Chapitre 45 - Mise en place et surprise

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Je me levais de mon siège et m'empressais de chercher ce dit document. Je tombais dessus entre des livres. J'ouvris la pochette qui comportait un contrat signé de la main de mon père et celui de Sorata. Je me rassis à ma place en posant le document sur la table.

  • Bon ... C'est bon on l'a ce document .... On peut reprendre maintenant que j'en ai la preuve.

J'avais parlé suffisamment fort et distinctement pour que Papa puisse venir vers moi. Kennichi approcha, je lui cédais ma place sur le fauteuil et partis chercher une troisième chaise. J'avais fait comprendre a Hajime et Saki que tout irait bien mais je me rendais bien compte que sa présence me rendait mal à l'aise et le fait que Papa soit entré me permit de me détendre.

  • Tu t'es bien couvert de ridicule répondit Sorata un rictus sur le visage
  • Ça en valait la peine, je n'ai aucune confiance en tes paroles mais en celle de mon père oui, dis-je avec un sourire mielleux sur le visage.
  • Bien. Puisque tu ne connaissaitpas notre accord, je suppose que tu ne savais pas non plus que Umeshuu s'était retourné contre nous ?
  • J'y étais pour ça, Sorata.
  • Bien. C'est déjà ça en moins a expliquer.
  • Sorata, je te prierai de rester professionnel, soit respectueux, envers ma famille.

La voix de Kennichi était grave.

  • Tu a beau avoir repris cet accord, ton père était quelqu'un que je respectait et il faisait de même, alors tâche de faire profils bas avec ce genre de réflexion, ajouta-t-il toujours avec ce même timbre de voix. Il ne répondit rien et détournait légèrement le regard en pestant dans sa barbe. Un petit rire étouffé s'échappait de mes lèvres à ce moment et en voyant mon père tourner la tête vers moi, je me raclais la gorge pour me reprendre.

Je rappelais a nouveau a Sorata que ma famille avait, seule, éliminé le clan adverse avant de reprendre surges terms plus technique du document et de convenir d'un plan pour renégocier avec Umeshuu. Ils nous fallut un peu plus d'une heure et demie voir deux heures pour déterminer comment nous allions procéder. Nous avions convenu de nous revoir dans les prochains jours pour en reparler avec un lieu, date et heure bien précise. Pour ce dit rendez-vous que nous nous étions donné en début de matinée, un jeudi, dans un salon privé, j'avais dû me résigner à réintégrer son numéro dans mon portable pour la suite des évènements.

Sorata, qui n'avait jamais été affecté par sa blessure, quitta le bureau comme si de rien était. Kazuma était derrière la porte, adossé au mur. Il faisait beaucoup d'effort pour nepas regarder Sorata. Il ne s'en souciait guère.

  • Bien, j'attends ton appel, Rose.

Sorata me tendit sa main. Mais, en plus de n'avoir aucune envie de la lui serrer, Kazuma passa un bras autour de mes épaules et m'emmena un peu plus loin. Il m'avait écarté de lui de seulement quelques mètres, assez pour que nous ne puissions pas nous serrer la main. C'est d'une voix froide et sur un ton que je n'avais pas entendu jusqu'à alors, tout en resserrant son bras autour de moi, qu'il répondit :

  • Ne t'avise pas de la retoucher avec tes sales pattes.
  • Je vois qu'elle est la prunelle de vos yeux.

Conclut Sorata en partant du côté opposé pour rejoindre la sortie. Une remarque que seul papa et moi comprenions et qui nous indiqua qu'il n'était pas dupe vis à vis de la cécité. Encore un problème en plus pensais-je et celui-là était pour moi le plus gros. Une fois sa silhouette disparue, je n'arrivais pas à me sentir soulager, bien que Papa avait été là tout le long de notre entrevue, je savais que retrouver Sorata a un moment pareil, n'augurais rien de bon.

  • Je vais...je vais aller me reposer un peu...
  • Je t'accompagne.

Kazuma déposa un baiser protecteur sur mes cheveux, puis nous partîmes vers ma chambre. Il y resta jusqu'à ce que je m'endorme, comme avant. Je me sentais apaisée d'être à ses côtés. J'avais retrouvé ce geste d'autrefois, tenir sa main pour me bercer. Cette journée m'avais complètement vidé de mon énergie en tentant de rester diplomate. Et je savais que les jours qui allaient suivre me feraient ressentir cette même sensation de fatigue. A mon grand plaisir, je n'eus aucun cauchermar concernant Sorata, ni aucun rêve dont je me souvins au réveil. Je m'étais réveillée en pleine forme ; la présence de Kazuma la veille avait apaisé mon sommeil. Je n'avais pas cette sensation de fatigue qui m'envahissait parfois quand je suis préoccupée. Je m'étais préparée tranquillement, sans me presser, et j'avais quitté ma chambre, un sourire aux lèvres, pour me rendre à la salle de restauration.

C'était comme si Sorata n'était jamais revenu. Je pris une grande tasse de thé. Mon regard se perdait entre les gens que je voyais se succéder pour le petit déjeuner et ma tasse de thé dont je prenais quelques gorgées de temps à autre. J'étais tellement sereine que c'est comme si j'étais absente dans la pièce, comme si je faisais partie des meubles. Je fus interrompue dans le fil de mes pensées en voyant qu'en face de moi, Kazuma venais de s'installer et tendais sa main vers moi pour me réveiller.

Je pris sa main. Un sourire sur le visage et un regard rempli de douceur, je serrais sa main contre la mienne, entremêlant nos doigts, avec une chaleur réconfortante.

  • Bonjour Kazu-chan.
  • Bonjour Rose. Bien dormis ?
  • Oui, je te remercie, et toi ?

Une conversation si banale emplissent mon cœur de joie. Après le petit déjeuner, alors que j'allais dans le bureau, Sorata m'appela. Mon visage, jusque-là joyeux, se transformait soudainement en voyant l'appel s'afficher sur mon téléphone. Je me mis à fixer l'écran, laissant la sonnerie durer quelques minutes avant de me forcer à répondre, me disant que plus vite je répondrais à ses appels, plus vite j'en aurais terminé avec lui.

  • Oui, Sorata ?
  • Tu l'as reçu ?
  • Reçu quoi ?
  • La lettre de Umeshuu.

Je ne répondis pas sur le moment, je savais que si je lui disais que je n'étais pas encore à mon bureau, il m'aurait fait une réflexion. Je n'avais pas encore eu le temps de consulter mon courrier. C'est toujours le téléphone en main que j'entrais dans mon bureau pour découvrir une pile de lettres sur celui-ci. D'une main je me suis mis a farfouiller dans la pile pour y trouver la dite lettre. Je posais le téléphone à plat et mis le haut-parleur en baissant le son pour ne pas être dérangé par la fréquence vocale de sa voix si il venait a continué notre conversation. Je me le sais donc 5 minutes pour lire son contenu. Une fois cela fait, je repris alors le cours de notre discussion avec Sorata en reprenant le téléphone en mains après avoir coupé le haut-parleur.

  • Je viens de la lire. Et je la trouve ridicule. Dis-je simplement.
  • Je crois que l'avertissement n'a pas suffit. Je ne sais pas comment fonctionne ta famille, mais la mienne utilise la force.
  • Je vois ... Nos méthode ne diffère pas vraiment sauf sur un point, ont l'utilise uniquement en dernier recours. Mais là, je vais faire l’impasse sur la discussion civilisée.
  • J'allais te demander "qu'est-ce que tu crois ? Qu'il y a un dernier recours ?" mais je suis ravi de voir qu'on se rejoint sur la marche à suivre. C'est ça en moins à prévoir. Bien. Je suppose qu'on lance la procédure de base, à deux familles ils ne s'en remettront pas.


Je me passais de commentaire en entendant sa dernière phrase, et levais simplement les yeux au ciel, fatigué par ses paroles moralisatrices. Sachant tout deux, procédure dont nous allions usé, je ne trouvais pas nécessaire de lui reparler du rendez-vous que nous nous étions fixés en milieu de semaine, pour éventuellement l'avancer.

  • Oui, on fait ça comme ça, répondis-je simplement.
  • Bien. Ravie de faire affaire avec toi, à la prochaine !

Il raccrocha. Son attitude désinvolte m'agacent fortement. Notre prochaine rencontre ne m'enchantais pas. Il était tout ce que je détestais. Un soupir exaspéré passa mes lèvres, il fallait que j'essaie de me reconcentrer sur autre chose. Autant travailler les dossiers que je n'avais pas eu le temps de traiter, cela me ferait penser à autre chose. J'ai poussé un peu sur le côté, le courrier que j'avais reçu, étant donné que j'avais voulu me débarrasser de Sorata au plus vite je n'avais pas pris le temps de consulter le reste qui étaient sur mon bureau. Je pris quelques dossiers dans mes tiroirs, certains post-it de couleur avaient été collées, code couleur pour se repérer sur ce qui était à faire, ce qui avait été, fait et ce qui n'avait pas été fait. J'avais réaménagé notre manière de travailler, celle de papa était plus rustique, moi j'avais voulu simplement me faciliter la tâche. J'avais mis mon téléphone de côté mais mon regard se posait dessus de temps en temps. Les dernier appel agréable que j'avais eu datait un peu. Et ça faisait longtemps que je n'avais pas eu de nouvelles de mon frère.

Je décidais de travailler une heure avant de l'appeler. Je fois fait, j'attrapais mon téléphone.

    • Ryuji ?
    • Salut, Rose !

Je parlais volontairement un peu plus fort que d'habitude, je ne savais pas si Ryuji avait fait soigner ses problèmes d'audition.

  • Ça tombe bien que tu appelles en fait, j'ai une grande nouvelle à t'annoncer
  • Ah oui ? Dis-moi tout, dis-je avec une point d'excitation dans la voix.
  • Irene a accouché ! Je suis papa ! Déclara-t-il enjoué.
  • Félicitations ! Alors c'est un garçon ou une fille ? Vous l'avez appelé comment ? L'accouchement s'est bien passé ?

Je m'étais à peine rendu compte que je le bombardais des questions, très heureuses de la nouvelle. D'ailleurs moi aussi il fallait que je lui annonce quelque chose, c'était l'occasion de lui parler de moi et Kazuma.

  • C'est une petite fille ! On aimerait l'appeler Taïga ! Eh bien, Irene était alitée ces trois derniers mois mais l'accouchement c'est très bien passé, elle s'attendait à pire.
  • Bravo a elle, ça a dû être éprouvant. Encore félicitation, Ryuji. Je suis soulagé que tout se passe bien de votre côté. Moi aussi j'ai quelque chose à t'annoncer.
  • Vas-y je t'écoute !
  • Kazuma et moi, ont sort ensemble.
  • Ah oui ?
  • Oui ! Si tu savais ... Je ne m'attendais pas à ce qu'il me dise qu'il m'aime !
  • Je suis content pour vous !
  • Merci !

Cette simple discussion me fit sentir plus légère. Pouvoir parler à mon frère normalement et simplement me faisait énormément de bien. Cela me permit de changer de pensées et d'oublier un instant les événements récents qui avaient eu lieu à la résidence.

  • Comment va le clan depuis les derniers incidents ?

Je me tus pendant quelques secondes. Cette histoire avec Sorata, ne concernais que moi. C'était à moi de m'occuper seule de ce problème. Et puis avec la naissance de sa fille, cela ne servait à rien de l'inquiéter plus qu'il ne l'était déjà.

  • Tout va bien, ne t'inquiète pas. Nous sommes tous en pleine forme.
  • Tant mieux ! Je m'inquiétais pour papa...Il était un peu à l'ouest.
  • Ah ? Tu trouves ?

Un sourire gêné apparut sur mes lèvres.

  • Je pense juste que tout ça la fatigué, t'inquiète pas il est en pleine forme et maman veille au grain. Tu sais comment elle est avec lui, riais-je alors pour cacher mon malaise.
  • Tant mieux, je suis rassuré.

Je regardais la montre a mon poignet, il fallait que je commence à faire mes recherches. Je n'avais même pas vu le temps passer à force de parler avec mon frère au téléphone.

  • C'est gentil de prendre des nouvelles en tout cas, je suis désolé Ryuji je vais devoir raccrocher, j'ai des trucs à faire. Encore félicitations à toi et à Irène.
  • Je te rappelle que c'est toi qui as appelé, Rose... Merci, on se rappelle alors.

Je posais mon téléphone sur le bureau et quittais la pièce en direction des archives. J'avais envie d'en savoir plus sur nos ennemis, peu désireuse de recevoir une remarque de la part de Sorata sur mon possible retard d'informations et voulant le faire taire à ce sujet. Ça faisait un bout de temps que je n'étais pas allé là-bas. J'arrivais donc au sous-sol, pour entrer dans la dite salle. J'espèrais juste ne pas me perdre dans le flow d'information qu'on pouvait avoir pour trouver rapidement ce que je cherchais.

Ma première décision concernant les archives allaient être de les emmener dans un endroit plus accessible, moins humides et aéré afin d’atténuer l'odeur qui en émanait. En entrant, j'entendis les voix de maman et Hajime qui plaisantait de quelques anecdotes passées. Les meubles d'archivage était assez grand, mais c'est par l'interstice d'une de c'est étagère que j'arrivais à les distinguer.

Ils étaient juste devant moi, séparés par deux rayonnages et ne m'avait pas vu. Je ne savais pas ce qu'il faisait ici, mais maman réarrangeait quelques dossiers dans une petit meuble collé au mur.

  • Longue perche !

Lança finalement maman en souriant.

  • Tu te souviens de ça ?
  • Ton surnom au lycée ? Je te rappelle que je l'ai instauré ! Difficile de louper le seul étudiant de plus d'un mètre quatre-vingt cinq à cet âge là !

Hein ? Ils étaient au lycée ensemble ? Je savais que maman et papa c'était rencontré au là-bas mais je ne savais pas que Hajime y était aussi. C'est pour ça que quand il parlait de maman il savait qu'elle avait toujours été douée dans tout ce qui était littérature.

  • Science infuse.

Au regard qu'eut maman, je me doutais qu'il s'agissait de son surnom de lycée. Je n'avais jamais vu maman aussi heureuse, ses yeux pétillaient. A voir leur visage s'illuminer comme cela quand ils parlaient de leur jeune année, c'était a croire que c'est eux qui sortaient ensemble a l'époque et que papa avait été mis de côté. Je me demandais que pouvait être son surnom d'ailleurs.

Cette réflection fut annonciatrice de ce qui arriva ensuite. Je détournais les yeux, une fraction de seconde, en voulant me reconcentrer sur mon objectif, mais un bruit étouffé et des pochettes tombants des étagères attira à nouveau mon attention. Je ne pus même pas plaquer une main sur ma bouche grande ouverte tant la surprise s'empara de moi. Hajime avait passés ses bras sur ceux de maman, et il l'embrassait. Aussitôt, elle écarta ses bras, le gifla et l'éloigna par un dernier coup stratégique.

  • Hajime !

Sa voix n'était plus aussi joyeuse qu'auparavant. Elle était en colère et sous le choc.

Je n'arrivais pas croire ce que je venais de voir. Je m'étais collé a l'étagère et n'osais faire un bruit mes mains toujours contre ma bouche. Bien qu'ils ne m'avaient pas vu, je ne savais plus où me mettre.

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