J’entre dans le vaisseau, d’humeur assez joyeuse. Jake est là. Il me sourit.

— C’est bon, on peut y aller !

— Je t’ai attendue, répond-il. Alors, à quel endroit penses-tu te rendre ?

— Hmm… pourquoi pas Teishen ?

Il me regarde d’un air étonné. Ethel, l’intelligence artificielle, fait immédiatement apparaître l’hologramme d’une planète rougeâtre. Je songe que je ne connais pas bien l’endroit mais ce n’est pas grave.

— Pourquoi là ?

— Pour s’amuser un peu ! Tu as une meilleure idée ?

— Je pensais plutôt à Langarash…

— Langarash ? Mais pourquoi ? Tu n’aimes pas ce monde.

— Mais toi oui, sourit-il.

Je remarque soudain quelque chose d’étrange.

— Où est Lucas ? m’enquiers-je.

— Il est parti à l’Académie. Depuis trois jours, affirme Jake d’une voix rassurante.

— Oh… je l’ai manqué alors, soupiré-je, déçue.

J’aurais bien voulu revoir mon fils, mais il semble que cela soit impossible.

— De peu, confirme-t-il. Il est devenu un grand garçon à présent.

Jake me montre deux photos d’un garçonnet blond à qui il manque quelques dents. Sur la première, il a cette tignasse emmêlée que je lui connais bien. Tandis que sur la seconde, il est moins souriant et ses cheveux sont coupés courts.

— Pourquoi m’avez-vous abandonnée ? soufflé-je.

Je me souviens en posant la question que j’ai toujours imaginé cette discussion ainsi. Sa réplique me surprend pourtant.

— Mais c’est toi qui es partie, Kaylee, rétorque-t-il calmement. Tu as laissé une copie d’archives, avant de disparaître…

Soudain, je me rends compte que cela n’est pas réel. Mais je dois savoir une dernière chose, avant que tout ne disparaisse !

— Comment ? Dis-moi comment vous retrouver !

Jake ne semble pas surpris.

— Il faut que tu te dépêches. Tu dois découvrir la vérité.

— Mais quelle vérité à la fin ? Je ne sais même pas où commencer à chercher !

— Au plus profond de toi, dans tes rêves. C'est là que se trouvent les réponses…

La lumière d’un nouveau matin délite le songe. Je soupire, les yeux dans le vague. Encore une fois, je n’en obtiendrai rien de plus.

Et le temps presse…