Chapitre 1
Le réveil de mon téléphone sonne. J'entrouvre les yeux. Dehors, il y a un grand soleil. Quelle heure est-il ? Je vais être en retard au lycée !! Vite. Le téléphone continue de sonner. Je tends mon bras pour l'arrêter. 6h47. Ouf. Tout va bien. Je serais à l'heure. Mais pourquoi la sonnerie était réglée si tôt ? Je regarde autour de moi. Et soudain... je comprends quelque chose qui me conduit à un millier d'autres interrogations. Je ne suis pas chez moi.
La pièce est plutôt banale. Un carré aux murs blancs, du parquet, des meubles, une fenêtre. Hier, j'étais dans ma chambre. Ce matin-là, je suis... Mon ventre gargouille. Je me lève. J'ai la tête qui tourne. Par habitude, j'attrape mon téléphone. Pas de wifi. Heureusement, je suis à 100%. Je le garde à la main, au cas-où. Je tourne la tête pour chercher la sortie vers laquelle je me dirige. Machinalement, je referme la porte derrière moi.
Il y a un couloir, qui donne sur plusieurs autres portes. J'essaie d'en ouvrir quelques-unes, mais elles sont fermées à clef. Elles se ressemblent toutes, si bien que je ne sais même plus d'où je viens. Au bout du couloir, il y a un panneau indiquant "QG général". Cette fois-ci, j'accède à la salle. À l'intérieur, deux inconnus me tournent le dos.
- Bonjour. Ils se retournent. Qui êtes-vous ?
- Il y a une grand-mère qui porte des grosses boucles d'oreilles à plumes, une veste multicolore et un pantalon en cuir de crocodile. Ouhh, ça promet. L'autre homme me répond d'une voix théâtrale : Nous sommes ce que vous y voyez.
- Euh... Ils ont l'air spéciaux. Où sommes nous ?
- Ah, voilà enfin une question sensée que nous devrions nous poser ! s'exclame la vieillarde. Je suis Eleonora. Elle s'approche de moi. Et vous, mademoiselle ?
- Je m'appelle... je réfléchis quelques minutes. Ces personnes sont tout de même étranges. Je ne devrais pas leur donner trop d'informations confidentielles sur moi. Je leur mentirais, le temps de les apprivoiser. Clarisse. Et comment s'appelle le monsieur ?
- Qui ça ? Ah oui, le commerçant. Elle fait la moue en le regardant.
- Eleonora, je vous prie ! Ne me réduisez pas à un simple marchand. Se tournant vers moi : jeune fille, je suis un philosophe, qui sème à travers le monde mes pensées ! Appellez-moi Luka, de mon véritable prénom Lukostrovia.
- Beurk. Son prénom a du le traumatiser, expliquant son état actuel. C'est, original !
- Je n'ai pas eu de parents. Alors, lorsque j'appris à lire et écrire, j'inventais un jour ce mot. Il me plut tout de suite et je l'empruntais comme prénom ! AH, j'aime l'audace.
- Bien. Je suis avec une vieille déjantée et un orphelin déséquilibré dans un endroit qui m'est complètement étranger, sans wifi, avec pour seules ressources mon téléphone maintenant chargé à 99% et moi-même. Assurément, tout va bien.
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