Le jour suivant, c’est l’entrainement avec Ariane et Vincent. À partir de la lucarne du grenier et avec des matelas spéciaux qu’ils ont apportés, on apprend à monter et à descendre. Nous sommes harnachés et même si nous comprenons que nous ne risquons pas de tomber, nous trouver à dix mètres de hauteur dans le vide, avec la corde qui tourne, c’est très impressionnant. Une fois qu’on a compris et qu’on s’est habitué, ce n’est pas très difficile. Nous le faisons tous plusieurs fois.

Papa s’y met aussi. Il veut aller explorer la grotte avec nous.

Il faut attendre encore quelques jours. Nous avons peur, car le temps tourne à l’orage et Vincent nous a bien expliqué que, s’il y a un risque, on annule tout. La rivière qui passe au fond du gouffre peut gonfler très vite et cela deviendrait trop dangereux.

Quand il vient nous chercher avec la camionnette de leur club, nous sommes tout excités et impatients. Nous rejoignons Ariane et leur copain près de l’aven. C’est le nom des gouffres ici. Nous avons du mal à y arriver, car il est encerclé par plein de broussailles, de ronces et de barbelés. Après nous être équipés, nous descendons douze mètres (c’est sacrément haut) dans le gouffre. Une fois en bas, il faut entrer dans un trou en rampant pour arriver dans une grande salle. Il y a la même odeur que dans le souterrain et un des copains de Vincent me dit que c’est celle des grottes. On découvre un spectacle merveilleux avec des stalagmites (qui montent) et des stalactites (qui tombent), juste éclairées par la lumière de nos casques. Tout brille dans un grand silence, avec le bruit des gouttes qui tombent. Nous avons l’impression de voir la Terre vivre. Je ne sais pas combien de temps nous restons là, mais quand ils nous donnent le signal du retour, je suis un peu triste de devoir quitter cet endroit magique.

Quand Vincent, Ariane et leur copain nous laissent, on les embrasse et réembrasse en les remerciant pour cette extraordinaire aventure.

— Revenez l’année prochaine, j’espère que le souterrain sera dégagé. Et nous visiterons d’autres grottes.

Bien sûr, nous promettons de revenir.

Quand je pense que trois jours après, il va falloir rentrer… Nous sommes tristes que ces vacances se terminent aussi vite. Cela fait trop de choses extraordinaires.

— Six semaines à la campagne, ça devrait vous aller ! Sinon, vous ne serez plus capables de vivre en ville avec vos écrans… Promis, on va voir comment revenir.

Dans notre voiture, personne ne parle pendant le retour. Nous sommes encore là-bas, à nous rappeler ces moments merveilleux. Éloïse me dira que, pour eux, c’était pareil.