chapitre 12

5 minutes de lecture

*** pendant ce temps , au ranch de Ponderosa.

Adam arrive dans la cour du ranch, descend de cheval et marche vers son père.

« Pa, y a un os. Je ramène le corps d'un homme.. Je l'ai trouvé, au nord; près de la section B.... Il est pas beau à voir, je crois qu'il respire encore. Mais il a l'air mal en point !

- on le connait ?

- oui, c'est le type qu'on a embauché, le fameux Canadien , bâti comme un pilier de bar...

- oh,et dans les environs, ça donnait quoi ?

- pas de trace de lutte; pas de traces de foyer, rien, à part le corps et....

- même pas de cartouches ?

- ben non, tu sais , si ça te trouve, il a été largué ici.... Il a pu être attaqué partout ; dans le désert ou dans les prairies plus au nord...

- mais enfin, Adam; comment on a pu passer à côté de sa disparition.

- pff pa; j'en sais rien, je ne vais pas les border tous les soirs, les gars !

- j'sais bien, Adam; je te fais pas de reproches. Ce que je ne comprends pas; c'est que aucun de nos gars n'est venu signaler sa disparition. Hank t'avait prévenu ?

- mais non, tu sais, il était hyper solitaire, ce mec. Il ne s'est pas beaucoup mêlé avec les autres.... Les gars le trouvaient un peu spécial avec son accent et ses expressions à la six quatre deux et ses petites manie. Mais sinon Hank ne m'a absolument rien signalé; il faisait son boulot, point !

- faudra quand même qu'on lui parle; et puis, en attendant, il faut prévenir Roy...

- il ne va plus savoir où donner de la tête !

- ça va lui faire du bien, ça va le changer un peu de son enquête. Il ne lâche rien, sur l'affaire de la pauvre Mrs Dexter.

- il n' fait pas bon être shérif par les temps qui courent; voilà bien un boulot que j'espère ne jamais avoir à refaire.

-je te comprends fils; mais parfois, il faut le faire; et alors on ne peut pas se défiler.

- je sais pa; mais franchement, aller ramasser des cadavres et se coltiner les bandits et les desperados; tu parles d'un boulot épanouissant.

- oui mais il y a une grande satisfaction à voir qu'on sert l'intérêt des citoyens et qu'on maintient l'ordre dans sa ville.

- ouais, au péril de sa vie; quand même... Bon, ben je repars. Je file prévenir Roy. Je vais emmener le gars avec moi. Au pire il clamse en route, et au mieux, je verrai sûrement Paul en ville !

- Veux-tu que je t'accompagne ?

- Non pa; ça va aller. Je serai de retour avant la nuit.

- Bien fils, à plus tard. Sois prudent !

- Oui, je te promets.... »

***Cela fait une bonne heure qu'Adam a quitté le ranch et son père. Sport avale les miles, en direction de Virginia City. Adam tient dans ses mains les rênes de son compagnon à quatre pattes ; mais aussi le licol d'un autre cheval; qui porte le corps du pauvre malheureux, oui mais voilà; le corps n'est pas une bûche.. Le gars, un peu estourbi, émerge progressivement de son brouillard. La première chose qu'il voit en ouvrant les yeux, c'est le sol et les quatre pattes d'un animal. Il ne lui faut pas dix secondes pour réagir:

- mais , mais, c'est quoi ça ? Qui m'a attaché ? Qu'est-ce que je fabrique ici ? Hé vous, descendez-moi.... »

Adam se retourne et stoppe son cheval...

« Ho l'ami, te voilà revenu d'entre les morts....

- Détache-moi.... Qu'est-ce que je fais là ? Qu'est-ce qui t'a pris de me ficeler ?

- oh une question à la fois, tu veux; répond Adam en s'attaquant aux noeuds qui retiennent le type sur la selle....

« voilà, j'ai fini »... »

Adam remet le gars sur ces deux pieds...

- Comment tu te sens ?

- Ho mais on ne peut mieux... J'étais saucissonné sur un cheval, mais à part ça tout va bien... ET on va où ? Et ohhhhhh.... » Adam voyant le type chanceler, l'attire vers un tronc et le force à s'asseoir...

- Tiens l'ami, pose tes fesses ici; ça t'évitera de tomber dans les pommes... T'as pas franchement la taille d'une demoiselle et je tiens pas trop à t'avoir dans les bras.... T'es plutôt costaud....

- ouais, et ça te pose un problème ? Et d'abord t'es qui ? On se connait ?

- Oui monsieur, je suis Adam Cartwright et ….... Oh attend, vieux, tu sais qui tu es ?

- ben oui, qu'est-ce que tu vas imaginer ? Je suis Edmond Marchildon; je sais bien que j'ai été embauché sur ton ranch.... Juste un peu sonné, ok.... J'suis pas mésique, moi... tu placotes bizarre !

- je quoi ?

- tu placotes, ça veut dire causer...

- ah bon, merci pour la traduction. Bon, ça va mieux, on peut se remettre en route ?

- Pour quoi faire, on va où ? té viré su'le top

- C'est quoi ça encore,

- ben si tu m'expliquais ce qu'on fait ici ? Accouche qu'on baptise...

- ho l'ami, tu te calmes. Je t'ai trouvé dans la section nord et tu faisais un bon gros dodo... Alors c'est peut-être à toi de m'expliquer ce qui s'est passé. T'as fait une mauvaise rencontre ?" grommelle Adam, exaspéré.

- ben, c'est à dire que... » Le gars fouille dans sa poche, sort un bout de cigarette et craque une allumette sous son talon. Il jette l'allumette et porte la cigarette à sa bouche.

- ah ça fait du bien par où ça passe.

- peut-être que ça fait du bien, mais tu vas tout de suite aller ramasser ça, avant de foutre le feu... Tu bosses pour nous, tu connais les règles...

- hey, monte pas sur tes grands chevaux, l'ami, j'ai déjà vu neiger avant toi … Tu beurres épais, toi."

Adam perd son calme , il s'approche du gars, le choppe par son foulard bleu marine et le secoue.

- Tu arrêtes et tu fais ce que je te dis. Hé rappelle-moi de te refiler ton dû, tu es viré.

- oh oh, t'énerves pas le poil des jambes. J'aime pas trop ton petit côté « la boss de bécosses », t'es pas le patron et lâche-moi la crémone.

- pour toi, si, c'est tout comme. - ok ok, l'ami, du calme. Dis, tu veux pas plutôt t'asseoir et fumer un botch de cigarette, tiens ?

- je ne fume pas.

- pourquoi ?

- ça m'dit rien, c'est tout. J'bouffe bien assez de poussière dans ce pays.

- en tout cas, moi je me prendrai bien un boc de bière ou une bonne chotte de cognac !

- ça ça peut s'arranger. On n'est pas loin de Virginia City; on se remet en selle et on y va.

- Ok Bossy.

- ne m'appelle pas Bossy. On n'a pas été garder les cochons ensemble." Adam le foudroie du regard, mais l'autre n'est pas impressionné.

- oh non, monsieur n'irait pas se salir les mains ; ton père et toi, vous avez le foin et le bacon et nous on nettoie la porcherie.

- mais t'es vraiment hargneux, toi, méfie-toi, tu pourrais tomber sur bien plus susceptible que moi. Je te garantie qu'un de ces quatre quelqu'un te fera bouffer ton bulletin de naissance.

- ahahaha, il est pas né, celui-là. En général, ils ont tous les garcettes bien haut, mais ça aboie plus que ça mord.

- oh détrompe-toi, on a vite fait de se retrouver avec une balle en pleine poitrine, y a des gars qui sont assez chatouilleux de la gachette. Et les types dans ton genre, un peu bacagneurs, ils ont vite fait de leur claquer le beignet.

- ouais, ben, arrête de pêter la jasette, tu me donnes encore pus soif... Allez; lance ton canasson et qu'on y aille.…

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire muriel Maubec ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0