Chapitre V – Partie I : Premiers pas
La nuit tombait en douceur sur Asgard, la cité lumière commençait à s’endormir tandis qu’un chant hypnotique d’une voix douce et maternelle s’éleva depuis la forêt rouge entourant la citadelle. Au milieu de l’étendue des arbres, l’esprit le plus ancien et le plus majestueux chantonnait sa mélodie.
Accoudé à son balcon de son bureau, Warren Odynson, observait ce spectacle nocturne que lui offrait l’esprit qui protéger la forêt. A travers cette complainte, le directeur d’Asgard perçut des bruits de talons rapide et brutale, et les reconnut aisément.
Sans surprise, la double porte de son bureau s’ouvrit abruptement claquant contre les murs, avant que la silhouette de sa sœur s’arrêtant derrière lui.
- Elle a commencée à chanter. Dit-il, en coupant la parole à sa sœur, et ne voyant pas le regard emplis d’éclair à son encontre. Elle est heureuse, ce soir.
- J’aimerais être un fichu esprit de la forêt pour être heureuse aussi. Et peut-être que je chanterais tes louanges – Warren fronça les sourcils – et que les étudiantes de cette école m’écouterais un minimum. Enfin, on peut toujours rêver, n’est-ce pas ?
Warren se redressa à l’aide de sa canne, et se tourna vers sa sœur, avec un petit sourire amical.
- Tu es mauvaise humeur, c’est ça ?
Raven eut un sourire mauvais pour son frère, qui ricana.
- J’ai compris le message. Et qu’est-ce qui te tracasses en cette soirée pourtant magnifique ? Demanda-t-il en s’avançant vers son bureau.
- Elles se sont encore enfuis de leur dortoir.
Warren soupira gravement en s’asseyant sur son fauteuil, posa sa canne contre son bureau, puis appuya sur la surface transparente de ce dernier pour qu’une série d’écran holographique s’afficha devant lui. Les images des caméras de sécurité d’Asgard étaient devant eux, mais sa sœur fut plus rapide en désignant une des caméras montrant la forêt.
- Là ! Que faisons-nous ?
- Tu veux peut-être aller les chercher, je suppose ? Dit-il en passant une main nerveuse sur son crâne chauve.
- Oui ! Bien sûr ! Elles peuvent faire rater l’épreuve d’Yggdrasil aux nouvelles ! Warren, envoie au moins Garm à leur poursuite ! S’exclama-t-elle, en désignant le dit Garm endormi dans un coin de la pièce.
- Garm est vieux, Raven. Laisse le tranquille, voyons.
Garm était un immense loup qui avait sa toison qui changeait de couleur selon la saison. L’automne approchant, ses couleurs sable fonçait pour devenir brun-roux. Raven croisa le regard du loup, le premier gardien d’Asgard, qui soupira avant de lui tourner le dos, d’une manière d’exprimer son refus de sortir de ce bureau.
- Alors j’irais moi-même. Soupira Raven, avant de tendre une série de quatre dossiers à son frère, qui les prit. Ce sont les dossiers des nouvelles.
- Dis moi ton impression. Demanda-t-il en ouvrant le premier dossier où la photo de Jessie Hell apparut.
- Je crains qu’elles vont avoir du mal à faire équipe, comme tu t’en ai douté. Mais je redoute que certaines n’arrivent pas à passer l’épreuve de ce soir.
- Lesquelles ?
- Dà-Long Aya. Elle a vu sa mère être tuer par un Diable et sa nourrice tuait par des villageois. Elle ne parle pas depuis. Et selon Rig, elle est instable.
- Je vois. Et la suivante.
- Isil Grinwulf. Elle n’a jamais sorti son Skà de son état de shadow. Je pense quand elle le fera, elle sera dépassé par le pouvoir et perdra le contrôle. C’est malheureux, je trouve. Sa mère était une grande huntress.
- Très triste. Et les deux autres ?
- Jessie Hell. C’était une mercenaire quand Rig l’a trouvé. Elle est indépendante et pourrait très vite avoir une première mission quand elle aura une équipe.
- Parfait et la dernière ?
- Luka Ragnarök. Fille de Cécilia Ira et de …
- ...Fenrir Ragnarök. Grogna Warren en fixant de ses yeux vairons – bleu et rouge – la photo de la dénommée Luka. Comment a-t-elle pu … ?
- ...faire un enfant avec un des généraux du camp adverse ? Finit Raven. Nous parlons de Cécilia. Personne ne peut refuser quoique ce soit à cette Diablesse, et encore moins d’entrer dans son lit.
- Sait-elle qui est son père ?
- Je ne sais pas.
- Il faudra surveiller cette progéniture de malheur, alors. Ordonna Warren, en fixant l’extérieur où un spectacle lumineux débuta. L’épreuve ne va pas tarder à commencer. Dit-il en se retournant et eut un petit sourire en fixant une des caméras. Et ce soir sera pleines de surprises à parement.
Raven suivit le regard de son frère et hoqueta de surprise en reconnaissant la personne s’avançant nonchalamment dans les bois.
- Qu’est-ce qu’elle fait ici ?
- C’est moi qui l’ai invité à venir et à devenir un mentor pour une équipe de filles.
- Comment ! S’écria Raven, abasourdie.
.
D’un bond souple, une jeune fille d’une beauté irrésistible atterrit sur l’herbe douce, avant de se tourner vers une voix agacée appelant.
- Perséphone ! Attends nous ! Grogna la fille la plus petite du groupe d’amies.
La dite Perséphone leva les yeux au ciel, mi-agacée, mi-amusée.
- Ce n’est pas ma faute si tu es aussi grande qu’une gosse de cinq ans, Laureline. Dit-elle, malicieuse.
- Je vais t’arracher les yeux, sale diablesse !
Perséphone ricana en voyant gesticuler Laureline toujours, sur le portail qui délimité en partit l’académie d’Asgard. Soudainement, Laureline fut pousser d’un mouvement brusque de l’autre côté, la faisant tomber la tête la première dans la verdure, la faisant grogner.
- Parfait, Bambi ! Ricana Perséphone, en se délectant de voir Laureline se relever avec des tâches de boue sur le visage.
Une fea cervidé passa aisément le portail, vite suivit par une jeune fille à la peau caramel, qui tendit une main à Laureline qui accepta pour être remis sur les pieds.
- Désolé Laureline. S’excusa la dite Bambi, avec un petit sourire qui était faux.
Laureline n’était pas dupe, en sachant que son amie, Fea était loin d’être une enfant de cœur comme elle aimait être paraître. Elle se débarbouilla et haussa les épaules.
- La prochaine fois, préviens moi, s’il te plaît, Sept.
- Bien sûr. Répondit Sept, avec le même sourire.
Ce qui voulait dire non. Laureline avait envie de soupirer de dépit, mais se tourna vers celle qui avait orchestrait cette sortie nocturne. Perséphone était rayonnante, ce qui n’était jamais une bonne nouvelle pour l’équipe. Laureline et Likya, - la seconde humaine et la seule à l’aider face à la cruauté de la Fea et de la Diablesse – s’échangèrent un regard avant de le reposer sur leur leader.
- Prête à rencontrer les nouvelles ?
- Tu veux les rencontrer ou les empêcher de réussir leur épreuves pour avoir l’espoir d’être choisi par le mentor ?
- Tu es bien trop maline, Laureline. Susurra Perséphone, en penchant sa tête de côté. Tu vas m’en empêcher ?
- Je pourrais te coller une balle entre les deux yeux, mais je crois que cela ne t’arrêtera pas beaucoup, je me trompe ?
- Ne me dit pas qu’être choisi par la mercenaire la plus célèbre ne te tente pas.
- J’ai jamais dit le contraire. Mais Yggdrasil ne va pas être contente qu’on intervient dans son épreuve. Mettre un esprit millénaire à dos, non merci. Grogna Laureline, en s’accoudant contre un arbre.
- Elle n’a pas tort. Déclara Sept, d’un ton doux.
- Je suis d’accord. C’est un peu suicidaire de faire ça, Perséphone. Dit d’un ton ferme, Likya.
- Je n’ai pas peur d’Yggdrasil. Voyons que pourrait faire un esprit, même millénaire, hein ? Lança Perséphone, d’un ton arrogant.
Aussitôt que les paroles de Perséphone, fut dites, qu’une brume noire envahit l’endroit boisé, et une forme féminine apparut à travers la pénombre. Laureline utilisa sa vision nyctalope pour décerner l’identité de la personne qui arrivait, mais elle fut comme aveugle.
- Je vois plus rien ! Les filles, au secours ! S’écria-t-elle, apeurée.
Septembre voulut s’élancer vers la silhouette, mais ce fut comme si elle portait une montagne sur le dos, et ne peut faire qu’un pas.
- Je peux pas bouger …
- Pareil. Grogna Likya, clouée au sol.
Perséphone fixa durement, prête à combattre au corps à corps, l’ombre toujours approchant doucement vers elles, sans peur.
- Je n’ai pas peur de toi, Yggdrasil.
Ce fut un ricanement sinistre, suivit d’un regard injectés de sang qui paralysa la diablesse. La femme avait de longs cheveux d’un blanc pure, une peau translucide lui donnant un air malade avec ses joues creuses.
- Qui êtes-vous ? Balbutia Perséphone, choquant ses amies, qui la voyait pour la première fois ainsi.
- Je cherche une porte. Fit la voix de la femme malade avec un ton maternelle.
- De quelle porte, vous parlez ? Lança Laureline.
- Je ne la vois pas.
- Ça fait quelque chose qu’on a en commun, alors. Ricana Laureline.
- Vous voulez être mes petits anges ? Demanda la femme en caressant la joue de Perséphone.
Un silence de plomb accueillit cette question faisant grandir le sourire de la femme.
- Parfait …
La seconde suivante, Perséphone hurla de douleur et ses trois amies crièrent d’effroi.
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- Quel est ce bruit ? Demanda Jessie, en posant sa main sur l’un de ses holsters attaché à sa ceinture.
La tireuse fixait les bois entourant la grande clairière, mais ne peut voir et ne reconnut pas l’animal à qui appartenait ce cri puissant. Spook grogna à ses pieds, légèrement tendu.
- Vous ne craignez rien dans ses bois. Yggdrasil vous protégera toujours. Fit Wulfran, avec son éternel sourire, qui commençait à irriter Jessie.
Jessie se tourna vers lui, et croisa ses bras sur sa poitrine.
- Bizarrement, je ne vous crois pas. Et je pense que je ne suis pas la seule.
Aya hocha la tête, tout en caressant son Skà, perché sur son épaule.
- Ah, vous voyez ! S’écria Jessie, en désignant la jeune Alfe blanc d’un mouvement de bras. Elle aussi, n’aime pas cet endroit. Et puis c’est quoi cette histoire d’épreuve ? C’est stupide.
- Je vous ai déjà répondu en vous disant que nous devons attendre les deux autres jeunes filles et Heimdall vous expliquera les ascendants de ce qui va suivre pour votre nouvelle vie. Expliqua Wulfran, puis désigna tout un équipement de camping installé avec un feu de bois crépitant au centre de la clairière. Je vous invite à vous s’asseoir en attendant son retour.
- Vous m’énervez avec votre calme et votre sourire.
- Je sais. Dit Wulfram, sans changer de sentiments.
Jessie grommela, mais ce fut la main délicate d’Aya qui prit la sienne pour la traîner au bord du feu, et de s’asseoir chacune sur un sac de couchage côte à côte.
- Me dit pas qu’il t’énerve pas, toi non plus ? Demanda Jessie en fixant la silhouette du Fea aux ailes noires, toujours immobile au même endroit. Je te croirais pas.
La seule réponse qu’elle peut avoir fut un sourire légèrement en coin de l’elfe, avant qu’elle se replonge dans les caresses de Taka.
- Je prends ça pour un oui.
Aya eut un second sourire que cette fois, Jessie ne vit pas. Puis, un éclair s’abattit suivit d’un vrombissement d’une moto, qui s’arrêta en douceur non loin d’elles. Rig stoppa sa moto, et deux jeunes filles descendit de derrière lui, l’une rouge pivoine et l’autre avec un grand sourire espiègle.
- Je m’étonnerais jamais assez que cette moto puisse être assez grande pour trois personnes. Lança Lukà, tout en posant son bras autour des épaules d’Isil, qui rougit encore plus mal-à-l’aise. Tu trouves pas, voisine ?
- Oui. Fit la petite voix d’Isyl, en fixant le sol.
- OK. J’arrête de t’embêter. Dit Lukà dans l’oreille de la Drow, qui se tendit brusquement. Ensuite, elle se tourna vers le feu de bois, et salua de la main les deux inconnues. Salut, les filles. Je m’appelle Lukà Ragnarök, et Miss timide à côté de moi, c’est Isyl Grimwulf.
- Hé … marmonna Isyl, faisant ricaner Lukà.
- Jessie Hell et la fille muette, c’est Aya Dà-long. Enchanté. Se présenta la seule humaine du groupe, avec entrain.
Lukà entraîna Isyl au coin du feu, sous les yeux de Wulfram et de Rig, qui l’avait rejoint.
- Il y a un intrus dans les bois. Annonça Wulfram, faisant sursauter Rig, qui écarquilla les yeux vers son oncle. Je vais m’en occuper. Toi, reste avec les filles et répond à leurs questions.
Rig soupira, blasé. Wulfram se tourna vers lui, et ouvrit ses ailes.
- Tu as une manière d’annoncer des nouvelles. Grogna son neveu.
- Je sais. Répondit-il avant de prendre son envol.
Cinq paires d’yeux l’observa disparaître dans le ciel bleu nuit où aucune constellation illuminé ce crépuscule. Puis, elles se baissèrent pour se rencontrer, et Rig inspira profondément avant de rejoindre les futures chasseuses autour du feu.
- Posez moi, vos questions, jeunes filles. Je vous écoute.
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