Soir 1

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Nous étions assises depuis 3 heures contre le même tronc d'arbre.
Je pouvais à peine tourner ma tête pour apercevoir sa chevelure vert et rose, tant dis qu’elle ne pouvait pas me voir privée de la vue par un bandeau blanc tâché de rouge.
Est-ce du sang ?
Moi j'ai la bouche collée par du scotch de je ne sais pas quelle couleur.
Le seul moyen pour savoir toutes les deux ou tous les deux d'ailleurs, que nous sommes là c'est nos bras liés ensembles par des lianes très serrées.
Je suppose que c'est une femme mais je ne peux pas complètement juger par ses cheveux et le contact de son bras.

Ce que je vois devant moi c'est des arbres noirs, grands, larges et épineux.
Des lianes et des ronces parsèment le sol gris. Des citrouilles poussent aussi bien à terre... que dans les arbres ?
Des oiseaux orange et noir passent parfois dans les arbres ou le ciel brumeux.
La lune est pleine.
Des sons que je ne reconnais pas percent dans mes oreilles et me font frissonner.
Où sommes-nous ? Comment étions-nous arrivé jusque-là, attachés à cet arbre ?

Mes genoux repliés sont bleutés, signe que je vais perdre mes jambes si je ne change pas de position. L'irrigation du sang ne passe plus, ça va faire mal et tout bizarre mais faut que je bouge.
Commençant à m'agiter je sens la personne à ma droite réagir.
Elle essaie de me demander ce que je fais, mais je ne peux pas lui répondre et ça à l'air de la paniquer alors je tente des bruits pour lui faire comprendre que je suis ballonnée.
Elle a compris le message et lance un soupir. Je dis elle car sa voix est clairement féminine.

Au bout d'un moment je réussi à étendre mes membres de toute leur longueur.
Ça fait mal, comme si des milliers de couteaux découpaient votre chair de l'intérieur.
Des ombres passent devant nous et sont bien plus effrayantes que le reste car si je ne m'abuse... ce sont des squelettes recouverts de haillons pour certains et de restes de peau ou d'organes pour les autres suivis d'une trainée de fumée noir et/ou rouge.
Je manque de m'étouffer dans mon ballon et ça provoque un bruit louche.
Cela interpelle ma voisine qui commence à trembler en me demandant si j'ai vu quelque chose.
Je lui réponds Hum pour essayer de dire oui.
Elle me demande si c'est dangereux, je lui réponds Hum Hum Hum en tentant d'être évasif dans le ton employé pour montrer mon ignorance.

Soudain, ce qui nous retenait prisonnière tombe à nos pieds dans un bruit d'objets tranchant l'air.
Je me déballonne et ma voisine en fait de même pour ses yeux.
Je peux découvrir ses beaux yeux bleus, qui me fascinent plus qu'il ne faudrait.
Elle ne le remarque pas car elle est trop occupée à détailler tout ce qui lui était interdit de voir jusqu'à présent.

Au moment de l'eye-contact, elle ouvre grand les yeux.

La fille aux cheveux vert et rose :
'' Comme tu es belle. Je ne m'attendais pas à ça, je suis plus qu'agréablement surprise. Hayane et toi ?''

Elle me dit cela en tendant sa main vers moi que je pris rapidement en disant :
'' Mélinda, tu as des yeux captivant.''

Les présentations faites, nous nous levons d'abord difficilement puis plus facilement.
Je me retourne pour voir si ce qui nous a libéré est toujours là, mais rien juste de la broussaille.
Le vent s'élève et une musique inquiétante résonne.
Un brouillard dense, nous enveloppe.
Hayane se retient de frissonner à cause du froid qui augmente considérablement.

Mes cheveux brun et bleu s'hérissent en l'air. Mon cœur bat à un rythme effréné, mes tempes se trempent de sueurs froides.
Dans un élan de soutient commun nous nous prenons par la main.
Je ressens de la réticence de la part d'Hayane, elle ne dit rien et est raide comme un pique.
Je regarde dans sa direction et ce que je vois me glace le sang.

Une trainée d'intestin grêle pourri et défraichi s'enroule autour d'elle.
Un squelette est responsable de cette acte dégueulasse.
Je prends un bâton au sol et la débarrasse de cette immondice. Elle se retourne et me prend ''l'arme'' des mains pour attaquer la créature osseuse.

Hayane : '' Bruuh, cette forêt me fout les jetons ! C'est dégueu, j'ai les vêtements tout poisseux maintenant...''

Mélinda : '' On va chercher un point d'eau pour te laver.''

Hayane : '' Je refuse de me laver dans un endroit de cette forêt, où il peut y avoir n'importe quoi de flippant dedans.''

Mélinda : '' Je te passerais l'eau alors mais tu vas en perdre beaucoup. Il n'y a pas l'air d'avoir d'autres endroit que cette forêt si tu veux mon avis.''

Hayane : '' Je n'ai pas besoin de cet avis ! Je suis fatiguée et je veux rentrer chez moi. Me réveiller de ce cauchemar éveillé !''

Je lui tape dans le genou, elle lâche un cri plaintif.

Mélinda : '' T'es déjà réveillé, tu vois ?''

Hayane : '' Pourquoi tu m'as frappé ??''

Mélinda : '' La douleur est une sensation très connue pour nous faire revenir dans le présent.''

Aucun mot ne traverse la barrière de nos lèvres, jusqu'à ce qu'on se trouve devant un étang vert.

Hayane : '' C'est... rassurant de voir de la couleur je suppose ?''

Hayane se lave de façon rapide et désespérée avant de se jeter hors de l'eau une minute après.

Mélinda : '' Alors ? T'as senti quelque chose ?''

Hayane : '' J'ai même pas envie de me souvenir, y'a plein de trucs qui m'ont encerclés et je ne veux pas savoir quoi.''

Des squelettes nous encerclent tous armés d'organes humains ou non d'ailleurs.
Ce qui rampait dans l'étang sort également et nous découvrons avec horreur ... Des artères vivantes.

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