Chapitre 8 – La Remarque

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Malheureusement, je crains fort que ce ne soit pas tout à fait le cas ces derniers temps, car à priori certaines personnes se sont aperçues de notre rapprochement au quotidien. J’avais déjà surpris quelques regards à notre égard lorsqu’on se croisait et qu’on osait se parler, mais j’ai appris que ce n’était pas la seule réaction constatée. A la fin de notre câlin passionné du jour, allongés l’un contre l’autre dans mon lit, Natalia me raconte qu’après une de nos petites conversations à la machine à café, sa collègue Emma – également actrice – était venue la voir avec un petit sourire narquois.

- Quoi ? a demandé Natalia, son gobelet à la main, perdant le sourire attendri qu’elle avait gardé à la suite de notre entretien.

- Oh rien… lui a répondu sa collègue d’un air malicieux. Je constate c’est tout ! ajouta-t-elle avec un petit clin d’œil amusé.

- Tu constates quoi exactement ? avait alors renchéris Natalia, un sourcil relevé d’un air interrogateur.

Elle faisait mine de ne pas comprendre, mais savait très bien de quoi il s’agissait depuis le moment où son regard avait croisé celui de sa collègue, qui avait à l’évidence surpris la façon dont elle m’avait suivi des yeux, profitant de la vue. Elle tremblait légèrement d’appréhension, se demandant comment justifier son attitude envers moi désormais.

- Bah qu’il est plutôt mignon, non !?

- Qui ça ?? dit-elle sur un ton de surprise en faisant mine de chercher autour d’elle.

- Rooh ça va, fais pas semblant de pas comprendre ! Je parle du mec avait qui tu parlais, tiens ! avait alors insisté Emma, en me montrant d’un hochement de tête.

- Qui ? Le technicien ?? Aaaah oui, peut-être, j’ai pas fait attention… avait dit Natalia en haussant les épaules, voulant paraitre désintéressée. Pourquoi tu me dis ça ?

- On dirait qu’il te plait bien pourtant, non ? lui demanda Emma avec un air de complicité et un sourire en coin malicieux.

- Pfff n’importe quoi. Franchement j’vois pas pourquoi tu dis ça, c’est pas comme s’il m’intéressait non plus… avait répondu Natalia, désinvolte, en finissant son gobelet de café comme si de rien n’était.

- Ah bah je veux oui !! Tu crois que j’ai pas vu ton petit manège quand tu lui parlais ?? s’exclama sa comparse toute excitée, un large sourire aux lèvres.

- Hein !? Nan mais tu délires toi, hein ! avait rétorqué Natalia, posant sa main sur sa poitrine d’un air choqué. J’essaie juste d’être aimable, voilà tout… C’est ce que souhaitait la direction quand ils ont organisé la « soirée de convivialité » non ? Qu’on soit plus aimable avec les équipes de tournage ? Bah c’est ce que je fais : je parle avec tout le monde.

- Mais comme par hasard, c’est souvent au même petit machiniste, plutôt beau gosse soit-dit-en-passant, que tu parles… repris Emma en levant les yeux au ciel, puis en la regardant d’un air soupçonneux en s’appuyant contre le mur, un sourcil levé.

- C’est pas vrai d’abord, je ne parle pas qu’à lui ! s’offusqua Natalia.

- Oh mais si ! Et tu minaudes je dirais même !! lui avait répondu son amie, hilare et moqueuse.

Puis elle fit un petit déhanché coquin en se dandinant langoureusement comme une ado en chaleur vivant ses premiers émois amoureux, les yeux mielleux et les lèvres retroussées en un rictus plutôt amusant qui imitait un semblant de baiser de bimbo en mode séduction. Elle posa ensuite son index sur le coin de ses lèvres, avec un sourire aguicheur, en tirant légèrement sa langue de manière provoquante.

- Pff t’es bête ! avait alors répondu Natalia dans un petit rire gêné. Je fais pas ça en plus !

- Bien sûr que si ! ricana sa collègue. Enfin non… Tu as raison, tu fais pire encore : Tu le mattes grave !!!

Et elle éclata de rire.

- Sans déconner ! Tu le dévores des yeux, on dirait une morte de faim, sérieux !! ajoute-t-elle les larmes aux yeux.

- N’importe quoi ! rétorqua Natalia en souriant d’un air timide et en rougissant légèrement. Bon… OK, j’avoue qu’il est plutôt canon, ajouta-t-elle en levant les yeux, comme prise la main dans le sac. Et en plus il a de la conversation, ce qui est plutôt appréciable. C’est facile de parler avec lui. Et ça change de certaines personnes… finit-elle par dire avec un air blasé, comme un reproche.

- Hin hin, lui répondit son amie avec un sourire en coin amusé, en croisant les bras.

- Non mais c’est vrai, je t’assure ! Il est sympa…

- Juste « sympa » ??

- Bah oui ! Enfin non… ‘fin si, il est sympa… et mignon aussi, oui, c’est vrai… commença à bafouiller Natalia en tripotant son gobelet vide d’un air gêné, y cherchant un refuge.

- Donc j’ai raison : il te plait !! s’exclama sa collègue en levant les bras en l’air, triomphante.

- Chuuuut !!! l’interrompit-elle sur le ton de la confidence, un index sur ses lèvres en signe de silence et une main lui indiquant de baisser le volume. Oui bon OK, c’est vrai qu’il est pas mal et qu’il me plaît bien. Mais attention ça ne veut pas dire qu’il se passera quelque chose entre lui et moi, hein. Toute façon c’est impossible, tu le sais bien, on n’a pas le droit… C’est interdit par le règlement…

- Mouais… bah je trouve qu’elle est nulle d’ailleurs cette clause idiote, souffla sa confidente d’un air contrarié. En plus, moi je vous trouve tout mignons tous les deux, je suis sûre que vous iriez bien ensemble !

- Ouais bah non, c’est pas possible. Comme ça le problème est réglé… Je vais me contenter de me rincer l’œil et puis c’est tout. Pas la peine d’en reparler du coup, OK ? rétorqua Natalia d’un air dépité.

Et elles s’étaient toutes deux remises au travail, n’abordant plus le sujet de la journée. Mais cela avait perturbé Natalia à priori, et elle avait voulu à tout prix m’en parler le soir même.

 Une fois son histoire terminée, je ne peux m’empêcher de me sentir fier de ce qu’elle a osé révéler à son amie à mon sujet. Après tout, ça signifie qu’elle avoue un petit peu ses sentiments, non ? Ou du moins une certaine attirance pour moi. Je ne veux rien lui montrer, mais dans mon cœur c’est actuellement la fiesta totale !

- Laisses courir Naty, je lui dis finalement. OK elle pense que tu me dragues, admettons. Mais ça ne veut pas dire qu’elle va s’imaginer qu’il y a réellement quelque chose entre nous. Après tout, rien n’interdit de minauder tant que ça ne va pas plus loin. Et tu lui as bien fait comprendre que c’était impossible de toute façon. Laissons-la croire que nous flirtons simplement, ça sera peut-être plus facile pour nous au quotidien en plus, non ?

- Je ne sais pas… Imagine qu’elle se fasse des films… Et si elle nous surveillait du coup ? Faudra être encore plus prudents maintenant… me dit-elle un peu inquiète. Déjà qu’on a Jason sur le dos…

- Oui oh bah, lui, je m’en occupe ne t’inquiètes pas. Un jour, je vais le prendre en flag et l’afficher devant tout le monde, ça va le remettre à sa place ! je rétorque, commençant à m’énerver rien qu’à l’évocation de son nom.

- Oui mais sois prudent s’il te plait, me répond-elle en me caressant tendrement la poitrine pour me calmer. Si tu le mets trop en colère, il risque de vouloir se venger, et ça fera pire que mieux. Et il te cassera encore plus les pieds.

Nous restons silencieux un moment, perdus dans nos réflexions, nos mains se baladant délicatement sur nos corps encore nus.

- En même temps, s’exclame-t-elle soudain, c’est difficile de te croiser en restant impassible sachant que la veille ou le matin même, tu m’as fait jouir comme jamais !

Ses yeux aguicheurs sont pleins de malice, et je ne peux m’empêcher de rire aux éclats lorsqu’elle y ajoute son délicieux petit sourire pincé qui se forme au coin de ses lèvres et qu’elle me regarde d’un air de coquin. Elle est tellement belle – Oui je sais, je radote ! Mais c’est tellement vrai – et je l’embrasse alors avec fougue, avant qu’elle ne vienne caler son visage entre mes cuisses pour s’occuper de mon service trois pièces goulûment.

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