chapitre 2
***Pendant ce temps; Adam galope avec frénésie vers la direction qu'il a choisie de prendre. Il file vers le ranch de Joan et de Henry. Il descend de cheval devant la barrière et prend le temps d'attacher Sport. Il se dirige vers l'entrée. Il lève le poing. Il commence à tambouriner contre la porte. Personne ne vient lui ouvrir. Il n'est pas étonné. Il jette un dernier coup d'oeil, passe la tête par la grange, sûr et certain qu'il ne saurait trouver Henry en train de changer la litière des chevaux. Il se remet en selle et rattrape la piste qui mène à Virginia City. Il a bien l'intention d'aller cueillir ce gougeat et de lui flanquer son poing dans la figure. Adam sait que la colère est mauvaise conseillère, mais il est furieux. Il a encore le visage dévasté de Joan devant les yeux. C'est tellement ignoble. Adam ne pardonnera pas; il le sait ! Quelque chose est cassé; irrémédiablement cassé. Toute l'estime et l'affection qu'il avait pour Henry vient d'exploser. Et ça fait mal , oh oui, ça fait mal. Adam serre les poings sur les rènes. Tellement fort que les jointures de ses mains lui font mal.
***Il arrive en ville, il arpente les rues; il marche droit devant lui, le regard vissé vers... vers , il n'en sait rien. Il n'a pas de destination précise. Il est droit comme un I, le corps en un seul bloc, rivé dans le sol; il enfonce profondément ses bottes dans la poussière à chaque pas. C'est vous dire la dureté de son être à ce moment. Il est tendu, il bombe le torse et avance fièrement. Soudain, il le voit. Ses yeux voient la silhouette élégante s'avancer. Adam accélère le pas. Il se plante devant lui. L'autre , Henry en l'occurrence, s'approche. Il enlève son chapeau, chaleureux comme à son accoutumée.
« oh bonjour Adam; comment al.....
- VOUS !
Le ton est cassant, dur. Adam le sèche sur place; ses yeux le fendent littéralement. Adam ignore la main tendue. Henry recule. Adam le toise. Henry écarquille les yeux. Adam ne dit pas un mot.
« Adam, enfin, expliquez-vous ? Pourquoi cette soudaine hostilité ?
- Moi m'expliquer ? Elle est un peu forte celle-là, vous ne croyez pas ?
- Mais de quoi parlez-vous Adam ?
- Ne me prenez pas pour un idiot, Dexter. C'est bien la dernière chose que je vous conseille de faire. Cela n'arrange pas vos affaires. Et puis vous allez me foutre en rogne. Déjà que je suis à deux doigts de vous coller mon poing dans la figure.
- Mais enfin Adam vous êtes fou ! Arrêtez ! Dîtes-moi ce que vous avez à me reprocher !
- Un certificat de mariage, ça ne vous dit rien ? A peine quelques mois avant d'épouser Joan ?
- Arrêtez de me secouer comme ça, Adam. Je ne sais pas de quoi vous parler.
- Pourquoi, Dexter ? Pourquoi cette mascarade ? Je veux savoir
- JE NE SAIS PAS DE QUOI VOUS PARLEZ. MAINTENANT LACHEZ-MOI... » Il hurle.
- Ok je vous lâche, mais vous avez intérêt à vous expliquer !
- Mais enfin, Adam; comment osez-vous insinuer de telles choses ?
- je n'insinue rien, j'ai constaté. J'ai lu le certificat que Joan a sur elle.
- Joan, mais comment; elle est à Ponderosa ? »
Ma parole, il se fout de moi, celui-là. Oh Adam Cartwright, méfie-toi, il va sûrement essayer de t'embrouiller.
Soit il ment vraiment très bien. Soit il n'est pas au courant et là on nage en plein délire. Il est l'accusé principal mais son visage trahit une telle incrédulité. Il a presque l'air sincère. Non, c'est impossible. Adam secoue sa tête, chasse de son esprit ses doutes. Non; il ne peut pas laisser la perplexité s'installer. Ce serait une insulte pour Joan. Ce type est un avocat, il a l'habitude des plaidoiries. La rhétorique qu'Adam a étudié à l'école, lui il l'utilise quotidiennement et Adam ne connaît que trop bien le don des orateurs. Ils savent parler et surtout convaincre. Et quand ils mettent leur talent au service de la duperie; ils sont imbattables. Adam le sait, mais il se dit que cette fois l'avocat ne gagnera pas !
« Mr l'avocat; vous êtes indigne de notre amitié. Vous avez perdu votre place chez nous ! Joan est comme une soeur pour moi. Vous l'avez trahie. Et c'est impardonnable. Joan s'est effondrée dans mes bras et croyez-moi , je ne suis pas prêt d'oublier ça. Je me fous de vos expériences et de vos conquêtes mais vous n'aviez pas le droit de lui faire ça. Elle vous aimait. Vous avez joué avec ses sentiments. Vous êtes un beau salaud.
- Je vous interdit.
Henry s'avance vers Adam. Adam n'attend que ça.
Vas-y, lève le poing, mon coco et je te jure que je t'en allonge une. Tu vas mordre la poussière mr l'avocat !
« Allez-y, frappez le premier que j'ai le plaisir de vous retourner mon poing dans la figure.
- Adam, si vraiment j'ai fait ce que vous dites, alors allez-y. Ne vous retenez pas. Cela vous fera du bien ! » Adam est ébahi, ahuri, estomaqué.. Il s'attendait à tout sauf à cela...
« Adam, je vous promets que je n'ai rien fait à Joan. Je ne comprends pas un seul mot de ce que vous me dites. Si j'avais fait ce que vous dites, je ne serai pas là à essayer de comprendre . Votre colère, votre mépris, vos accusations. Je ne sais pas de quoi vous parlez ! Adam ne dit rien. Adam ne sait pas quoi dire. Adam est muet de stupéfaction. Il est ébranlé. Intérieurement et profondément. Maintenant que la colère est tombée, il est vidé...
« Adam, acceptez que je vous accompagne à Ponderosa. Je dois parler à Joan. Je dois lui expliquer.
- Je ne crois pas que vous soyez le bienvenu à Ponderosa.
- Adam, vous ne me ferez pas croire que les Cartwright agissent de cette façon là. Non, je ne le croirai pas. Les autres ranchers oui, mais pas les Cartwright.
- Vous semblez avoir une très haute opinion de nous, Dexter !, marmonne Adam.
- Et encore, vous n'avez pas idée à quel point. Je ne vous connais pas bien, c'est vrai, mais je sais que vous ne jugez jamais dans la précipitation, n'est-ce pas Adam ? »
- Bien, admettons, j'accepte que vous veniez à Ponderosa. Vous aurez le loisir de vous expliquez; si Joan le permet. Et je vous demander de ne pas insister si elle vous dit non ».
Adam remonte en selle, Henry grimpe dans son buggy. Tous les deux se dirigent vers Ponderosa.
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