Chapitre 25 – Comme un Couple

10 minutes de lecture

Nos retrouvailles ont encore une fois étaient intenses et sensuelles. Je l’ai remercié comme il se doit pour ce gentil coup de pouce concernant l’histoire avec Sophie, et elle me le rend bien. Je me sens tellement bien lorsqu’elle est près de moi. J’aimerai que le monde s’arrête de tourner pendant ses moments de grâce dans ses bras.

Enlacés l’un contre l’autre dans le lit, en habits du soir – nuisette courte pour elle et shorty uniquement pour moi – j’effleure sa peau du bout des doigts, regardant se dresser ses poils fins et délicats sur son avant-bras au fur et à mesure de mes passages. Je suis sur un nuage, tout va pour le mieux. Pas une ombre au tableau désormais. Si ce n’est le fait que tout cela se passe toujours en cachette.

Puis elle se détache doucement de moi, en s’excusant d’un besoin urgent. En revenant, elle s’appuie sur le chambranle de la porte et me fixe d’un regard attendri.

- Quoi ? je lui lance, un peu inquiet.

- Rien… Je me disais juste…

Elle croise les bras, posant son épaule contre le bâti de porte, et hésite avant d’ajouter :

- Je me souviens de cette soirée magnifique que tu m’as offerte. C’était tellement bien… Le soir aussi je me sens bien, mais je ne me suis jamais sentie aussi vivante que lorsque j’ai pu vivre un moment de vie sociale ordinaire avec toi.

Je l’observe avec tendresse et admiration. Sa position met en valeur ses hanches bien dessinées. Elle est sublime. Mais elle semble nostalgique, perdue dans ses souvenirs, un sourire mélancolique aux lèvres.

- Tu sais… je finis par lui dire. Si tu le souhaites vraiment… Il y a peut-être moyen de recommencer.

Elle me regarde d’un air stupéfait, surprise par ma remarque et en même temps presque méfiante.

- Tu es sûr ? … Enfin je veux dire… Non pas que ça ne m’intéresse pas, au contraire ! Mais euh… Tu as dû pas mal ruser et cela a dû te prendre pas mal de temps de t’organiser pour me permettre de m’évader juste quelques heures la dernière fois, alors… Je ne veux pas abuser de ta gentillesse non plus, tu vois…

Elle baisse la tête, gênée et limite honteuse.

- Mais tu en as très envie ? je lui demande alors.

- Oui… Evidemment…

- Alors pourquoi te refuser d’être de nouveau pleinement heureuse dans ce cas ?

Elle relève la tête et me regarde avec de grands yeux, hébétée.

- Sérieux ??

- Bah oui ! Et moi aussi j’en ai très envie, pour être totalement honnête. Moi aussi j’ai passé une excellente soirée ce jour-là. J’étais le plus heureux des hommes, surtout de partager ce moment avec toi. Et te voir rayonnante à ce point est le plus beau de tous les cadeaux pour moi. Je ne souhaite que ton bonheur, et j’aimerai que tu puisses être aussi épanouie et aussi vivante chaque jour que Dieu me donne à tes côtés. Alors tant pis si cela me coûte, mais je le referais sans aucune hésitation, si c’est pour te revoir aussi resplendissante que la dernière fois.

Son visage s’illumine à mesure que je lui parle. Elle me sourit largement avant de sauter de sur le lit comme une enfant à qui l’ont a promis un nouveau jouet.

- Ça serait vraiment super !! Me dit-elle en venant s’installer à côté de moi en tailleur, tout en joie. Cette fois, je pourrais t’aider en plus ! Même si j’avais adoré l’effet de surprise, hein ! Mais là on sera mieux organisé tu verras. Bon ! On prévoit ça pour quand alors ??

- Oula Oula ! Calme-toi ! Qu’est-ce que tu voudrais faire déjà ? Une autre soirée ? Ou plus ?

- Plus ?? C’est-à-dire ?

- Bah je sais pas moi… On pourrait… carrément passer un week-end ensemble, par exemple, je lui réponds en surveillant sa réaction du coin de l’œil.

- T’es sérieux ?? On pourrait, tu crois ??

- Pourquoi pas ? Après tout, une soirée ou un week-end, c’est pareil non ? Même organisation je dirais.

Elle trépigne de bonheur, enthousiasmée par cette proposition. Reste à organiser une nouvelle évasion maintenant…


#

 J’ai laissé Natalia se construire son propre alibi toute seule. Après tout, elle est la plus à même de se justifier et de trouver un prétexte valable. Pour ma part, j’ai de nouveau inventé un week-end à la capitale auprès de ma famille, mais cette fois en séminaire d’entreprise avec les collègues. J’en ai donc informé Sophie, comme il se doit. Du coup, elle a insisté pour nous aider encore, et elle a pris l’initiative d’aller rechercher le déguisement de la soirée composé de la perruque, les lunettes et les bijoux. Mais pour cette nouvelle escapade, Sophie a préféré opter pour d’autres vêtements, directement sortis de sa propre garde-robe personnelle. Malgré les refus gênés de Natalia, elle ne lui a pas vraiment laissé le choix et a fait en sorte que celle-ci puisse les récupérer sans être repérée. Pour cela, elle est venue me les amener directement chez moi, et en a profité pour que cela se sache dans le studio, histoire que notre emménagement ensemble soit bien intégré pour tout le monde en passant. Ce qui n’a pas échappé à Jason, comme prévu. Nous avons décidé que mon alibi au travail serait conjoint, s’octroyant un week-end en amoureux – pas faux quand on y pense, mais pas avec la bonne femme !

 C’est donc sur ses préparatifs que le vendredi se passe. Dans la journée, je reçois un message de Naty qui me demande de l’attendre chez moi. Je rentre donc le soir venu, en compagnie de Sophie pour que mon excuse soit crédible. En attendant ma belle, nous prenons un café en discutant.

Lorsqu’elle arrive enfin, elle toque à la fenêtre de derrière pour que je vienne lui ouvrir, grimée dans un sweat à capuche large – un des miens il me semble même ! – en jean et baskets. Sophie stoppe nette la conversation et son geste, restant bêtement avec sa tasse en l’air, alors que ma tendre compagne retire sa capuche et époussète les feuilles qui s’y sont accrochées lorsqu’elle s’est faufilée par la haie.

- Aaaah ouf, c’est bon, j’ai réussi à me défaire de Claudio. Bonsoir ! lance-t-elle à Sophie lorsqu’elle s’aperçoit de sa présence. Je ne pensais pas que vous… Tu ? … serais encore là !

Celle-ci ne lui répond pas, immobile et la bouche ouverte, comme pétrifiée par la présence de Natalia. Je la regarde un peu décomposée, puis devant son air ahuri, je commence à comprendre et me mets à ricaner.

- Ohé ! Sophie ! Tu es toujours là ??

- Tout va bien ? insiste Natalia en ne voyant aucune réaction de la part de notre interlocutrice.

- Hein ? Heum oui… Oui oui ça va merci, arrive-t-elle enfin à articuler.

- Ah bah enfin ! je lui rétorque. On a cru que tu t’étais transformé en statut ! Qu’est-ce qui se passe ? Elle t’impressionne, c’est ça ?

Sophie écarquille les yeux et rougit aussitôt, avant de me foudroyer du regard.

- Oh bah non, faut surtout pas être impressionnée hein ! renchérit Natalia, qui vient de comprendre la raison de sa gêne. Je suis une femme comme une autre quand je suis ici. Je n’ai rien d’exceptionnel en plus.

Je toussote pour la contredire, et elle me regarde d’un air faussement blasé.

- Bon aheum… eh bien… euh… Je vais vous laisser alors… balbutie Sophie, en enfilant son blouson tout en évitant soigneusement les yeux de Natalia, qui la regarde avec compassion.

- Attends ! lui lance-t-elle précipitamment, alors qu’elle se dirige vers la porte. Attends… Je voulais euh… Je voulais te remercier.

- De quoi ??

- Bah… Pour tout, en fait ! Déjà pour le fait de servir d’alibi à Alex, en acceptant de jouer sa fausse petite amie pour nous couvrir. Aussi pour m’avoir aidé à plusieurs reprises, d’abord pour la soirée et ensuite au studio, pour faire diversion pour que je puisse sortir discrètement de ma cachette. Et aujourd’hui encore, pour les habits et tout le reste. Bref… Juste : merci.

Devant notre Sophie de nouveau pétrifiée, Natalia ajoute :

- Je tenais à te le dire en personne. C’est toujours plus gratifiant je trouve.

Sophie lui sourit bêtement sans rien dire, et tourne les talons, les joues écarlates, pour sortir précipitamment de la maison.


#

 Pour notre première soirée du week-end, je lui propose un cinéma, qu’elle accepte avec un grand sourire enthousiaste. En arrivant sur place, nous prenons des popcorns, des bonbons et des petites billes de chocolat en guise de repas. Je la laisse choisir le film, et nous passons la séance collés l’un contre l’autre, tout en dévorant notre butin à vitesse grand V. Lors des passages un peu plus angoissants, je la sens se raidir sur son siège. Elle écrabouille le paquet de popcorns vide entre ses doigts. Pour la détendre et la rassurer, j’attrape sa main et entrelace mes doigts dans les siens. Elle se retourne vers moi rapidement et me sourit, avant de reporter son attention sur l’écran géant. Elle ne m’a plus lâché du reste de la soirée. Après la séance, nous avons déambulés dans les rues, main dans la main, en regardant les devantures peu éclairées des magasins dans la nuit.


 Le lendemain, j’ai repéré quelques brocantes et autres évènements printaniers dans ma région. Nous prenons donc la route de nouveau vers la Picardie. Natalia a enfilé une petite robe style Rockabilly que Sophie lui a prêté. Elle est magnifique et cela lui va parfaitement. Nous commençons par faire un tour dans un vide grenier, où elle me déniche un béret s’accordant à merveille avec sa tenue. Puis nous atterrissons dans une fête de village pour y prendre notre déjeuner, attablés avec des habitants en costumes traditionnels qui nous accueillent à bras ouverts. L’ambiance est bon enfant, et nous rions avec eux sans peine en dégustant des mets locaux somme toute peu diététiques mais fichtrement bons. Elle est parfaitement à son aise, et s’intègre facilement à la population. Elle rit et discute avec nos hôtes avec beaucoup d’humour et de simplicité, taquinant certains et répondant aux autres sans aucun problème. Les hommes n’ont d’yeux que pour elle. Et moi, je suis en adoration devant son joli minois, resplendissant de vie. Je la dévore littéralement des yeux, touché par cette joie de vivre qu’elle dégage grâce à cette liberté retrouvée.

 Après le repas, nos compagnons nous invitent à participer aux jeux locaux : concours de boules, quilles, assiettes picardes, divers billards et autres jeux en bois. C’est encore une découverte pour elle, et je constate qu’elle s’amuse comme une folle. Les esprits s’échauffent cependant, et quelques-uns de nos compatriotes commencent à se sentir pousser des ailes avec ma splendide compagne qui émoustille leur appétit vorace, l’alcool les aidant à avoir les mains baladeuses. Je dois m’interposer à plusieurs reprises, et décide finalement de prendre le large lorsque je me rends compte que Natalia commence également en se sentir exténuée et ivre à son tour. Nous rentrons donc au pavillon sans détour, et elle s’endort dans la voiture. C’est ainsi qu’elle prit sa première cuite en tant que femme ordinaire, sans aucun paparazzi pour immortaliser et divulguer ce moment.


 Le dimanche matin, la pluie a fait son apparition et martèle les vitres des fenêtres. Nous flemmardons donc dans le lit, entre câlins crapuleux et caresses sensuelles. Peu avant midi, elle se décide à se lever pour aller prendre une douche. J’entends l’eau couler et imagine les gouttelettes sur son corps nu si parfait… N’y tenant plus, je finis par la rejoindre, et la séance de lavage se transforme rapidement en film érotique. La buée envahit toute la salle de bain, et seules nos traces de mains sur la paroi de douche témoignent de notre présence – en dehors de ses gémissements, évidemment.

 Après ce moment plus que hot, Natalia se met aux fourneaux, tout juste vêtue d’une de mes chemises trop grandes pour elle, pour nous concocter un repas des plus diététique : pâtes au fromage ! Elle nous sert ça dans deux bols et me propose de manger devant un marathon TV, car elle aimerait découvrir certaines séries à succès sur les plateformes de streaming mais n’en a jamais le temps. Une fois le repas terminé, elle pose notre vaisselle sur la table basse et vient se blottir contre moi, les jambes repliées sous ses fesses fermes. Son vêtement ne recouvre pas entièrement ses cuisses, et cette vision accélère mon rythme cardiaque. Ma main se balade délicatement sur sa peau nue, lui donnant quelques frissons. A la fin de l’épisode, j’attrape son menton pour attirer sa bouche contre la mienne et l’embrasser tendrement, puis je fais glisser mes doigts le long de sa poitrine jusqu’à l’empoigner derrière le genou et la faire basculer en arrière sur le canapé. Après quelques échanges de baisers langoureux et une nouvelle partie de jouissance en tandem, je me positionne entre ses jambes et cale ma tête sur son ventre pour regarder la suite de la série, mes bras enlacés autour de sa taille. Elle me caresse les cheveux en me gardant en équilibre avec ses cuisses. Et une bonne partie de l’après-midi se passe ainsi, entre câlins et séance TV.

 En fin de journée, la pluie n’a toujours pas cessé, mais nos yeux ne supportent plus la lumière bleue de l’écran. Natalia me demande ce que je fais habituellement dans ce genre de cas, un week-end pluvieux, et je ne sais trop quoi lui répondre. Elle me propose alors ce que je n’aurais jamais imaginé qu’elle trouve des plus fun et sympathique : le ménage. Nous nous lançons donc dans les tâches ménagères ensemble. Aspirateur, lessives, poussière… Rien ne m’est épargné ! Mais je sens que cela lui fait plaisir de partager avec moi un moment basique et simple du quotidien, que son personnel fait habituellement pour elle. Ensuite nous dinons et pour finir la soirée, nous nous installons têtes bêches sur le sol pour lire et bavarder. Bref, une vie de couple ordinaire.

Annotations

Vous aimez lire Mushu80 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0