Chapitre 3 - Le moment de grâce

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Je rentrais chez moi, dans ce lotissement dédié aux employés du studio de tournage, un peu la tête ailleurs. En ouvrant la porte de la petite maison mitoyenne de plein pied que je louais, je repensais à cette folle soirée. Je ne pensais qu’à elle et à ce baiser. Son visage si près de moi, ses lèvres délicieuses, la chaleur de ses mains sur mon visage, son doux parfum… J’avais encore du mal à réaliser ce qu’il s’était passé. Tout ceci semblait tellement irréel, et je me surpris à me pincer pour vérifier si j’étais bien réveillé. Aussi étrange que cela me paraissait, ce n’était pas un rêve, j’avais bien vécu cette situation pour de vrai. Encore sur mon petit nuage et dans mes pensées les plus subjectives, je décidais d’aller prendre une douche, froide peut-être même, histoire de me rafraichir les idées et de faire redescendre la pression.

 En sortant de la salle de bain, quelque chose attira mon attention. Comme l’impression que je n’étais plus seul dans ce qui me servait de logement temporaire. Il faisait nuit et la pièce était plongée dans le noir. L’unique faisceau de lumière qui filtrait à peine à travers les rideaux des fenêtres provenait de la rue. J’avais le doigt sur l’interrupteur, mais la sensation d’une présence étrangère m’empêcha d’appuyer. Je me teins immobile, à l’affut du moindre bruit, pendant quelques secondes, interminables. Vêtu seulement d’un short de sport et d’un vieux t-shirt, je me sentais extrêmement vulnérable. Mon cerveau bouillait, je cherchais un moyen de me défendre, au cas où. Mais je n’avais rien à portée de main, et la cuisine se trouvait de l’autre côté de la pièce.

- Il y a quelqu’un ?

Pas de réponse. Le silence total. Le stress s’emparait de moi peu à peu, l’adrénaline montait. Pourquoi avais-je autant l’impression que quelqu’un m’observait pourtant dans l’ombre ? Mon regard cherchait un indice dans l’obscurité, en vain. Pas un bruit, pas un mouvement. Et j’étais sans défense. J’avais bien un petit canif dans ma sacoche, mais elle aussi n’était pas assez près pour que je puisse me servir dedans. La seule pièce accessible était la salle de bain, que je venais de quitter. Mais à part mon rasoir, je ne voyais pas bien ce que je pouvais y trouver comme arme. Ma brosse à dent peut-être ? Non, bien évidemment, quelle idée stupide. La panique devait probablement prendre le dessus sur ma raison pour que j’en vienne à penser ce genre de chose. Il fallait que je reste calme. Après tout, ce n’est probablement que le fruit de mon imagination. Je ferme toujours ma porte d’entrée à clef, même quand je suis dedans. Ce n’est pas possible que quelqu’un ait réussi à entrer. D’autant que je laisse généralement ma clef sur… Une minute… Je ne vis aucun reflet de lumière extérieure scintiller sur le métal au niveau de ma serrure. Je regardais autour de moi, avant d’apercevoir enfin mon trousseau posé sur la table basse du salon. Mon sang ne fit qu’un tour : il n’était absolument pas à sa place. J’attrapais le premier objet à ma portée sur le buffet – un cendrier en émeraude dont je ne me sers jamais – et le cachait derrière mon dos.

- Que comptez-vous faire de ça ?

Mon cœur rata un battement dans ma poitrine. Il y avait donc bien quelqu’un dans la pièce. Mes yeux furetaient le noir, et d’un coup je l’aperçus à contre-jour : Une silhouette féminine, assise dans un des fauteuils du salon, près de la porte. Les jambes croisées, les bras posés sur les accoudoirs, elle semblait calme et détendue. Comment se faisait-il que je ne l’avais pas vu avant ?

- Qui est-ce ? lui lançais-je sèchement en resserrant ma main sur mon arme de fortune.

- Est-ce important ? me répondit-elle après un bref instant.

- Euh… Oui quand même ! Comment êtes-vous entré ?

- Cela fait beaucoup de questions, me semble-t-il, me répondit-elle d’une voix sulfureuse.

Son ton calme était perturbant, presque flippant même. Elle ne semblait pas gênée le moins du monde d’être ici, dans ma maison, sans autorisation préalable. Moi en revanche, je paniquais intérieurement. Mais de qui pouvait-il bien s’agir ?

- Vous êtes chez moi, je suis en droit de savoir qui est actuellement en face de moi, assise tranquillement dans MON fauteuil.

- En effet. Mais je crois que vous le savez déjà. Ou plutôt… vous l’espérez. Je me trompe ? me répondit-elle de sa voix envoutante.

- Ça dépend de qui on parle… Il fait noir et je ne vois rien je vous signale, lui répondis-je sur la défensive.

C’est alors qu’elle s’est levée, grâcieuse comme une ballerine. J’aperçus les reflets de lumière qui couraient sur son corps en mouvement, a priori plutôt sexy et élancé. Elle s’avançait vers moi avec un déhanché à vous décrocher la mâchoire, telle une lionne. Mon cœur s’accélérait. C’est alors que je reconnus cette silhouette… Mais c’était impossible ! Ça ne pouvait pas être elle…

- Je vous avais dit « A ce soir » je crois, non ? me lança-t-elle en s’avançant encore, jusqu’à ce que son visage soit éclairé par la faible lueur qui provenait de la fenêtre.

Elle était là devant moi de nouveau, c’était bien elle… Et chez moi, dans ma maison ! Comment était-ce possible ? J’étais pourtant certain d’avoir fermé ma porte en rentrant…

- Et bien me voilà, finit-elle par conclure avec un petit sourire en coin et un air malicieux, en mode séduction. Vous voyez, je tiens mes promesses.

- … Co-Comment avez-vous fait ? Pour entrer je veux dire.

- Oh, ça ? Un jeu d’enfant. Je suis une super héroïne après tout, me dit-elle sur le ton de la rigolade.

Je n’en croyais pas mes oreilles : Elle se jouait de moi ouvertement en plus ! Elle avait donc bien réussi à entrer malgré la serrure, comme une voleuse, et elle ne s’en cachait même pas. Je l’imaginais bien faire, déguisée comme dans un de ses films de science-fiction à succès. J’esquissais malgré moi un sourire amusé, qui lui donna apparemment l’autorisation de se rapprocher encore un peu plus de mon visage. Elle se mordit la lèvre inférieure en souriant, visiblement d’humeur coquine. Ses yeux pétillaient de désir, et la tension entre nous augmentait à chaque seconde.

- Je suis venue parce que vous n’avez pas tout à fait répondu à ma question tout à l’heure, ajouta-t-elle enfin.

- Ah ? je lui répondis d’un air surpris. Dites-moi.

- Vous ne m’avez pas expliqué pourquoi vous avez participez avec autant de vigueur à mon baiser dans l’ascenseur, me dit-elle avec beaucoup d’assurance, à l’opposé total de son comportement à la machine à café.

- Je vous l’ai pourtant dit : Il fallait que cela soit crédible. Je ne voulais pas que vous ayez l’air bête si vous vous retrouviez seule à le faire.

- C’est très aimable à vous de penser à mon amour propre, me répondit-elle d’une voix suave.

Je sentais désormais son souffle sur mon visage, nos lèvres étaient si proches. Son corps se rapprochait petit à petit de moi et mon cœur battait la chamade.

- Et vous vouliez donc me remercier pour ça, c’est bien cela ?

- Heum… Oui en effet, oui, lui répondis-je, feintant de chercher ma réponse et rentrant dans son petit jeu de séduction.

- Dans ce cas c’est le moment je crois.

Son regard en disait long sur ses intentions et je sentais monter en moi une pulsion irrépressible.

- Et comment, exactement ?

- Eh bien… dit-elle en faisant mine de réfléchir. Vous m’avez dit que c’était fort agréable pour vous, et je dois avouer que c’est ce que j’ai ressentis aussi. Mais pour ma part, c’était un petit peu précipité dans cet ascenseur, et donc trop court à mon goût. Je n’ai pas vraiment eu le temps d’apprécier à sa juste valeur votre participation si… intéressante. Peut-être que si vous me laissiez recommencer… Je pourrais vous dire ce que j’en pense vraiment.

Elle était si proche de moi… Son regard intense, sa voix sulfureuse, son parfum m’enivraient et je sentais que mes défenses commençaient à lâcher. L’adrénaline m’envahissait et le sang affluait désormais dans mon short. Je déglutis et je vérifiais rapidement que cela ne se voyait pas, mais trop tard, je ne fus pas le seul à m’en apercevoir, à l’évidence… Elle baissa les yeux furtivement vers mon entre-jambe, sourit d’un air amusé, et déposa lentement ses mains sur mon torse avant de me plaquer subitement contre le mur.

- Votre… « ami » se vantait de ses capacités au lit et semblait penser qu’elles étaient bien meilleures que les vôtres. Comme je suis plutôt cartésienne, j’aimerai bien le vérifier par mes propres moyens, si cela ne vous ennuie pas, me susurra-t-elle en effleurant mes lèvres et en faisant marcher ses doigts sur ma poitrine. Et je suis certaine que vous en mourrez d’envie également.

- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée… essayais-je de me défendre, malgré mon envie fort mal dissimulée.

- C’est votre opinion, pas la mienne.

Et ses lèvres se posèrent sur les miennes avec passion. La même décharge électrique que dans l’ascenseur me traversa, et malgré mes vaines tentatives de résistance, je lui rendis toutefois son baiser en pressant un peu plus ma bouche contre la sienne. Ses mains continuaient de vagabonder sur mon torse en le caressant délicatement, puis remontèrent ensuite jusqu’à ma nuque. La pulsion pris alors le dessus et je perdis le contrôle : En un instant, mes bras passèrent derrière sa taille pour l’enlacer et l’attirer contre mon corps. Ses bras se resserrèrent autour de mon cou et son étreinte s’intensifia, la chaleur et le désir nous envahirent. Nous nous découvrions frénétiquement. Puis je me faufilais sous son vêtement pour sentir enfin sa peau, pendant qu’elle passait ses doigts dans mes cheveux et augmentait la pression sur mes lèvres, avant de se glisser elle-aussi sous le tissu. Nos mains se baladaient sur nos corps respectifs en feu. Je sentis la peau de son dos, son ventre, puis ses seins bien fermes sous son soutif.

Elle prit alors mon t-shirt qu’elle enleva d’un geste vif, et vint se presser contre moi en ondulant légèrement. J’ôtais à mon tour son haut, qui dévoila un soutien-gorge en dentelle très sexy. Nos corps se touchèrent et elle m’embrassa de plus belle. Sa jambe se releva contre ma cuisse pendant que ses mains continuaient d’explorer ma peau. Je descendis alors jusqu’à ses fesses, avant de la soulever d’un coup en m’écartant du mur. Au même moment, elle s’enroula autour de ma taille, dans un même rythme, comme si tout cela avait été organisé à l’avance dans une valse parfaitement synchronisée. Je la déposais sur le canapé en douceur, avant de laisser glisser mes mains le long de ses cuisses, puis mes lèvres jusqu’à son nombril. Elle se cambra, et je revins jusqu’à son sternum pendant que ses doigts effleuraient mes bras et mes épaules, faisant augmenter ma pression sanguine. Sa peau était délicieuse, et j’en dévorais chaque partie avec délectation. Ma main passa dans son dos pour dégrafer ce qui me séparait encore de sa poitrine nue. Elle maintint ma tête contre ses seins, et ma bouche en fit le tour avant de goûter à ses tétons, ce qui la fit gémir. Ensuite je redescendis de nouveau jusqu’à la limite de son jean, que je déboutonnais et fit glisser le long de ses jambes lentement. J’embrassais ses genoux, puis l’intérieur de ses cuisses, pour atteindre enfin le maillot.

Après quelques baisers autour de l’aine, je remontais le long de sa poitrine et passais ma main sur son entre-jambe, frottant sa zone sensible au-dessus de son sous-vêtement. J’écartais le tissu et glissais ensuite mes doigts à l’intérieur pour venir m’occuper de sa partie intime. Mes caresses accentuaient son excitation, et je finis par retirer enfin sa culotte, avant de venir déposer ma bouche sur son pubis. Je descendais petit à petit et son souffle se transforma en gémissements à mesure que je prenais possession de son intimité avec ma langue. Son corps se mis en transe.

Lorsque je sentis arriver son orgasme ultime, je m’arrêtai afin de faire durer le plaisir et qu’elle en garde pour la suite, et je remontais mes baisers le long de son corps chaud. Je l’embrassais dans le cou tendrement alors que ses mains s’accrochaient à mon dos fermement avant de descendre jusqu’à mes fesses. Je sentais ses doigts effleurer ma peau et les frissons me parcourir. Je me relevais et plongeais mon regard dans le sien, aussi remplit de désir et de passion que moi. Ses doigts glissèrent le long de ma taille pour se frayer un chemin jusqu’à la commissure de mon caleçon, avant de s’y introduire et de prendre en main ma virilité, qu’elle entreprit de masser avec vigueur. Mon excitation atteignait son comble. Je l’aidai alors à enlever mes derniers vêtements et nous nous sommes retrouvés nus face à face. Je me calais fébrilement entre ses cuisses, fléchis mes bras pour l’embrasser encore délicatement, avant de m’introduire en elle lentement, en douceur, pour bien profiter de chaque sensation que me procurait la chaleur de son intérieur. Le plaisir nous envahit soudain, et nos deux corps se mirent à onduler ensemble dans une danse à l’unisson, fusionnant comme un seul être jusqu’à l’apothéose.

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