Prologue
« Merci, jeune fille » me dit-elle avec reconnaissance.
« De rien, j’espère que cela suffira » répondis-je avec un sourire.
Cela faisait plusieurs jours que je parcourais les environs de Nekmek, offrant mon aide aux villageois qui n’avaient ni les moyens de soigner leurs animaux, ni ceux de réparer leurs modestes habitations, ni même de se procurer les premiers soins. Si ma bourse n’avait guère prospéré ces derniers jours, la satisfaction d’avoir soulagé ceux dans le besoin me comblait. Chaque sourire reçu en échange de mes services était bien plus précieux que n’importe quelle pièce d’or.
Deux ans s’étaient écoulés depuis la fin de nos études, et chacun d’entre nous avait emprunté son propre chemin. Pour moi, ce chemin m’avait conduite sur les routes, me permettant de découvrir ce monde que j’aime tant, d’aider ceux qui en avaient besoin grâce à mes dons, et d’explorer les mystères de notre terre. Mais à présent, le temps était venu de rentrer à Nekmek.
En suivant le sentier du Sud, il me restait encore quelques maisons à visiter avant de regagner la ville, où je comptais arriver dans cinq jours. J’étais impatiente de retrouver mes parents, mes amis, et surtout Laùrewen. Après deux années sans se voir, nos retrouvailles promettaient d’être riches en récits d’aventures et d’enseignements sur les avancées de l’armée du Seigneur Balzuk, cet infâme traître.
Je terminais cette belle journée du mois de Loïg en montant mon campement de fortune dans un petit bois, où je comptais m’installer pour la nuit. Après avoir fait un brin de toilette, je préparai mon repas. Grâce à ma magie, je ne manquais jamais de nourriture ni de ce dont j'avais besoin pour survivre. Chaque matin, je remerciais les Dieux et Gaïa pour ce don précieux qui me permettait de subsister et d’accomplir tant de bonnes choses.
Je me dirigeai vers le bois, un peu à l’est, pour y monter ma tente et allumer un feu. Une fois cela fait, je partis cueillir quelques baies et poireaux sauvages, que je fis revenir dans une eau frémissante, y ajoutant une carotte et quelques épices que des villageois m’avaient offerts en remerciement de mes services.
Alors que j’écrivais les événements de la journée dans mon carnet, un bruit attira mon attention. En affinant mes sens et en élevant ma magie, je perçus qu’il s’agissait d’une mère renard accompagnée de ses petits, sortant pour leur exploration nocturne. Je réduisis mes mouvements et me fondis magiquement dans l’environnement pour ne pas les effrayer, les laissant vaquer à leurs occupations. Je gardais mon pouvoir distant sur eux, ressentant à la fois l’inquiétude et la fierté de la mère tandis qu’elle guidait ses petits à la découverte du monde, ainsi que l’appréhension mêlée de joie des renardeaux face à l’inconnu qui s’étendait au-delà de leur terrier. Je ne pouvais qu’exprimer ma gratitude envers Gaïa pour m’avoir permis de vivre ces instants si précieux. J’étais comblée.
Lorsque j’eus terminé de tout consigner, j’éteignis le feu et me glissai dans mon sac de couchage, l’esprit en paix et le cœur empli d'excitation à l'idée de bientôt rentrer chez moi, prête à embrasser les nouvelles aventures qui m’attendaient.
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