus confortable que le lit d’Aurora. Répondit Luka à la question silencieuse de sa mère.
- Si tu le dis. Dit-elle d’un ton hésitant.
Depuis la naissance de Luka, elle n’avait jamais entendu un enfant aussi silencieux et si secret que sa petite louve. Les doigts doux maternels glissèrent dans les cheveux fins blonds clairs de Luka, qui resta statique comme une poupée. Cécilia rêvait parfois d’avoir une enfant plus émotive. Plus joyeuse, ou plus triste, mais avec les années passées, la diablesse sut que sa fille serait exceptionnelle pour toujours.
Elle embrassa le front de sa fille, qui lui jeta un regard intrigué par son geste d’affection.
- Ta sœur est une voyante. Elle voit le passé, le présent et le futur d’une personne ou plusieurs. Expliqua-t-elle. C’est pour cela qu’elle dort. Ce sont des rêves.
- Alors pourquoi elle se réveille pas ?
- On ne peut pas réveillé ta sœur quand elle a un rêve prémonitoire, ma princesse. Et elle se réveillera quand le gardien retournera à Asgard. Marmonna-t-elle.
- Le gardien de quoi ?
- Rien, ma chérie. Tu as une autre question ?
- Donc tu n’as pas essayer de quelque chose de plus douloureux pour la réveiller ?
Cécilia se tendit à la réflexion sans ressenti de sa fillette de six ans. Elle écarta de son esprit, le fait que sa fille était folle de réfléchir ainsi. Puis lui donna un sourire grimaçant.
- On ne peut pas la réveiller. Dit-elle d’un ton plus ferme.
Luka hocha la tête en la tournant vers le lit. Cécilia se sentit troublée comme à chaque fois, qu’elle se trouvait seule avec sa petite Luka.
- Sinon tu n’étais pas en train de jouer avec Alice ? Demanda la diablesse, en essayant de changer de sujet et de retrouver son calme.
Cécilia se concentra sur la respiration de ses deux filles, et de ses doigts glissant dans les cheveux de sa fille, immobile.
- Alice est ennuyeuse. Mon expérience sur elle est sans succès. Déclara Luka, en faisant claquer sa langue sur son palet.
Cécilia s’immobilisa, avec une mauvaise sensation qui l’envahit.
- Quelle expérience sur ta sœur ?
Luka descendit des genoux de sa mère, et s’avança vers le lit, de nouveau.
- Celle du Wolpertinger.
Cécilia se releva du fauteuil d’un bond pour se précipiter vers la chambre de sa benjamine avec une angoisse, qui fut confirmer en arrivant dans la chambre. La petite chambre aux murs blancs et roses étaient tâchés de sang, et le corps du deamon à l’apparence d’un lapin avec des cornes reposait fumant sur le sol avec une odeur nauséabonde.
Alice était assise sur son tapis anciennement blanc, devenu carmin, et semblait jouer avec ses poupées sans voir le cauchemar qui habitait la pièce.
- Alice … Kitty ?
La petite fille de quatre ans tourna lentement son visage vers sa mère qui garda son sang froid, malgré le sang tâchant le visage blanc de sa fille. L’enfant ne cessait de lécher ses lèvres, comme un tic, qui aurait fait grimacer la femme, si elle n’était pas une diablesse, elle-même. Son petit bébé avait connu le goût du sang, une envie qui était compliqué à résister pour les Diables.
- On va nettoyer ta chambre, hein, chaton ?
Alice hocha la tête et pris la main tendue de sa mère, qui la fit sortit de la chambre macabre.
- Luka Ragnarök, viens ici ! Tout de suite ! S’écria Cécilia, dans le couloir.
Toujours dans la chambre de sa grande sœur, Luka jouait avec un pic à glace qu’elle avait créer et regarda le sang coulait, puis la main de sa grande sœur qui se refermait lentement. Une moue agacée s’afficha sur le visage de l’enfant qui fit disparaître le pic à glace.
- Bonne nuit, grande sœur. Je dois aller me cacher car maman a découvert ce que j’ai fait à Alice. Dit-elle calmement, avant de sortir de la chambre avec son Skà à ses pieds, qui courrait comme un chien fou autour de ses jambes.
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