chapitre 17

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***Voici qu'un cavalier arrive au galop. Adam descend péniblement de cheval, front plissé, yeux tombants; bouche entrouverte; les chevaux en bataille; et du sang sur ses vêtements; sur sa joue, sur ses mains.

"Adam, qu'est-ce qui ? JOE, HOSS , vite, aidez moi, votre frère est … »

Les trois hommes supportent le poids d’ Adam pour l’emmener à l'intérieur. Hop Sing, qui est sorti aussi en entendant la voix impérieuse de Mistel Caltwlight, prend la longe de Sport et conduit le cheval à la grange. Adam est maintenant sur le canapé, son père est tout près de lui.

Adam secoue la tête, pour reprendre ses esprits, il porte lentement à ses lèvres le verre d’eau que son père vient de lui apporter.

"Hey fils, ça va ? Qu'est-ce qui t'est arrivé ?

- en ville; du grabuge... au saloon, battu.."

Les mots sortent difficilement. Paroles hachées, pensées embrouillées, emmêlées. Gorge nouée, voix enrouée , sanglots entremêlés de hoquets. Le regard de Ben qui va de son fils assis là à ses fils debout, près du canapé, qui cachent mal leur impatience de savoir ce qui s'est passé.

- Pa, où est Joan ?", demande Adam , soudain encore plus pâle et plus inquiet.

Ben lance un regard vers les escaliers, tout en répondant à son fils :

"euh dans sa chambre, je suppose.... Pourquoi ?

- Henry est blessé, gravement blessé . On est rentré avec Edmond dans le saloon, pour prendre une bière, on était trempé. On nous a servi un steak. Henry était assis tout près, devant un verre de whisky. Il nous écoutait parler; je l'ai invité à s'asseoir avec nous. Et puis..."

Adam explique comment Edmond a mis la main à sa poche et quelque chose en était tombé. Henry s'était précipité pour ramasser l'objet en question , et il avait choppé Edmond par le col et avait commencé à le secouer comme un prunier. Il lui avait hurlé dessus ,

"C'est à ma mère, ça; je le reconnais » qu'il criait, ajoute Adam. "Il était hystérique, il disait que c'était un bracelet qu'il avait lui-même acheté à sa mère le jour de la remise de son diplôme. Il le traitait de voleur, d'assassin, ça faisait vilain dans le saloon. Henry n' écoutait personne, j'ai essayé de lui parler; mais rien à faire. Et Edmond l'a poignardé. Henry s'est écroulé. Puis Edmond a pris la fuite, j'ai dégainé et j'ai tiré."

- Tu l'as tué ? s'écrie Ben.

- Non, j'ai visé les jambes. Je l'ai remis au shérif.

- Et Henry ?" demande Hoss.

"Je me suis approché de lui ; il avait le couteau planté dans le ventre; il perdait beaucoup de sang. J'ai retiré la lame du couteau et j'ai appuyé sur la plaie avec un linge propre, en attendant Paul. J'ai vu qu'il s'affaiblissait, et si ça se trouve, à l'heure qu'il est, il est mort. C'était une vilaine blessure.

- Il va falloir le dire à Joan. Elle voudra être auprès de lui », annonce Adam, catastrophé.

Ben ne répond que d'un signe de la tête. Puis il se dirige vers les escaliers. Posant le pied sur la première marche, il se retourne vers les garçons :

"C'est à moi de le faire."

Mon dieu que les marches sont hautes; le poids d'une telle nouvelle est atroce à porter. Ben le sent; il ferme les yeux, prend une profonde respiration et essaie de calmer la violente tempête dans sa poitrine.. Que lui dire ? Quels espoirs lui donner ? Lui dire brutalement qu'Henry a été poignardé ? Qu'il est entre la vie et la mort ? Encore huit marches; sept, puis cinq; ses pas sont lourds. Il monte lentement, pour repousser encore un peu l'instant où il devra parler, expliquer. Adam n'a pas dit grand-chose; mais l'essentiel est là : Henry est gravement blessé. Henry va peut-être mourir...

******en ville.

Paul a demandé aux hommes du saloon de porter Henry jusqu'à sa maison; mais voyant ce dernier dans un état aussi critique, il y a renoncé... Il a fait évacuer les lieux et a engagé une lutte contre le temps pour essayer de le sauver. Henry git à même le sol, Paul a interdit qu'on le bouge ou qu'on le touche. Il est à même le sol, la tête tournée sur le côté. Paul lui a administré du laudanum en forte dose afin qu'il ne s'agite plus.

"bon sang, Mr Dexter; arrêtez de bouger. Vous perdez à chaque fois un peu plus de sang. Et j'arrive pas à stopper l'hémorragie."

Son patient s'affaiblit encore en encore.

"Il faudrait que je lui redonne du sang, mais ça risque de le tuer."

Mais s'il attend, il risque de toute façon de ne jamais se relever. Il a eu l'occasion de voir bon nombre de blessures de ce type, et très peu en ont réchappé.

"Docteur, qu'en pensez-vous ?" demande un des gars venu lui prêter main forte.

"Bien mal engagé. Si ça se trouve, il y a des organes qui ont été touchés. Il a perdu énormément de sang. Il faut que j'arrive à stopper cette satanée hémorragie. Passez-moi encore de la gaze; et approchez la lampe, je n'y vois rien. Paul s'essuie le front, il a les mains couvertes de sang qui bientôt laissent une trainée sur ses joues.

- Il faut que je puisse suturer la plaie ; sinon, ça va s'infecter et il mourra."

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