Chapitre 38 - Fâcheux malentendu
Je ne dit rien pendant quelque seconde avant de reprendre.
- Pour tout te dire, un jeune homme est venue me trouver a l'hôtel, il se nomme Masahiro Kiyota. Et il m'a dit qu'il avait entamé des recherches sur toi avec l'aide de tes collègues du poste de police car il n'avait plus de tes nouvelles depuis un certain temps. Mais moi je lui ai menti et je lui ai dit qu'aucun Kai n'existait au sein de notre clan et qu'il avait fait fausse route.
- Je vous remercie Mlle. Je ne veux pas le mêler à la famille. Je suis vraiment un très mauvais frère, je n'ai aucun moyen de lui dire que je suis ici ...
- Ne t'inquiètes pas de je suis pas venu te faire une leçon de morale et si tu ne veux pas le mêler dans le clan on continuera sur cette lancée. Mais maintenant qu'il est au courant pour toi est-ce que tu veux le revoir pour pouvoir t'expliquer avec lui ?
- Je voudrais qu'il arrête de s'inquiéter mais s'il me voit dans cet état c'est impossible. Il ne devait pas savoir pour Kikyo-gummi... Il ne sait rien ... ni pour la famille, ni pour Saki et Mikoto.... et c'est réciproque ...
Je posait une main sur son épaule pour tenter de le rassurer. - Si tu veux on peut toujours l'envoyer sur des mauvaises pistes et attendre que tu sois rétabli pour le recontacter. Renjiro et Kazuma sont sur le coup, à vrai dire je n'ai pas très bien accueilli .... depuis les récentes attaques que l'on a eu je suis devenu méfiante quand au personne qui viennent de l'extérieur ...
Un sentiment de honte venais de m'envahir en lui disant cela.
- J'ai caché l'existence de mon vrai frère à mon frère de coeur...il y a de quoi rire. Je vais en parler à Saki, Mlle.
- Tu veux me dire quelque chose ?
Saki passa la porte. Mikoto était Mahiru, il y avait un parc à côté de l'hopital où elle l'y avait emmené. J'hochais la tête de manière positive, maintenant que j'avais ma réponse je n'avais plus de raison de le déranger avec ce sujet dont il avait du mal a parler. Je m'apprêtais à me lever et un sursaut me pris en entendant Saki entré.
- Trésor, je...en réalité ... Il y a quelqu'un qui me manque beaucoup, et je lui manque aussi ...
- Tu veux que j'appelle Kazuma ?
Saki ferma ses yeux de moitié, ses sourcils droits témoignait d'une lassitude certaine.
- Non pas Kazuma. Je vais te donner son numéro, quand il sera là, j'aimerai le voir seul, s'il te plaît.
- Qui s'est ?
- Je...
Je reçu un appel de Renjiro, il me dit que Masahiro était bien le frère de Kai, le vrai. Je lui dis de l'emmener à l'hôpital.
- C'est bon. Il est avec Renjiro et Kazuma.
- Dis-je pour sauver Kai d'une explication qu'il ne voulait pas donner. Il fallut attendre une demi heure avant de les voir arriver tous les trois.
Une fois arrivé, je quittais ma chaise pour les laisser seule. En passant a côté de Masahiro je remarquais qu'il était tendu et peut a l'aise, il n'avais pas l'air de savoir où se mettre bien que je savais que Kazuma et Renjiro ne lui avait fait aucun mal, j'avais bien vu l'intimidation qu'il avait ressenti quand il c'était retrouver face a moi.
- Kai...
- Masahiro
- T'es vraiment qu'un crétin !
- Eh ! Intervint Saki. Je te défends de l'insulter, t'es qui d'abord ?
- Je suis Masahiro Kiyota, le frère de Kai
- Kai tu as un frère ?
- Saki je ... c'est compliqué...
- Et c'est que maintenant que tu me le dis ?
- Pourquoi ? Vous êtes qui ?
- Saki Kiyota.
- Kai tu t'es marié ?
- .... et j'ai un fils
- Quoi !?
A ce moment Mahiru qui ne savait rien des tensiosn de la chambre d'hopital décida d'entrer avec Mikoto.
- Pardon d'arrivée à l'improviste mais Mikoto voulait absolument voir son père.
Elle comprit aussitôt son erreur et ne sut plus où se mettre.
- Mikoto ? Il porte le nom de notre grand frère ?
Kai plongea la tête tout bas contre lui, je comprenais mieux pourquoi il avait voulu éviter cette situation, mais c'était le seul moyen que j'avais eu pour les réunir tous les deux.
- Tu as deux frères ?
Il n'osait plus parler. Mikoto lui s'était jeté dans les bras de son père sans faire attention à sa mère ou même l'autre individu qui se trouvais dans la chambre.
- Papa ! Cria-t-il en courant vers lui pour lui faire un câlin. Mahiru était resté sur le pas de la porte et n'osais pas entré tant l'atmosphère était lourde.
- Salut mon grand !
Mikoto escalada ses genoux et Kai grimaça en sentant ses petits pieds riper sur ses jambes avant de s'agripper à ses rotules et de se hisser sur ses cuisses.
- Kai je...je savais que tu me cachais quelque chose mais...t'as une vie de famille et tu m'as rien dis...
Saki restait muette, elle ne savait pas quoi faire, elle découvrait tout un pan de Kai qui ne lui plaisait pas. Le petit brun de 3 ans, assis sur les genoux de son père, venais enfin de remarqué l'homme en face de lui. Il coupait alors la parole de Kai qui comptait maladroitement lui répondre et innocemment se mit a le pointé du doigt :
- Dis papa c'est qui le monsieur ? Il ne sentait ni la tension dans la pièce, ni la colère qu'avais sa mère en découvrant les secrets de son mari. Mahiru s'était mis en retrait tout comme moi qui m'était adossé a un mur sentant mes muscles fatigué. J'écoutais malgré moi la conversation et était attendri par Mikoto qui comme a son habitude arrivais a détendre l'atmosphère sans s'en rendre compte. Renjiro, dans le même état que nous était à côté de Mahiru et je n'avais pas remarqué Kazuma à mes côtés, tous les quatres, nous ne savions trop ou nous mettre.
- Mikoto, ce monsieur que tu vois là, c'est ton oncle. Il s'appelle tonton Masahiro.
- Enchanté mon garçon, répondit Masahiro machinalement.
- Est-ce qu'il y a autre chose que nous devons savoir ?
Saki croisa les bras. Saki venais de plombé de nouveau le peu d'ambiance que son fils avait candidement instauré. J'avais l'impression de me sentir coulé dans le fond d'un lac gelé. Kai relevais son regard vers sa femme qui ont pouvais l'imaginer sans même la regarder était noir de rage.
- J'ai ... Nous avons un frère aîné, Mikoto mais il est décédé il y'a peu ... et ...
- "Il y a peu", releva Masahiro.
- Mikoto, si tu venais avec moi, ça te dit une glace ? proposa Renjiro
- Oh oui !! Mais je veux retourner avec papa après !
Mikoto quitta les jambes de son père et accourut vers Kazuma pour attraper son pantalon.
- Je t'accompagne, insista Mahiru.
Tous trois quittèrent la chambre, l'explication qui allait suivre n'était décemment pas pour un petit enfant.
- Notre frère est décédé il y a dix-sept ans, j'avais dix ans, Masahiro en avait quatre. Nous habitions tous les trois dans une cabane au fond d'un parc, caché dans un bosquet. Mikoto s'est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Un règlement de compte à mal tourné.
- Et ensuite ? répondit Saki d'un ton sec pour avoir la suite de l'histoire que racontait Kai.
Toujours adossé contre le mur du couloir, je n'avais pas réussi comme Renjiro et Mahiru a trouver une occasion pour m'échapper de l'horrible tension qu'on sentait dans la chambre depuis maintenant une bonne vingtaine de minutes.
- Il n'y a pas de suite. J'ai décidé d'entrer en contact avec un yakuza qui trainait dans le coin et lui ai dis que je voulais être des leurs, c'était le seul moyen pour protéger mon frère.
Le silence imprégna la salle, les bruits ambiants du couloir s'était eux aussi arrêté, donnant l'impression que l'hopital entier était soudain déserté.
- Tu ne m'as jamais rien dis.
- J'ai mes raisons.
- Lesquels hein ? Ca fait des année que t'as une double vie et tu t'es même marié sans me le dire!
- Parce que j'allais pas te laisser tout seul Masahiro ! Mais il n'est pas question que je te laisse mettre ta vie en danger.
- Pourquoi ? Si j'avais su moi aussi je t'aurais aidé, j'aurais rejoins le même clan en même temps et peut-être que tu serais pas dans cet état aujourd'hui !
- Il n'est pas question que je te laisse entré dans un clan ! Je ne veux pas que tu t'en approches, que tu y sois mêlé ou associé d'une quelconque manière que ce soit !
- Fallait y penser avant d'intégrer un clan !
- Je ne veux pas que tu sois amené à faire ce que j'ai fais !
- Quoi ? Te marier ? Avoir un enfant sans prévenir ton frère ?
- J'ai tué le type qui a descendu notre frère lors de ma première mission, j'avais onze ans ! Ca te va ?
Saki s'était tu tout le long du la dispute qu'ils avaient eu, des larmes c'était mis a couler le long de ses joues. Contre le coin du mur que j'avais réussi a quitter, j'entendais les sanglots de Saki qui avait couvert sa bouche pour les avaler. Mon regard était ailleurs, je fixais loins devant moi un point invisible.
- Kai...je comprends que tu ai voulu tenir ton frère loin de la famille, mais pourquoi, à moi, tu ne m'as rien dis ! Je suis qui, hein ? Tu sais tout sur moi et ce n'est que maintenant que j'apprends que tu as des frères ? Que tu as appelé notre fils en hommage à l'un deux ? Je suis qui pour toi !
- Trésor je ...
- Ca suffit, arrête.
Saki quitta la chambre d'un pas rapide. Kazuma et moi avions finit par croire que nous avions fusionné avec le mur tant nous étions restés immobiles. La discussion que nous avions entendu nous semblais tout droit sortie d'un film. J'avais tourner mon visage vers lui et pour la première fois depuis longtemps nous regardions bêtement dans le blanc des yeux.
- Masahiro ... Rentre chez toi s'il te plaît ... Dit Kai, la voix gorgé de larmes et de honte.
- Pas question. C'est à moi de t'aider maintenant.
Il s'élança à la suite de Saki.
- Saki attendez !
Nous trouvâmes enfin la force de nous éclipser. Kai avait besoin d'être seul pour le moment. Kazuma et moi marchions ensemble, nous ne nous adressions pas la parole, nous avançions simplement vers la sortie. J'avais totalement oublié Junko et ne tournais que les derniers échanges en boucle dans mon esprit. Aussi, lorsqu'elle arriva à notre niveau, je m'étonnais de ses paroles envers Kazuma.
- Kazuma ! Je suis heureuse de te voir. Enfin, je veux dire, amicalement, bien sûr. Euh...je ne voudrais pas que...enfin...tu es un bon ami et je suis contente de t'aoir retrouver après le lycée, mais je ne t'aime pas.
- Pardon ?
Mon visage affichait une expression qui mêlais la gêne et le malaise, je ne pensais pas qu'elle lui dirais de manière si direct et sans prendre en compte ma présence.
- Oui, ton amie - dit-elle en me désignant du regard - m'a dit tu semblais avoir des sentiments pour moi, je doits t'avouer que ça me surprend car je ne t'ai jamais regarder de cette manière et je ne pensais pas que tu me voyais comme ça. Alors je préférais être honnête avec toi sur ce point dit-elle alors en souriant légèrement gêné.
A la simple phrase qu'elle prononçait alors je m'étais figer sur place et ne savais plus où me mettre. N'avait-elle aucun filtre ?
- Cela dit, je suis sûre que tu trouveras mieux que moi ! On peut simplement rester ami si ...
- Merci Junko. Je te suis reconnaissant de ta franchise. Si tu peux supporter un gars comme moi parmi tes ami, ça me ferait plaisir.
- Kazuma ne démentait pas, pourtant, je sentis sa réponse quelque peu précipitée et compriit qu'il nous évitait à tous un moment de gêne supplémentaire qu'un démentit officiel pouvait engendrer.
- Ne dis pas de bêtises. Au fait, pour le rendez-vous dont nous parlions avec le prothésiste, je lui ai donné ton dossier, avec ton numéro cette fois, tu penses pouvoir te libérer en fin de semaines ?
- Pas de problème.
- Junko était vraiment très belle lorsqu'elle souriait. Je me sentis très mal à l'aise d'avoir mal compris tout un tas de choses et rougit de honte. Le tutoiement du à leur amitié de longue date, le rendez-vous qui n'avait rien de romantique, leur apostrophe amicale et leurs plaisanteries n'étaient en rien de l'amour mais de l'amitié. J'eus soudain envie de disparaître mais Junko s'en alla et Kazuma et moi reprirent notre chemin.
Durant tout le chemin pour arriver au parking, j'étais restée muette et regardait le sol rouge de honte. J'avais pensé qu'il préférait ce genre de femme, elle m'avais fait penser a Emma et j'en avait conclu qu'ils s'aimaient. Kazuma non plus ne fit aucune réflexion, mais forcé de constater que toutes les voitures avaient été prises par les différents départs précipités des autres membre de la famille, il ne restait que ma voiture pour nous deux.
J'eus un moment de réflexion en pensant au fait que nous allions monté dans la même voiture. Fallait-il que je lui propose de conduire ? Ou alors est-ce qu'il fallait que je me propose de le faire ? Et même voulait-il même monter avec moi ? Maladroitement je lui posait la question suivante:
- Tu ... veux que je te laisse conduire ? Ou tu préfères que je conduise ?
- C'est...je vais conduire.
Il monta en voiture. J'hochais légèrement ma tête et un petit "hum" imperceptible sortie de ma bouche en entendant sa réponse. Je m'installais a la place passager sans dire un mot.
Le silence de mort ne se dissipais pas et jeme sentais si coupable. Prenant mon courage à deux mains ainsi qu'une grande inspiration, j'engageais :
- Je suis désolée Kazuma. J'ai encore une fois mal perçue ce que je voyais.
- Vous avez cru que j'aimais Junko.
- Je ne voulais pas m'immiscer dans ta vie...
- Comment pouvez-vous imaginer que j'aime quelqu'un d'autre ?
Quelqu'un d'autre ? Que voulait-il dire ?
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