Dans le petit village de Koritsu, se trouvant être l’habitation la plus isolée du royaume d’Hikisaka, habitaient des hommes et des femmes vivant une vie calme et paisible loin de la tyrannie de l’empire. Ce dernier n’osait jamais s’y aventurer à cause de la forêt sombre qui entourait le petit patelin. Il faut dire qu’entre les rumeurs des démons qui y séjournaient ou encore la peur d’y rester à vie, cela suffisait à y freiner même le plus courageux des hommes.

C’est là que vivait une petite blonde aux yeux bleus dont la chevelure tombait jusqu’à son fessier, elle était âgée de dix ans, elle se nommait Joyce et rêvait de pouvoir découvrir le monde par delà les arbres noirs. Pour y voir d’elle même ce que décrivait dans ses livres, le célèbre aventurier Jaeger. Hélas pour elle, les adultes lui répétaient que seule la mort l’attendait, que ses chances de survie étaient bien trop faibles pour elle si elle quittait le nid familial. Alors en attendant sa majorité, elle se contenta d’aider ses parents et sa sœur dans les tâches du quotidien.

Lorsque ce fut à elle d’aller chercher du bois pour la cheminée, l’enfant décida de s’aventurer un peu plus loin dans la forêt sombre. Alors elle dépassa volontairement les panneaux interdisant aux villageois d’aller plus loin. Pour le moment rien d’alarmant, Joyce avait attaché un fil rouge d’une pelote de laine à un arbre pour retrouver facilement son chemin. Elle décida d’aller aussi loin que la pelote pouvait la mener. Elle voulait faire demi tour mais fut attiré par des pleures qui semblaient être ceux d’une jeune fille. Elle retira donc l’une de ses chaussures noires puis une chaussette qu’elle posa sur la fin du fil sur le sol, après tout, une chaussette bleu sur de la terre sera facile à retrouver. Suivant le bruit, elle fit la rencontre de la pleurnicharde, il s'agissait d’une fille à la chevelure rose qui finissait en une longue tresse, ses yeux étaient aussi attirants que des émeraudes, tandis que sa tenue était inconnue à Joyce. Il s’agissait d’une cape à capuche rose avec une sorte d’armure légère un peu rosâtre, les gants et les bottes respectaient également le code couleur. Ce qui attira la blonde étaient plus les sangles sur ses jambes. Quoiqu’il en soit, il fallait savoir ce qu’il n’allait pas.

« Dis moi, pourquoi pleures-tu au beau milieu d’une forêt aussi sinistre ? Tu es perdue ?

• Oui… Childry est perdue seule dans ce lieu pas beau. Et je me suis blessé à la jambe gauche, ça pique et j’ai faim… La rose se remit à sangloter.
• Cela fait beaucoup… Attends je sais quoi faire, ma maman m’a appris comment agir, puis elle m’a donné une boite de pansements comme je me blesse facilement… »

La blondinette ne réfléchit pas et glisse sa langue sur la plaie de la jeune fille avant de sortir de l’une de ses poches un pansement pour la poser sur la blessure. Une fois, elle se positionna accroupie sur une jambe, devant Childry pour tenter de la porter.

« Aller monte, je te ramène au village.

• Cela m’a fait des guilis ce que tu m’as fait, mais ça va mieux merci. Mais… tu semble plus petite que Childry pour me porter, enfin bon je veux bien essayer. »

Childry tenta de monter sur le dos de la blonde qui semblait au début galérer avant d’opter simplement de la porter par l’épaule du côté de la jambe blessée. Finalement le duo fit demi tour sans soucis grâce au plan de Joyce qui n’en oublia pas de ramasser ses biens. Une fois arrivées au village, Childry et Joyce tombèrent sur une femme qui ressemblait à la rose, excepté la couleur bleue, ce qui la différenciée. La bleutée afficha un sourire chaleureux en se dirigeant vers elles.

« Oh, je vois que tu as aidé ma sœur, je t’en suis fortement reconnaissante. Childry, tu devrais faire attention quand tu pars seule.

• Mais euh… Lavy n'a pas voulu accompagner Childry pour jouer, alors j’ai décidé de jouer toute seule. En plus j’ai fait la connaissance de cette gentille personne qui s’appelle...Euh j’ai pas ton nom…
• Oh je suis désolée, je me nomme Joyce, ravie de faire votre connaissance. La blonde s’inclina par réflexe.
• Cela me semble adorable comme prénom, je me nomme Nicy pour ma part. La demoiselle s’approcha de Joyce pour lui murmurer à l’oreille. Je n’oublierais pas ta gentillesse, dans la prochaine situation critique tu pourras compter sur ma sympathie pour t’aider…»

Après cela, Nicy prit sur ses épaules sa frangine puis salua la gamine avant de s’éloigner.

Avec tout cela, Joyce avait oublié le bois à ramasser, heureusement pour elle, sa sœur jumelle avait accompli la tâche de la tête en l’air. Après le repas, la demoiselle à la longue chevelure décida de questionner son père sur un sujet bien sensible au village.

« Dis papa, tu sais des choses sur les démons ?

• Allons mon enfant, tu sais bien que ce n’est qu’une rumeur pour faire peur aux enfants pas sages. S' ils te font peur, reste une gentille fille et ils ne viendront jamais te voir.
• Donc ils existent, ils sont tous méchants ? Un peu comme l’emp… »

Le père s’approcha rapidement de son enfant pour poser sa main sur sa petite bouche pour éviter l’irréparable.

• « Allons, Joyce ne dit pas ça… Les murs ont des oreilles, critiquer l’empire est puni sévèrement. Tu ne voudrais pas que nous soyons tous punis pour si peu ?
• Non papa…
• Si tu as compris, monte dans ta chambre je t’en prie. Tu seras fatiguée pour l’école demain.
• D’accord… Bonne nuit papa.»

Même si son paternel ne voulait rien lui dire, sa réaction en disait long sur l’empire, il devait être bien pire que ses démons imaginaires. Mais pour le moment, Joyce est trop jeune pour l’instant pour y réfléchir. Elle rejoint sa sœur dans leur chambre pour s’endormir près d’elle.

Elle commença à s’agiter dans son sommeil, la pauvre fille se retrouva en plein cauchemar. Elle était dans un lieu des plus sinistres, le ciel était écarlate tandis qu’un mur de flamme entourait la gamine. Elle ne pouvait rien voir seulement entendre les hurlements de plusieurs personnes ainsi que des bruits de métaux qui s’entrechoquent entre eux. Puis dans le mur de flamme, apparut une grande silhouette noire aux yeux rouges, impossible à distinguer le visage et le corps, seule la cape déchirée était visible. L’inconnu s’approcha lentement de la fillette paralysée par la peur, il posa sa main sinistre sur le visage de l’enfant, après un certain moment il mentionna quelque chose “Pas maintenant, ton heure n’est pas encore venu, réveille toi, réveille toi Joyce ! “

Quand le rêve étrange se termina, la première chose que vit la blonde était sa sœur en panique qui la secoua de toutes ses forces. Une odeur de brûlé se fit sentir dans la maison.

« Que se passe t’il ? Papa a-t-il encore raté la cuisine ?

• Non c’est pas ça !! Les...Les démons nous attaquent !! Il faut fuir avec maman et papa. »

L’enfant ne put demander autre chose que l’autre jumelle l’entraîna hors de la chambre pour fuir cette maison maintenant en ruine et à feu. Sur le chemin se trouvait des poutres en feu rappelant aux filles que leur demeure allaient bientôt s'écrouler. Grâce aux nombreux réflexes de la jumelle, les deux sœurs arrivèrent près de la porte d’entrée. Mais c’est là qu’elles virent le malheur engendré par les démons. Non loin d’elles se trouvèrent les corps sans vie de leurs parents, tous deux déchiquetés à l’abdomen, leur expression d’effroi fit hurler de peur Joyce. Avec du mal, l’autre fille tira sur le bras de la blondinette en totale panique. Elles s’approchèrent lentement de la sortie, mais une autre poutre leur tomba dessus. Elles auraient dû y passer, mais la jumelle de Joyce eut le réflexe de pousser sa sœur en dehors de la maison avant d’être ensevelie sous les décombres.

Joyce voulait l’aider, mais la présence des démons qu’elle vit les formes déformées par la peur, lui fit paniquer et courir le plus loin possible de son village. Sur son chemin, elle y vit un spectacle des plus macabres, plusieurs cadavres, des membres arrachés ou encore des monstres se nourrissant des victimes encore vivantes et impuissantes. Elle espérait pouvoir fuir par la forêt sombre qui semblait ironiquement un lieu sûr pour fuir ce cauchemar réel. Hélas pour elle, son pied se coinça dans une racine ce qui la fit trébucher sur le sol.

C’est à cette instant précis qu’une femme apparut face à elle. Sans aucune compassion, elle la releva en la tirant par les cheveux. Joyce pouvait remarquer sa ressemblance avec Nicy et Childry, sauf que celle-ci était brune et que ses yeux étaient bleus azurs. Puis vint une autre aux cheveux verts dont les yeux étaient dorés. Celle qui la tenait se mit à parler.

« Regarde, il y a une survivante, comment une mioche a pu survivre aussi longtemps à ce massacre… Je devrais l’égorger maintenant.

• Quoi ? Rétorqua la verte. Tu as vu ses yeux saphirs et sa chevelure dorée ? Elle glissa ses mains sur le visage de la gamine tout en affichant un sourire malaisant. Oh et cette peau si douce, laissons la devenir une belle femme, je pourrais m’amuser un peu avec. Même toi tu y trouveras ton plaisir.
• Lusty tu vois de la perfection dans tout ce qui traîne par terre. Elle lança au sol la gamine avant de poser son pied sur son dos. Regarde, elle chouine à peine quand on lui pose un pied. »

L’enfant n’arriva pas à se relever face à cette douleur que la brune lui infligea en la lançant au sol. Pris par le désespoir, elle tenta de mordre la jambe de la brunette, mais celle-ci se contenta de la fusiller du regard avant de lever la jambe et propulser la victime contre un arbre qui se brisa sous le choc. Joyce cracha une nouvelle fois du sang et se retrouva dans l’incapacité de bouger.

« Je vais décapiter cette salope pour avoir osé me faire cela.

• Ma Sadisty tu es vraiment cruelle. Essaie au moins de ne pas la faire souffrir davantage.
• Là tu rêves ! Je vais lui démembrer un à un, chaque membre de son corps que je vais découper en petit morceau. Puis je vais l’ouvrir et lui retirer chaque organe de cette chose. »

Alors que Sadisty s’approcha dangereusement, elle transforma son bras droit en lame. Joyce ferma les yeux en espérant que cela soit rapide malgré les paroles sadiques. Elle pensait qu’elle allait rejoindre sa famille, ce qui calma un peu la fille avant qu’elle entendit une voix familière.

« S’pèce de méchante pas belle Sadi !!.»

Childry qui etait intervenu à temps donna un coup de pied au visage de sa sœur, la repoussant un peu. La brune était prête à riposter, mais c’était sans compter sur l’arrivée de la bleutée qui se mit entre les deux.

« Sadisty, c’est mal ce que tu fais. De plus quand nous trouvons quelque chose, nous devons procéder à un vote pour savoir si on le garde ou pas.

• Pardon ? grommela la fille énervée. Soit, votons donc et on verra après ce que dame Lavril décidera. »

Manque de chance pour elle, ce fut trois votes pour garder l’enfant avec elle. Sadisty fut écoeurée mais accepta sa défaite. Elle s’approcha de l’enfant qu’elle remit debout d’une main. Voyant sa chevelure toute cassée, elle tira un grand coup pour en arracher une bonne partie, laissant assez pour que la blonde ait une coupe mi-longue. Nicy s’approcha de la gamine pour tenter au mieux de la rassurer en lui caressant la tête.

• « Je te l’avais dit que je reviendrais au pire moment. Je suis navré pour ce qui est arrivé aux autres du village mais maintenant tu vas devoir nous suivre. Je suis sûre que dame Lavril sera clémente envers toi après ton action bienveillante envers Childry.
• Ouais, ouais, elle n'aura pas le choix sinon je lui fais des câlins jusqu’à ce qu’elle meurt.
• Allons, jeune fille prends ma main et ne la lâche pas tant que je ne te l’ai pas dis, d’accord? »

Prenant la main de la bleutée qui était maintenant son seul repère en plus de la rose, Joyce suivit les quatres filles plus profondément dans la forêt lugubre. Après un certain moment, elles arrivèrent à un endroit où un groupe de douze filles les attendaient. Elles se ressemblaient bien que leur chevelure et leurs yeux changèrent ainsi que leur expression du visage, par exemple la rouge semblait en colère tandis que la mauve semblait avoir aussi peur que l’enfant. Mais celle qui sortait du lot était la brune aux yeux écarlates. Elle semblait bien supérieure aux autres. Celle-ci s’approcha de l’équipe de quatre personnes. Nicy, comme un bon soldat, fit un rapport sur la présence de la gamine.

« Dame Lavril, si vous vous demandez pourquoi j’ai ramené cette enfant malgré que son village fut détruit par nos confrères, c’est tout simplement car c’est grâce à elle si nous avons retrouvé Childry. Donc serait-il possible d'être tolérant pour elle ?

• Donc c’est elle… qui a sauvait l’une de mes protégées… Elle posa tendrement sa main sur le menton de l’enfant. Comment t’appelle tu ?
• Joyce… Madame… Elle trembla à cause de la pression que lui mettait la brune ainsi que toutes les autres.
• C’est un joli nom. Je te remercie pour avoir sauvé Childry, c’est pour cela que je t’offre la possibilité de choisir. Soit tu reste là à attendre la mort. Soit tu viens avec nous en devenant notre esclave. Et je vais être honnête, tu risques de vivre un véritable enfer avec certaines de ces filles. J’imagine qu'au vu de tes blessures tu as déjà goûté au sadisme de Sadisty ? Mais tu n'as encore rien vu. De plus, certaines risquent de fortement abuser de toi, surtout quand tu seras dans la puberté. Oh, tu ferais mieux de choisir vite car je ne suis pas patiente dans ce genre de conditions…»

Il n’y avait pas à réfléchir, Joyce voulait vivre et était prête à tout supporter pour y parvenir. Alors elle se mit à acquiescer à la demande de Lavril. Cette dernière se mit à sourire puis à entrer son pouce dans la bouche de la gamine avant de le ressortir en griffant la lèvre inférieure de la blonde. Elle passa ensuite son pouce dans sa propre bouche pour avaler le sang.

« Parfait alors, dorénavant tu es notre propriété. Tu devras nous obéir jusqu’à temps qu’on en a marre de toi. Oui ta vie sera fortement prolongée. Après tout, tu as passé un pacte avec des démons. Aller en route»

Lavril créa un portail magique que toutes prirent chacune leur tour. Joyce regarda une dernière fois derrière elle avant de prendre la main de la démone aux yeux écarlate et de se volatiliser…