Il y a aussi les personnes qui, comme moi, ne peuvent pas dire, qui n’y arrivent tout simplement pas. Parce que les mots foutent la trouille. Ceux-là, on ne peut les prononcer, par conscience aiguisée de leur portée.

Exemple 1 :

“Papa, maman, je suis homosexuel.”

ou comment lâcher une bombe en plein repas, entre deux cuillères à soupe.

D’autres mots sont tus, car ils sont devenus un aveu de faiblesse et qu’on ne veut surtout pas donner une image négative ou différente de soi-même en les prononçant.

Exemple 2 :

“Alan, je suis amoureux de toi.”

ou comment perdre une amitié précieuse en une seconde.

Alors, on arrange les mots, on passe ses journées à sous-entendre, espérant que l’autre comprenne l’implicite, ce qui est évidemment compliqué puisque l’ ”Autre” va interpréter en fonction de sa personnalité, de ses sentiments, de son vécu.

Exemple 3 :

“Alan, je n’ai jamais eu d’amis comme toi. Tu es unique ! Tu es un ami très spécial pour moi.”

ou comment se ridiculiser pour toujours.