Soir 2

4 minutes de lecture

*Pdv Hayane*

Mélinda et moi sommes dans une cabane avec des réfugiés qu'on a croisés quand ils nous ont sauvés de l'attaque de hier.

On est une petite quinzaine, ils nous expliquent que les créatures squelettiques sont en fait....
D'anciens réfugiés comme nous et que c'est le sort de tout humains importé dans ce monde.
Les citrouilles mangent la chair et laissent des organes et les os vadrouiller à la recherche de victimes.

Il est possible de mourir de vieillesse même si c'est compliqué, ils en ont vu un qui vivait depuis 50 ans dans cette forêt.
Mais pour se nourrir... on va devoir manger les restes d'organes car il n'y a rien d'autre à manger.
Ragoutant n'est-ce pas ?

En visitant les lieux nous pouvons voir beaucoup d'instruments de tortures, c'est ce qui permet de nous tuer la plupart du temps.
Guillotine, table d'écartelage, scies, tronçonneuses, matériel de pendaison.....
D'après ce que j'ai compris il y a une citrouille aux racines en forme de corps humain et aux gants blancs, qui s'occupe de nous choisir la sentence.

Un des réfugiés : '' La citrouille aux gants blancs est redoutable. C'est celle qui te détache quand tu arrives dans ce monde. Tu ne l'as pas vu ? C'est normal elle est tellement rapide que quand tu te retournes elle n'est déjà plus là...''

L'air se faisait lourd au fil du temps qui passe.

Le chef du groupe : '' Les deux premiers soirs elle laisse, les organes et squelettes s'occuper de t'immobiliser.
Si le troisième soir tu es encore en vie c'est la chasse qui est déclenchée. Nous avons une pause car c'était vos deux premiers soirs. Mais j'espère pour vous que vous êtes endurante et maligne car il va falloir savoir la fuir.''

Mélinda ne pipait mot, ahurie devant la scène qui s'offrait à ses yeux. Le ciel obscur semblait lancer des armes. Un tremblement vigoureux de la terre se fit ressentir de plus en plus fort.
Des crissements de pas dans la boue se firent entendre pas loin.

Les réfugiés : '' C'est pas normal que ce soit si tôt ! COUREZ !!''

Et tout le monde se mit à courir....dans la direction opposée.
1 Heure de course effrénée dans un effort surhumain mené par la peur, ils se retrouvèrent.

Hayane : '' Bon dieu j'ai jamais autant courus de toute ma vie.''

Le chef : '' Et ce ne sera pas la dernière fois.... Les choses vont devenir de plus en plus affreuses.''

Réfugié n°1 : '' C'est clair on a perdu un de nos membres... Ce qui veut dire...''

Réfugié n°2 : '' Qu'il a été emmené aux instruments de torture.''

Des bruits inconnus se firent entendre, le teint blême de Mélinda m'indique que ça ne sent encore pas bon. Si elle qui n'a peur de rien, ressent aussi une crainte je crois qu'on est tous morts.
Des hurlements au loin nous font trembler sur place.
L'horreur de la situation nous plonge dans un silence de plomb. Des organes en affluence s'approchent de nous comme guidés d'une conscience.

Hayane: '' Éloignez-vous...''

Comme s'ils pouvaient me comprendre ces ... morceaux de chairs putréfiés s'arrêtent une seconde avant de reprendre leur avancée.
Le chef qui s'appelle en réalité Éliodas m'interpelle.

Éliodas : '' Hayane soit pas ridicule ils ne t'entendent pas... C'est notre seule nourriture et je t'assure que dans ce monde bizarre même en mangeant ça on ne tombe pas malade.''

Mélinda s'approche d'un intestin grêle et hésite quelques instants les yeux sans émotion visible. Elle croque dedans à pleine dents, ce qui m'arrache un sentiment de dégoût et un rire à Éliodas pas du tout perturbé par son action.

Éliodas : '' Et bien en voilà une qui n'a pas froid aux yeux !''

Tant dit qu'il rigole à gorge déployée suivit de quelques autres. Je fixe incrédule ma partenaire.

Mélinda : '' Tu veux goûter ? C'est pas franchement bon mais on a pas le choix alors... Et il faut que tu te nourrisses.''

Elle s'approche l'objet de mes relances de dégoût en main à moitié consommé. Je tremble en sueur, j'ai toujours détesté tester l'inconnu et tout le monde chez moi sait à quel point je suis réticente avec la nourriture qui ne m'inspire pas.
Cependant on est bloqué dans un monde de fou... Je me demande si je m'en souviendrai toujours du goût infâme de ce truc si l'on venait à réussir à sortir.

Mélinda se plante devant moi en surélevant l'intestin devant moi. Je lui fais des gros yeux et elle me fait un sourire.... magnifique. Je continue de la regarder dans ses yeux brillant de malice et je goûte à cette chose qui frémissait encore il y a quelques instants, tout en gardant le contact visuel avec mon amie.

Après avoir avaler je tire une tête de trois kilomètres. Elle n'a pas menti c'est vraiment pas bon mais en même temps comment pourrait-elle mentir sur ça ? C'est signé à 12 milles lieux que c'est pas bon !

Mélinda : '' Je suis fière de toi même si tu n'as pas l'air d'avoir grand appétit haha... Tu as mangé un peu c'est le principal.''

Elle me dit ça avec un regard compatissant et en m'entourant de son bras droit affectueusement. Pour ne pas l'inquiéter je me force à finir. Manquant de vomir, elle me soutient de ses bras en me parlant doucement sous le regard admiratif des réfugiés.

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