Chapitre 25

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*** Fin d'après-midi, veille du procès

"Hey Corvett, qu'est-ce que tu fiches ? Tu viens ?

- Heu oui. Euh partez devant, j'arrive.

- Ben qu'est-ce que t'as ?

- Oh rien, mais ….

- Mais fais voir ? Non, je le crois pas. Ohhhhhh nonnnnnnnnnnnn. Alors ça; ça vaut son pesant d'or. Mister Corvet le roi des rodearors s'est fait lacérer le pantalon par une vache liliputienne. Ahhh. »

Joe se tient les côtes et pleure tellement il rigole.

« Oh oh , petit Corvet aurait-il découvert l'agréable sensation qu'on éprouve quand on vole.

- Oui mais, apparemment il mal dosé l'atterrissage, répond Adam..

- t'as cassé ton cul par terre, gamin, demande Hoss.

- C'est ça marrez-vous.

- Oh te fâche pas. Hey, on y est tous passé, ça fait super mal à l'orgueil, mais ça va plus loin, ajoute Hoss.

- L'orgueil, je sais pas; mais j'ai dû me péter les reins, à tous les coups.

- Mais non, t'es rembourré. Dis tu vas pas me dire que c'est ton premier gadin, quand même; demande Adam; contaminé par le rire de ses deux frangins.

- Ben non, j'suis déjà tombé. Mais...

- Mais tu t'es jamais fais faucher par un taurillon, c'est ça ? conclue Joe.

- Ben ouais, j'sais pas ce qu'il lui a pris à ce con.

- Il lui a pris qu'il t'a foncé dessus et c'est tout.

- Ouais, ça j'avais compris, merci Hoss.

- T'es vexé ?, demande Joe.

- Non, mais avoue que c'est humiliant.

- Tu sais quoi, gamin, il a dû craquer en te voyant arriver avec ton petit noeud de cravate rouge, répond Hoss, la bouche traversée par un grand sourire.

- Pffff, n'importe quoi

- ben si, c'est un bébé taureau, alors il réagit aux tout petits bouts de rouge, ajoute Joe.

- Mais c'est vrai qu'il est tout mignon notre Corvet avec son noeud rouge.

- Ouais, pour un noeud, c'est un beau noeud, c'est d'ailleurs le seul truc de potable maintenant.

- Hein, quoi ? Mais

- Ben oui, fiston, t'as pas vu l'arrière de ta chemise. Enfin si on peut encore appeler ça une chemise.

- Oh non, malheur. Votre père, il va dire quoi ? Il m'a acheté cette chemise pour la cérémonie et elle est fichue.

- Bah, te tracasse pas pour pa. On lui expliquera que t'as fait une mauvaise rencontre.

- Euh non ,Adam, ça c'est pas une bonne idée. Pa pourrait croire qu'il est allé traîner au saloon. Et vu ce qui s'est passé l'autre jour, faut peut-être pas insister.

- Ah oui , bien vu Hoss.

- C'est sûr que ça ferait beaucoup, de se faire charger par un taurillon, puis de se faire botter le cul par le taureau des Cartwright, réplique Joe malicieusement.

- Ah bon, il est taureau votre père ?

- Oh non, j'crois pas. Mais toi en revanche, il s'agit de te taire. T'avises pas de lui dire ça; car tu risquerais de t'appeler Carpette; au lieu de Corvet. Tu sais ce qu'on dit , entre nous, quelle est la meilleure farce à faire à Ponderosa ?

- Pft; j'en sais rien.

- y'en a des dizaines à faire, à condition que notre père soit pas dans les parages.

- Oh oh, et à qui donnes-tu ce sage conseil ?

- Arg heum, tu es là, pa ?

- Oui. Et apparemment je fais bien de venir.

- Pa, on n'est pas sérieux, tu sais. C'est juste un peu d'humour.

- Mais oui. Juste un peu d'humour.

- Mais bien sûr Joseph. Et bien dis donc, Corvet, que t'est-il arrivé ?

- Ben c'est à dire. »

A ce moment, Corvet cherche Hoss du regard. Ce dernier le fixe avec sympathie et l'encourage.

« Mr Cartwright, je suis désolé, Hoss , Adam et Joe m'ont emmené voir les bêtes de chez Ezchechiel, et y a un petit taureau qui m'a foncé dessus.

- C'est lui qui t'as mis dans cet état-là ?

- Oui monsieur Cartwright. Je ne suis pas fier de moi, pardonnez-moi, j'ai abimé la chemise que vous m'avez achetée. Je travaillerai pour la rembourser.

- Non, Corvett, la chemise, c'est pour moi. Ce genre de hum mésaventures peut arriver à tout le monde, n'est-ce pas les garçons.

- Tu dis, pa …

- Je disais Adam, que ce genre de rencontres peut arriver à n'importe qui, même à des ranchers expérimentés.

- Heu oui, c'est certain pa.

- Bon, en attendant, va falloir te trouver quelque chose pour couvrir tes fesses. Joe; tu peux lui passer un pantalon ?

- Ben c'est à dire que, pourquoi moi ?

- ça me semble évident, non ? Tu vois notre ami Corvet dans un des pantalons d'Hoss ? Allons.

- Pour le coup faudrait organiser une battue, juste pour le retrouver. Attention, on recherche un jeune garçon, égaré dans le pantalon de Hoss Cartwright , claironne Adam en tournant autour de son frère.

- Ah ah très drôle, ronchonne le principal intéressé.

- Bon c'est entendu, Joe, tu lui passeras ton pantalon de travail et tu enfileras ton pantalon de costume. Ce sera très bien pour le tribunal, n'oublie pas que tu dois être entendu comme témoin. Attention, là tout de suite je cautionne votre petit délire du moment parce qu'on n'a peu d'occasions de plaisanter, mais demain , les choses sérieuses commencent. Je compte sur vous les garçons.

- M'sieur Cartwright, vous croyez qu'il va y avoir une pendaison ?

- Vois-tu Corvet, je ne suis pas juge; nous attendrons l'issue du procès. Je dis bien nous, parce que toi, tu seras ailleurs.

- où je vais moi ?

- Tu es réquisitionné par le palefrenier pour faire tes corvées aux écuries de la ville. »

Mine déconfite du gamin, bien évidemment.

« Nous ne sommes pas à Ponderosa, certes, mais tu as une punition à faire, tu n'avais pas oublié quand même.

- oui ben j'en connais un qui n'oublie pas.

- Tu disais ?

- Non, rien, je n'ai pas oublié, bien sûr.

- Bon les garçons, l'audience commence à 8h00, soyez à l'heure. Je vous laisse, vous avez quartier libre ce soir. Corvet, interdiction de...

- oui je sais , je rentre à l'hôtel.

- Ah bon, c'est ce que tu veux. Pas de problèmes.

- non non, non Monsieur Cartwright. J'étais sûr que vous alliez dire ça.

- comment peux-tu être sur de ce que je vais dire, voyons. Tu n'es pas devin, quand même.

- Ben non, excusez-moi.

- Donc je disais; tu as le droit de sortir, c'est pour moi le meilleur moyen de m'assurer que tu ne feras pas de bêtises. Les garçons, vous gardez les deux yeux sur lui. Joe, j'ai ta parole de ne pas boire?

- Je tiens à avoir les idées claires face au juge, pour répondre à toutes ses questions.

- Joe, ça va ? »

Entrainant son fils à part, Ben l'entoure de ses bras.

- Tu n'as rien à craindre, fils, tu diras ce que tu as vu, rien de plus.

- Je sais pa, n'empêche que je me sentirai mieux quand tout sera fini.

- Pense à Joan, tu crois qu'elle se sentira mieux pour autant ? Nulle trace d'agacement dans la voix de Ben, tout au plus de la tristesse et de l'abattement.

- Je sais Pa, je sais que je ne devrai pas dire ça. Pardon.

- Bah, t'en fais pas. Je crois savoir ce que tu ressens. Nous serons tous là; et de toutes façons, le juge nous entendrons tous.

- Quoi ?

- Ben oui Hoss, nous étions les seules connaissances de Henry, et puis n'oublie pas que je reste l'employeur de Marchildon."

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