Chapitre V – Partie II : Premiers pas
La mélodie des clochettes se mêlant au vent et bruit des animaux, et autres monstruosités de la forêt rouge n’était plus joyeux, mais sonnait un glas. Une brume noire qui entourait quatre silhouettes de jeunes femmes se mouvait en direction de la seule femme, encore debout, et qui observait le spectacle des filles évanouies à ses pieds. Un long manteau tombant à ses pieds, caché sa fine stature, et sa tenue assez dénudée. Un bustier noir, un short et des bottes montantes jusqu’aux genoux. D’un air distraite, elle léchait son poignet où une fine coupure faisait couler son sang le long de son bras et dans sa main droite.
- Ne sont-elles pas parfaites, mes petits anges ? Demanda-t-elle, avec un regard hanté.
La brume noire se modela et un Drow apparu derrière la femme. Les longs cheveux blancs pures attachés en queue de cheval haute, laissant montrer son visage à moitié défiguré par une brûlure du côté gauche. Il posa un regard compatissant sur sa maîtresse, partis dans ses sombres souvenirs.
- Nous devons partis, Dís, avant que la cavalerie débarque. Déclara l’homme en lançant un regard autour d’eux. L’alerte va être lancée.
- Je n’ai pas peur. Puis, je peux pas laisser mes anges, seuls. Souffla-t-elle, d’un ton chagrinée.
Elle se tourna vers l’homme, les larmes au bords des yeux.
- Ilcír, je t’en prie.
- Dís… C’est notre plan, tu t’en souviens ? Dit-il d’un ton affectueux. Notre plan pour obtenir ton collier.
Au mot « collier », Dís perdit toute émotion, avant qu’elle sèche ses larmes, rapidement. Des mouvements derrière elle, les firent se tourner vers les chasseuses de deamons qui s’étaient relevés, groggy.
- Nous pouvons partir Ilcír. Déclara-t-elle, en se retournant vers le drow, qui retenait de soupirer de soulagement, avant de prendre la femme dans ses bras, et l’emportant dans un tourbillon noir.
- Qu’est-qui vient de se passer ? Lança Laureline, en se tenant la tête avec ses deux mains. Perséphone … ?
- Qu’est qu’on fait en dehors de l’enceinte d’Asgard ? Demanda la diablesse, en plissant les yeux autour d’elle, en notant au passage une forme de brume noire s’enfoncer dans les profondeurs des bois.
- C’est une bonne question, et j’aimerais avoir une réponse à cela. Fit la voix autoritaire de Raven, faisant grimacer le groupe d’amies, qui se tournèrent vers la secrétaire et vice-proviseur.
Droite, et le regard glacial, Raven fixait les jeunes filles qui eurent toutes un air blasée ou fautifs, avant de leur indiquer la porte qui était apparu derrière elle. Des filaments de dorures avaient dessiner la forme de la porte avant qu’elle se révèle dans un bois brut.
- Au dortoir. Je me préoccuperais de votre cas, demain matin. Ordonna-t-elle. Et pas de détours, jeune fille.
- Oui, madame. Marmonna Perséphone, en se grattant la nuque, non de gêne mais de démangeaisons.
Les jeunes chasseuses disparurent derrière la porte quand la silhouette de Wulfran se posa délicatement devant sa sœur, qui perdit son masque froid pour un plus inquiet.
- Un intrus dans la forêt d’Yggdrasil et la venue de l’ancienne gardienne des portes démoniaques, la même nuit. Je n’aime pas ça, Wulf. Dit-elle rapidement, en serrant ses bras autour de sa poitrine, en signe de protection.
- C’est peut-être une coïncidence.
Raven ricana, en secouant la tête, avant de se diriger vers la porte avec son frère à ses talons.
- Si tu veux le croire.
Les deux vice-proviseurs fermèrent la porte derrière eux, qui disparurent du mur dans une volée dorée.
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Le feu crépitait doucement, rendant l’instant chaleureux pourtant l’une des quatre filles présentes, étaient loin de ce lieu. Plongée dans ses pensées, la métisse alfe noire, s’était cachée à l’aide de sa capuche de son manteau noir et violet. Elle voulait croire aux histoires que lui racontait sa mère, le soir. Mais, elle avait peur depuis qu’on lui avait annoncée qu’une épreuve allait avoir lieu pour les tester sur leur capacités physiques et intellectuelles.
Isyl était légèrement enrobé et les enfants du quartier se moquaient d’elle à cause de ses formes généreuses. C’est ainsi que son pouvoir d’invincibilité se déclencha, un jour, où elle avait souhaité très fort de disparaître de leur regard. Ensuite, sa mère s’était attelé à lui apprendre à tirer et à manier une épée, mais elle connaissait les bases et n’avait jamais combattu avant ce soir.
Elle resserra ses jambes contre sa poitrine, quand la voix profonde et moins malicieuse, d’Heimdall lui parvient.
- Vous avez des questions, jeunes chasseuses ?
A sa droite, Lukà se redressa avec le même air, serein et sérieux que le gardien. Isyl avait remarquée que sa voisine, s’amusait à copier les attitudes des gens qui l’entouraient. Ses joues rosirent au souvenir de son réveil, où elle avait calquée l’attitude taquine du gardien alors qu’elle était derrière elle à lui tenir ses hanches sur la moto.
- Vous avez une idée du test que Yggdrasil nous fera passé ? Ou pas …
Heimdall ricana.
- Personne ne sait quels sont les épreuves que fait passer Yggdrasil. Et personne ne s’en souviens également.
Jessie sursauta, étonnée.
- Vous plaisantez, non ?
- J’en ai l’air ? - Un silence lui répondit – Ces épreuves n’ont jamais tuer personne. Et cela commencera pas maintenant. Rassurez-vous. Dit-il avec un sourire rassurant.
- Vous mentez bien. Déclara Lukà, avec le même sourire.
Le gardien fut choqué qu’il soit découvert, pourtant d’habitude, personne ne le perçait à jour. Il allait répliquer une excuse quand la voix légèrement enrouée d’Aya, qui était assise à genoux, et avait revêtu un yukata noir avec des oiseaux blanc brodés.
- Et toi tu es bizarre. On dirait que tu es une pâle copie du gardien.
Lukà eut un sourire étrange, avant de perdre toute émotion dans son regard et sur son visage. On aurait dit une poupée.
- Je vois.
Un début de silence s’installa, mais fut rompu par Jessie qui siffla d’un air impressionnée.
- Hé bas, chapeau ! Tu as retrouvée de la voix, petite elfette.
Elle reçut un regard noir de la dite « elfette », lui déclenchant un rire mal-à-l’aise.
Rig soupira, en se massant la nuque quand un léger murmure le fit sourire. Il jeta un coup d’œil au dessus de son épaule, et distingua une forme lumineuse. C’était Yggdrasil.
- Vous avez une dernière question ? Demanda-t-il en se levant, faisant se tourner quatre paire d’yeux sur lui, toutes troublées.
- Oui. Fit la fine voix d’Isyl.
- Je t’écoute.
- Qu’est-ce qui se passe si on rate notre épreuve ?
Les yeux rubis d’Isyl transpercèrent Heimdall, qui eut un petit sourire triste avant de reprendre une attitude plus joyeuse.
- Personne encore n’a raté l’épreuve. - Il essuya son jean, avant de prendre la direction de la forêt - Je vous laisse, les filles. Bon courage.
Comme si un deamon était à ses trousses, Rig disparut de la clairière presque en courant.
- Menteur. Souffla Lukà, en regardant la silhouette masculine s’éloigner.
- Toujours directe, hein ? Lança Jessie, taquine à Lukà.
La demi Fea lui lança un regard vide, avant de se coucher dans son sac de couchage, suivit par Isyl tremblotante et Aya, vexée. Jessie soupira, blasée.
- Je sens qu’on va bien rigoler ensemble, les filles. Dit-elle, avant de se glisser à son tour, dans son sac de couchage.
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La fumée blanche formant des cercles volèrent entre les branches des arbres, sortant d’une bouche rose, qui aspirait la fumée d’une cigarette. Les yeux dorés dont appartenait la fumeuse semblait dilatée par les vapeurs étrange, qu’elle aspirait avant de garder quelques secondes dans la bouche avant de les expirer.
Des bruits de pas rapide arrivèrent vers la personne, qui eut un sourire, espiègle quand la silhouette de Heimdall s’arrêta devant lui.
- Coucou, mon petit loup.
- Que fais-tu ici ?
- Daddy, ne t’as pas prévenu. - Elle prit une aspiration sur sa tige de tabac – C’est drôle, ça.
- Tu mens. Fit la voix tremblante du gardien, de rage.
La femme expira la fumée par le nez, et eut un rire mauvais, avant de s’avancer entre les arbres.
- C’est toi, le menteur né. Le diable qui garde en sécurité les dieux. Ricana-t-elle, en se posant en face de Rig. Après tout, je suis aussi une gardienne, non ?
- Tu as quittée ton poste, Dante. Cracha Heimdall, en se retenant de sauter sur la femme devant lui.
- Passe moi ta main.
Rig plissa les yeux, suspicieux, avant de tendre doucement sa main, paume en l’air vers la femme, qui eut un sourire.
- Bon, chien-chien. Dit-elle, en écrasant sa cigarette dans la main offerte.
Heimdall frémit juste sous la légèrement douleur de brûlure de la cigarette, et referma sa main où une aura de feu l’enveloppa quelques secondes, avant qu’il l’ouvre et qu’un petit tas de cendre ne tombe parmi les feuilles d’automne éternels sur le sol.
- Ah ces petits diables … Toujours serviable. Lança Dante, avant de se tourner et prendre la direction d’Asgard, suivit par un Heimdall, silencieux.
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