Mademoiselle l'Amie,

Le soleil s'est levé et maintenant, il va se coucher. Les jours passent, à la fois interminablement longs et insupportablement courts. Ils s'accumulent trop rapidement et trop lentement depuis ton départ. Le temps passe invariablement, on le sait tous. J'aimerais parfois l'arrêter pour cesser d'avancer. Et d'autres fois, je préférerais qu'il passe plus vite. C'est terriblement paradoxal. De toute façon, je n'y peux pas grand-chose. Nous sommes tous prisonniers du temps. Il passe et tu me manques toujours autant. Je pourrais te raconter ma journée, mais elle est criante de banalité. Si c'est pour te dire des choses que tu connais déjà, ce n’est pas vraiment me confier. Cela dit, j'ai quand même envie de te parler, alors, il ne me faut pas de bons prétextes pour le faire…

Tu as toujours été ma confidente. Tout ce que j'avais à dire, c'était à toi que je le disais. Encore aujourd'hui, d'ailleurs, via ces lettres que je t'écris. Depuis tant d'années, il n'y avait que toi pour me connaître aussi bien. Tu remarquais quand ça n'allait pas, quand quelque chose me tracassait et quand j'étais perdue, tu me guidais vers le bon chemin. Au début, c'était dur de te parler parce qu'on avait vraiment l'impression que tu n'écoutais rien même si j'avais compris que tel n'était pas le cas. Après, les autres nous regardaient bizarrement, personne ne comprenait. C'est vrai que ce n'était pas banal…

« -Je pense que les fées vivent cachées parce qu’elles ont peur des hommes.

-Ça semble une explication logique.

-C’est à ton tour de jouer. Et c’est pour ça qu’on ne les voit pas et que les gens croient qu’elles n’existent pas. Tu aimes le vert ?

-Et comment on va faire pour les trouver ? Beaucoup.

-Moi aussi. On va leur faire un présent.

-Quel présent ?

-C’est une surprise. Et si je te le dis, ce ne sera plus une surprise. »

Nostalgie, nostalgie ! Que j'aime regarder en arrière et me souvenir de tous ces moments… Même si je sais qu'avec le temps s'envolent les détails des souvenirs, même de ceux qu'on chérit le plus.

Bises, Joana

P.S : Je ne t'oublie pas.