Chapitre 44 - Accords toxiques renouvelé
Un autre arriva sur moi. Mon petit couteau de poche était ridicule en comparaison de la longue lame qu'il tenait. Il courut vers moi, Sorata n'avait pas vu ce qu'il tenait entre les mains et se jeta sur lui. Je ne dis rien. Sorata le mit hors d'état de nuire. Quand il se releva, il me regarda.
- Tu te decides enfin à répondre à mes messages ? Ce n'est pas trop tôt.
Son T-shirt affichait une tache de sang grandissante dont il ne se souciait pas.
- Tes messages ?
- Les messages et les mails en fait.
- Mais je t'ai bloqué. Dis-je en posant mes mains sur mes hanches.
Sorata ne dit rien, arqua un sourcil et poussa un profond soupir de lassitude.
- Bien, je suis ravi de constaté que pendant tout ce temps j'étais seul à encore respecter les accord de nos deux ...
L'homme qu'il venait de mettre à terre le fit tomber à la renverse et plante son arme dans son estomac.
- Trop à gauche. Indiqua Sorata.
- Quoi ?
- Si tu voulais me tuer, tu aurais dû mettre ton arme un peu plus à droite.
Il rejeta son agresseur en arrière, il heurta un mur et tombais sans se relever. Sorata reprit appuis sur ses jambes en tenant l'arme enfoncé dans sa plaie.
- Nous disions ?
- Tu as été coupé. Mais tu me disais que tu étais le seul à respecter les accords de nos deux familles. Je dois t'avouer que je pensais qu'avec ce qui c'était passé entre nous, mon père aurait coupé les ponts avec vous.
Je posais mon regard sur son tee-shirt, qui était maintenant devenu entièrement rouge. J'avais maintenant une dette envers lui, merci du cadeau pensais-je. Un soupire d'agencement sorti de ma bouche. J'avais beau le trouver insupportable, je me voyais mal le laisser comme ça.
- Ne me dis pas, que tu vas discuter avec moi de nos affaires dans ton état comme si de rien n'était ? Tu vas venir avec moi, je vais déjà m'occuper de te faire soigner avant qu'on parle affaire.
- C'est juste une égratignure, je peux ...
Sorata perdit l'équilibre et fit quelque pas en cercle pour se reprendre.
- Je vais bien.
- Tu tombes si je te fais une pichenette.
- Arrête de jouer les durs t'es pas en état. Allez tu viens maintenant dis-je le soutenant avec l'un de mes bras.
- Ma voiture est de l'autre côté, ce sera plus discret.
Il y marcha seul mais je conduisis sa voiture jusqu'à la résidence. Je détestais être coincée avec lui et ouvrit la fenêtre côté conducteur pour m'en sentir libérée. Sa voiture était une voiture familiale couleur bleu nuit. Une fois arrivé, j'espérais pouvoir trouver une place pas trop loin de la résidence. Le parking étant bondé, je ne pus trouver une place qu'à côté de la voiture de Kazuma. C'était bien ma veine moi qui voulais éviter qu'on m'associe a lui c'était raté. Je regardais côté passager, Sorata en sueur et était devenu plus pâle que dans la ruelle. Je sortit rapidement du véhicule pour aller l'aider.
- Ne vas pas me claquer entre les doigts, andouille. Je ne veux pas avoir ta mort sur la conscience.
- Trop aimable. Je ne meurs pas si facilement.
Sorata sortit de la voiture sans mon aide et se traina sans difficulté dans le hall. Il se rappela du chemin séparant l'hotel de notre clan et y arriva sans peine. Je levais les yeux au ciel exaspéré. Une fois entré par la porte séparant l'hôtel de la résidence. Nous nous retrouvâmes dans le hall de celle-ci. En marchant vers l'infirmerie afin d'y trouver Saki, ont tomba nez a nez avec Hajime. Quand il le vit, son expression changea et l'entièreté de son corps dégageait la colère.
- Tu n'as rien à faire ici !
- Vous êtes Oyabun ? Où est Kennichi-san ?
Hajime le plaqua contre une parois, Sorata grimaça, non en raison de sa ferme prise, mais a cause du poignard qui remua dans sa plaie.
- Tu ne manques pas de culot de prononcer son nom après l'affront que tu lui a fait !
Je posant mes mains sur le bras d'Hajime pour tenter de le calmer.
- Hajime calme toi s'il te plaît ... C'est moi qui l'ai amené ici.
- Après ce qu'il vous a fait Mlle !?
- Je sais et je ne l'ai pas oublié ... Mais j'ai une dette envers lui. Il m'a protégé en prenant un coup à ma place. Ça me tue de l'admettre mais je ne me voyais pas le laisser blessé en sachant qu'il m'a sauvé.
- Il a aussi failli vous tuer.
- Hajime, tu pourrais aller chercher Saki ?
Hajime tapota son costume et s'éloigna après avoir donné un coup de pied dans le tibia de Sorata.
- Charmant.
Je voulais éviter une autre rencontre avec un membre de ma famille. Ce fut sans compter Kazuma au détour d'un couloir. Il fonça sur Sorata, tombèrent tous les deux sur le sol et une autre grimace fendit son visage.
- K-Kazuma...
- Ordure !
- Je l'ai emmené ici ! Il est blessé !
- Tu devrais être mort !
Kazuma s'empara de la garde du poignard.
- KAZUMA !
J'arrivais dans son dos et posais une main affectueuse et douce sur ses épaules. Il se releva, me regarda, ses yeux avaient changés, il éloigna mes mains de lui. Lorsque Saki arriva au fond du couloir, Kazuma partit rapidement. Un soupire s'extirpais de ma bouche, je savais que le ramener au clan n'était pas la meilleur solution mais je n'avais pas trouver meilleure idée sur le moment.
- Ah Saki, merci te voilà ...
Elle vit Sorata au sol qui après les deux altercation qu'il avait eu ne pouvait plus se relever sans l'aide de quelqu'un. Son regard devint noir.
- Mlle, ne me dites pas que c'est lui que je dois soigner ?
- Je sais Saki, je suis désolé de t'imposer ça mais je n'avais pas d'autres solutions à ce moment-là. Tu peux le faire pour moi ? Je veux simplement m'acquitter de ma dette envers lui et après on le reverra plus.
- Hé ! Je suis là je te rappelle, si j'avais pas été là c'est toi qui te serait fait saigner je te signale. Alors tu peux te montrer un peu plus reconnaissante, pesta Sorata en tentant de se relever mais retomba sur fesses.
A ses mots, Saki empoigna violemment le col de son tee-shirt et le regarda d'un regard froid, antipathique même. Elle appuya volontairement sur le couteau enfoncé dans son estomac. Il grimaça encore plus.
- Ne t'avise plus de t'adresser a notre Oyabun sur ton, petit insolent ! Je te laisserais crever sur place si cela ne tenait qu'à moi. Tu peux t'estimer heureux que Mlle ai voulu te rendre l'appareil et qu'elle t'ai amené ici pour te faire soigner !
- Oyabun ? Elle ?
- Oui et à voir ta réaction tu a l'air déçu dis-je avec un sourire satisfait en le toisant du regard.
- Kennichi-san est aveugle...je ne vois pas d'autre solution.
- A-aveugle ?
Comment Sorata pouvait-il le savoir ?
- Je te connais Rose, je te rappelle que nous avons vécu ensemble un long moment, tu n'es pas le choix le plus perspicace.
Soulagée, j'acquiescais. Il n'était pas au courant de la cécité de papa, c'était une image.
- Ca suffit. Avance. Ici c'est nous qui commandons. Saki le releva et l'emmena jusqu'à son bureau.
Le long moment que nous avions vécu ensemble comme il le disait ne me laissait pas de bon souvenir. Une fois arrivé a l'infirmerie, j'avais décidé d'attendre devant celle-ci, le temps qu'elle finisse. J'avais vidé totalement mon énergie en étant avec lui et en tentant de rester diplomate. Je toquais à la porte mais ne l'ouvris pas. Je parlais simplement à travers pour prévenir Saki que j'allais prendre l'air dans le jardin. Je repensais a l'altercation de tout a l'heure. Comment ne pas comprendre la réaction de Kazuma. Il me voyait avec mon ex fiancé, chez nous, après tout les horreurs qu'il m'avait fait subir. Comment ne pas rester calme.
Si je n'étais pas intervenu, Kazuma allait tuer Sorata, je l'avais bien compris. Prise dans mes pensée, je percutais Hajime. Je relevais instantanément la tête.
- Ah pardon Hajime. Dis-moi je sais que je t'en demande beaucoup mais ... est-ce que tu pourrais aller surveiller l'infirmerie ? Je n'ai pas vraiment envie de laisser cet homme seul avec Saki.
- Je pense que personne ne veut le laisser seul avec qui que ce soit Mlle.
Hajime rentra et partit à l'infirmerie. Mon visage affichait une expression tendue. J'étais mitigé quant au fait de prévenir Papa et Maman mais en même temps je préférais que le moins de monde soit au courant de sa présence ici. Sur le chemin pour me rendre au jardin, je passais devant la chambre de Kazuma. Je posais mon regard sur la porte quelque seconde mais repartit aussitôt. Je passerais le voir plus tard. Je préférais discuter posément avec lui, une fois que cet homme serait partit. J'aurais l'esprit plus tranquille à ce moment-là. Une fois arrivé dans le jardin, je m'assis sur un banc et fermais les yeux pour souffler un peu.
- C'était pas une bonne idée .... Je ne le sens pas .... ,dis-je en soupirant de fatigue.
Mahiru passa sans me voir. Je n'avais pas voulu l'interpeller sans raison. Cela faisait maintenant plus d'une vingtaine de minutes que j'étais dehors. Je me levais du banc sur lequel je m'étais assis pour retourner a l'infirmerie. Je n'en avais aucune envie mais me forçais pour Saki et Hajime que j'avais embêté en ramenant Sorata chez nous. J'arrivais dans le couloir qui menait à l'infirmerie et vit Hajime qui gardait la porte avec un air très sévère et grave sur le visage. Il avait très envie d'entrer et tuer Sorata. Je comprenais sa fureur mais je voulais éviter que quelqu'un se salisse les mains pour un type comme lui. Je frappais légèrement à la porte, et avant que je puisse prononcer un mot, la voix de Saki retentit dans la pièce.
- Ne vous donnez pas la peine d'entrer Mlle, je viens de finir, dit-elle sur un ton las.
Elle ouvrit la porte quelques minutes plus tard après avoir rangé son matériel. En tout cas c'est ce qu'Hajime et moi-même avions supposé d'après le bruit que nous avions entendu. Elle poussa ensuite brusquement Sorata, qu'elle avait "gentiment" laissé se rhabiller, en dehors de son infirmerie.
- Charmant dit-il en remettant en place son col de veste.
- Bien. Maintenant, pouvons-nous parler des choses importantes ? Ou est le bureau de Kenni...ton bureau....Rose ?
Je vis la mine de Hajime et Saki se raidirent de nouveau. D'un regard, je leur fis comprendre que ça irais - Par ici, répondit-je sur un ton fatigué à Sorata. J'en avais oublié ceux pourquoi je l'avais amené ici. Je me dirigeais sans un mot, ni même en regard vers la porte, qui se trouvait à gauche au bout du couloir. En entrant dans celui-ci, je ne l'invitait même pas à s'installer en face et m'empressais de m'asseoir dans mon fauteuil.
- Bien ... C'était quoi tes histoires d'accords ?
- Mes histoires ? Nos histoires, rectifia-t il en prenant place dans le fauteuil en face. Je te ressitue qui sont les gars qui sont sensé travailler pour toi ?
- Non je sais très bien que le groupe Umeshuu sont nos fournisseurs... Mais je dois t'avouer que je ne savais pas qu'on avait des accords en commun... Et d'ailleurs je ne m'attendais pas du tout à tomber sur toi, dans nos quartiers. Il me semble que vous avez des secteurs plus a l'ouest de la ville pour ce genre de transaction.
A mon grand étonnement, il ne releva pas mon aveu.
- Tout a fait, mais le QG de Umeshuu était pas loin, et comme tu n'as répondu à aucun de mes messages, je suis allé voir par moi-même.
- Comment aurais- tu voulu que je te réponde après ce qui c'est passé ... Et puis depuis tout à l'heure tu t'inclus dans le los mais le quartier où se trouve le groupe Umeshuu est dans notre territoire celui du Kikyo-gumi pas le tient.
- Oui ? C'est ce que je viens de te dire.
Je levais les yeux au ciel.
- Et donc ?
- Et donc c'est un accord avec nos deux clans donc je suis en droit de venir réclamer mes droits auprès d'un de nos fournisseurs, avec ou sans tes réponses.
- Tu vois j'ai du mal à te croire alors j'imagine que tu as un document écrit qui le prouve. Ah et ne t'avise pas de me dire que tu ne sais plus où tu l'a mis ou qu'il n'y en a pas parce que dans ce cas là, cet accord est nul.
- Un document qui prouve quoi ?
- Notre accord.
Sorata ne répondit rien, puis il se mit à rire.
- Kennichi-san aurait pu choisir un meilleur oyabun, glissa-t-il tout bas. Tu n'es même pas au courant des clans qui sont tes alliés !
- Le document, Sorata.
Répétais-je impassible.
- Ah ! Tu penses que je sors avec une grosse malette pour la paperasse de toutes mes transactions ? Bah manque de bol : c'est pas le cas. Et ton clan aussi possède le doc puisque c'est un accord entre nos deux familles.
- Tu vois je te crois pas, tu es assez fourbe pour me la mettre a l'envers. J'ai déjà vu cette facette de toi un nombre incalculable de fois. Je préfère encore me couvrir de ridicule pour un simple document que de te croire sur parole. Je ne suis plus aussi naïve et manipulable comme avant. Dommage pour toi, souriais-je alors sournoisement.
Annotations