J’étais donc dans les bureaux de la DGSI.

Je pensais être là pour aider mais j’avais apparemment mal compris.

J’avais en effet face à moi une sorte d’enquêteur qui, par ses questions, me faisait passer pour un suspect. Je ne voyais vraiment pas en quoi je pouvais être suspect lorsque ce qui me sembla être un « grand chef » entra.

Le grand chef me demanda si j’avais la moindre idée de ce qui était en train de se passer – et, bien évidemment, de qui pouvait avoir fait le coup. Il fut rejoint par un autre type, de la DGSE celui-là, accompagné de son spécialiste en IA.

Apparemment, ils voulaient un « deuxième avis. »

On se regardait comme plusieurs paires de ronds de flan jusqu’à ce qu’une idée germe dans mon esprit :

« Vous ne pensez tout de même pas que… ? »

En voyant leurs tronches, je compris que si.

Je demandai à voir les données – chose qui me fut bien évidemment refusée. J’eus néanmoins droit à un topo déclassifié (non sans avoir signé un tas de papiers qui me laissaient furieusement penser le contraire).

Le niveau de cryptage ainsi que les signatures informatiques sous-jacentes – ne me demandez pas lesquelles, je ne suis pas cryptographe – pointaient toutes dans la même direction : nulle part. Et ce nulle part était inquiétant car il était partout.

En fait, ce nulle part était la définition même du Cloud.

Ou bien nous étions aveugles, ou bien le responsable était juste là, devant nous : le Cloud lui-même nous attaquait.