Chapitre 1: Le commencement

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Sur une planète lointaine nommée Auria, se trouvait un paisible village dont le nom était Solaris. Les humains y habitaient à côté d’un monde de créatures magiques. Ce village se limitait par le bois nocturne, une forêt sombre, mystique et magique. Les aventuriers pouvaient s’y perdre facilement, sauf si une créature magique les guidait.

Dans la taverne du lion qui ronfle, située à la place de Lubet, un jeune rodeur de 15 ans nommé Ronan entendit une rumeur selon laquelle deux pierres arc-en-ciel se trouvaient dans un vieux manoir près de la plaine émeraude. Assoiffé d’aventure, il emmena là-bas son compagnon, qui était un petit lutin vert, ainsi qu’un sac composé d’une torche, d’une moitié de saucisson et de quelques pansements.

Ronan pensa : « Deux pierres arc-en-ciel ! C’est parfait ! Dès que j’en aurai sept, je pourrai gagner du charisme et être redoutable ! Mon lutin, guide-moi et je dessinerai le trajet pour retrouver mon chemin. »

Ils partirent et le lutin le guida dans le bois nocturne, tandis que Ronan dessinait son chemin à l’aide d’une feuille de papier et d’un stylo. En chemin, Ronan siffla et croisa le regard curieux des fées.

— Qu’est-ce que cet humain accompagné d’un lutin vient faire ici ? demandèrent les fées.

— Calmez-vous, mesdames. Je fais une quête, répondit poliment l’aventurier.

— De quelle quête s’agit-il ? demanda une fée, assez méfiante.

— Je dois récupérer un trésor dans un vieux manoir près de la pleine émeraude. J’ai ce qu’il me faut pour me défendre, se vanta le rodeur plein d’assurance en montrant son épée.

Les fées le regardèrent un instant puis rirent.

— Cette baltringue ne sait pas ce qui l’attend ! se moqua l’une d’elles. Avec son petit couteau, il ne pourra rien faire ! On le verra revenir en courant mort de peur et désarmé.

Ronan ne les écouta pas et continua son chemin. Le bois devenait moins accueillant et il se mit à pleuvoir. Des poupées lugubres pendaient aux arbres. Le lutin, en voyant cela, s’enfuit mort de peur.

— Mon lutin a peur de ces poupées, mais bon. Il faut que je continue ! Je veux ces joyaux ! lança Ronan avec détermination.

Après quelques pas, un vieux et impressionnant manoir se dressa devant lui. Ronan s’approcha, tourna doucement la poignée de la porte d’entrée, mais elle résista et la porte ne s’ouvrit pas. Soudain, des loups surgirent et regardèrent Ronan avec les yeux gourmands, à cause de l’odeur de saucisson que dégageait le sac. Le rodeur se retourna et se défendit tant bien que mal. Les loups réussirent à lui arracher son sac tandis que Ronan glissa dans la boue et tomba dans un trou, les bottes couvertes de boue. Il se retrouva dans un couloir sombre et malodorant. L’aventurier se dit :

— Je n’ai plus mon sac ! Je ne vois rien ! Avec cette odeur, je dois probablement me trouver dans les égouts du château.

Pendant ce temps, dans une autre pièce du manoir remplie de grimoires, de potions et d’artéfacts magiques, se trouvait une fée nommée Sharon. Elle était coiffée de beaux cheveux noirs légèrement hérissés avec des mèches rouges. Ses yeux étaient rouges, un grain de beauté se trouvait à côté de ses lèvres rouges, et son visage sévère arborait un maquillage outrancier. Sa longue robe noire traînait au sol et son corset métallique mettait en valeur sa poitrine généreuse. Ses bottes à talons aiguilles ornées de chaînes aux chevilles étaient noires et ses ongles rouges étaient longs comme des griffes. Une mystérieuse bague rouge ornait l’une de ses mains. De magnifiques ailes noires, légèrement relevées vers le haut, scintillaient dans son dos. Elle communiquait avec un redoutable démon prisonnier dans un étrange miroir, doté d’une voix à la fois douce et sombre :

— Que me voulez-vous, seigneur Balmoth ?

— Sharon ! Je sens une présence humaine dans tes couloirs ! annonça le démon, de sa grosse voix caverneuse.

— Un humain ? Chez moi ? Je vais m’occuper de lui ! Il faut que je prépare un sort !

— J’ai une meilleure idée ! En tant que démon, je peux tout savoir sur cet humain. Cet aventurier fera un parfait esclave. Je lui tendrai un piège dans lequel il tombera facilement et il sera ensuite transformé en pantin à notre service. Cet imbécile aime les trésors ! Il est là pour ça ! Il a de bonnes compétences pour trouver les joyaux !

Le démon invoqua un magnifique coffre en or couvert de joyaux dans lequel se cachait un sort démoniaque. La fée sortit de la pièce tandis qu’un petit chat noir avec une queue en flèche, des yeux rouges et une lune rouge sur le cou resta sur place.

— Kabalé ! Viens ! L’appela Sharon.

— Désolée, maîtresse ! Je veux rester là pour surveiller les grimoires et les trésors ! On ne sait jamais… répondit la créature d’un air faussement innocent.

— Bien ! conclut Sharon en quittant la pièce.

Le chat faisait les cent pas dans la pièce et s’inquiéta :

— Le visiteur ne doit surtout pas ouvrir ce coffre !

Dans les égouts, Ronan trouva un escalier qui menait à un étage moins sombre, éclairé par des torches de feu qui ornaient le mur de pierres. Il constata : « Il n’y a ni trolls, ni gobelins, ni orcs ! »

Dans une pièce, il découvrit le miroir maléfique et regarda les objets qui la remplissaient. Soudain, il découvrit le coffre invoqué par Balmoth. Ronan s’approcha du coffre quand soudain, Kabalé bondit sur lui et l’attaqua. Il jeta l’animal par terre d’un geste brusque en criant :

— Vilain chat ! En plus, il a une queue de diable !

Pendant que Kabalé, au sol, regardait Ronan avec panique, le rodeur ouvrit le coffre et quelque chose de noir et tentaculaire l’engloutit. Ronan hurla et subit une métamorphose.

Son teint mat devint pâle, ses cheveux platine noircirent, ses vêtements mauves devinrent noirs et violets tandis que ses yeux se cernèrent. Depuis son miroir, Balmoth ria aux éclats : « Quel crétin ! Il est tombé dans un piège si simple ! »

Ronan se tourna vers la glace et parla d’un ton monotone :

— J’attends vos ordres, seigneur Balmoth !

— On attend Sharon et nous pourrons en parler.

Sharon apparut dans la pièce et regarda Ronan d’un air hautain. Balmoth expliqua :

— Maintenant, ouvrez vos oreilles ! Grâce à ses nouveaux pouvoirs, Ronan devra récolter une bonne quantité d’énergie humaine et trouver les pierres arc-en-ciel. Une fois que ce sera fait, Sharon et moi accomplirons le rituel pour me libérer de ma prison. Je serai plus puissant que jamais et je plongerai ce monde dans le chaos ! Sharon, je compte sur toi pour veiller à ce que Ronan fasse bien son travail.

— Entendu, seigneur Balmoth.

La fée s’adressa à Ronan :

— Je te conseille de te mettre au travail immédiatement. Amasse une bonne quantité d’énergie humaine à l’aide des pouvoirs que Balmoth t’a donnés. Les humains sont faibles et sans défense face à la magie. Cette tâche devrait être facile.

— Vos désirs sont des ordres, madame, répondit Ronan en faisant la révérence.

***

Deux ans plus tard, à Solaris, au collège Acadia, se trouvaient trois collégiennes en classe de 4e. Elles étaient bonnes amies, mais subissaient des brimades de la part de leurs camarades. Solange, âgée de 13 ans, avait de longs cheveux bleus directement sortis de l’oreiller, qu’elle ne brossait jamais. Ses yeux étaient verts et sa bouche affichait un sourire qui énervait la plupart de ses camarades.

Son uniforme, négligé, était composé d’une chemise blanche, de sa jupe bleue de l’année dernière légèrement trop courte, de vieilles chaussettes blanches et des baskets rouges et blanches très tendance dans la cour de récréation, qu’elle aimait beaucoup, et on la voyait comme une fille qui ne prenait pas soin d’elle. Sa mère était une pâtissière et son père était un aventurier qui rentrait très rarement au foyer. Solange avait une sœur nommée Matilda.

Taïs était une jeune fille de 10 ans, blonde, avec des couettes attachées par deux rubans blancs. Sous sa frange légèrement ébouriffée, on pouvait apercevoir ses grands yeux bleus derrière une paire de lunettes. Son père était informaticien et sa mère, infirmière. Son talent dans les matières scientifiques lui avait permis de sauter des classes. Mais sa naïveté et sa gentillesse permettaient aux autres de la manipuler ou de la maltraiter.

Karin était une fille de 13 ans aux longs cheveux rouges et aux yeux violets. Comme Taïs, elle avait un uniforme en bon état. Elle s’énervait facilement, ce qui amusait ses camarades. Elle avait tendance à frapper les personnes qui se moquaient d’elle ou de ses amies, et se faisait punir souvent à cause de cela. Son fort caractère semblait venir de sa mère, une tavernière musclée que tout le monde surnommait « moumoune » et qui assommait les gens qui se moquaient d’elle ou de sa famille. Karin craignait les sorcières, les vieilles poupées au regard fixe, les maisons abandonnées, les cimetières en pleine lune et les fantômes à cause des diverses histoires d’horreur qu’elle avait entendues dans son enfance à leur sujet.

Un jour, trois filles hautaines et connues comme les filles les plus belles et les plus populaires de l’école s’approchèrent de Solange et se moquèrent :

— C’est normal que tu n’aies aucun succès auprès des garçons ! Tu ressembles à une serpillère et tu es mal habillée !

— On prendra de belles photos de vous deux et on mettra ça sur Internet. Ajouta une autre fille.

— Hélène, Clémence et Sarah, on dirait que vous n’avez rien d’autre à faire que de critiquer les gens. Vous êtes arrogantes, égoïstes et n’avez rien dans la tête ! répondit Solange avec amusement.

— Comment as-tu osé nous parler, petite peste ! De toute façon, je suis sûre que même ta vie n’est pas intéressante ! Mon petit ami Gonzague est le plus beau garçon de la classe et toi, tu n’as personne ! répondit Sarah.

— En CP, ma maîtresse disait qu’avec un poing, on termine une phrase ! s’écria Karin en boxant la joue de Sarah.

— Waouh ! Quelle bonne réplique ! Bravo Karin ! s’écria Solange avec amusement.

— Petites effrontées ! Je vous signale que je suis la déléguée et la fille du CPE ! Depuis longtemps, personne ne m’a frappée ou mal parlé ! Vous allez le payer très cher ! menaça Sarah, tandis que Clémence et Hélène lançaient un regard malveillant à Solange et Karin.

En guise de réponse, Solange éclaboussa Sarah avec son jus d’orange.

Une heure plus tard, Solange était dans le bureau du CPE aux côtés de Taïs et Karin.

L’homme leur dit :

— Cette école a des règles et il faut les appliquer. Taïs, vous avez volé du chocolat dans la cuisine de la cantine ! Pourquoi avez-vous fait cela ?

— Gonzague et ses amis m’ont dit que si je le faisais, ils voudront être amis avec moi et arrêteraient de me jeter à la poubelle. Donc, j’ai obéi à leurs ordres, expliqua Taïs, avec honte.

— Karin, vous avez giflé ma fille ! Sachez que la violence est interdite ! Ce n’est pas la première fois que je vous convoque pour des choses comme ça, dit le CPE.

— Écoutez, Sarah nous maltraite depuis l’école primaire. Lors de chaque récréation, elle ne cesse de vomir ses propos blessants sur Solange, sur moi ou sur Taïs ! Je veux la remettre à sa place ! s’énerva Karin debout, les mains sur le bureau.

— Silence et asseyez-vous ! Ordonna le CPE, qui n’avait que faire des excuses de Karin.

— Pardon, se calma Karin, embarrassée.

— Solange ! Vous avez manqué de respect envers ma fille et dégradé son uniforme ! Donc, toutes les trois, demain, vous ne quitterez pas l’école tant que vous n’en aurez pas nettoyé toutes les marches d’escalier.

Les trois amies quittèrent le bureau, confuses. Karin était révoltée à cause du CPE qui n’avait pas laissé Solange s’expliquer. Solange proposa :

— Si vous voulez, je vous invite chez moi pour continuer à jouer aux donjons tordus, notre jeu de rôle !

— Merci ! Cela nous fera oublier cette maudite journée, mais avant, il faut faire les exercices de maths et réviser l’histoire ! Répondit Taïs.

Chez Solange, pendant leur partie de jeu de rôle déguisée, avec Matilda comme maître du jeu, les trois amies pensèrent très fort : « J’aimerais vivre une aventure épique comme celle-ci ! »

— Chaque fois que nous allons à l’école, nous subissons des brimades de la part de Sarah et sa clique. Je préfère vaincre des monstres dans les donjons ! ajouta Karin.

— Je préfère être kidnappée par un nécromancien au lieu de me faire rabaisser par ces pestes, confia Solange à son tour.

— Chaque fois que je reçois une punition, je suis privée de dessert. La dernière fois, mes parents n’ont pas voulu savoir ce qu’il s’est passé exactement. Tout ce qu’ils veulent, c’est une élève sérieuse et obéissante envers ses aînés. J’ai obéi à Gonzague qui est plus âgé que moi et on me punit. Je ne comprends rien. Ce n’est pas la première fois ! dit Taïs.

Pendant que les amies dormaient chez elles, l’arc de la constellation d’Arcos tira une flèche blanche en direction de la maison de Karin. Le matin, le père de Karin qui est un prêtre au service de la déesse elfique Celeana, veillant pour la paix dans le monde, trouva un œuf scintillant sur la table et dit :

— Ce n’est pas le fruit du hasard ! Les forces du mal sont là. La constellation d’Arcos a choisi ses guerrières pour les combattre.

Karin descendit les escaliers et en sortant de la maison, elle portait son cartable sur la paume de sa main en se posant des questions :

— Mon cartable est léger comme une plume. Pourtant, il n’est pas vide ! Qu’est-ce que cela veut dire ?

— Ma fille ! Après les cours, invite tes deux amies ! J’ai quelque chose à vous dire !

— Bien, père ! répondit Karin en mettant son sac sur son dos.

En classe, pendant le cours de mathématiques, personne ne voulait résoudre une équation compliquée au tableau. Soudain, Taïs leva la main et donna la bonne réponse. Leur professeure fut surprise et s’aperçut que la réponse de Taïs était exacte. Pendant que Taïs allait au tableau, des élèves ricanèrent :

— La gamine fait encore son intéressante ! Elle veut faire plaisir à la prof !

En cours de sport, il fallait faire trois fois le tour de la cour. Pendant que tout le monde courait normalement, Solange courut à une grande vitesse, ce qui ne manqua pas de beaucoup surprendre le professeur et tous les élèves.

Pendant un cours de littérature, les élèves lisaient un extrait de Paysans de la nuit. Karin était endormie devant un livre enfantin intitulé Les créatures magiques ouvert au chapitre dédié aux sorcières. L’enseignante interrogea la jeune fille :

— Karin Nigisa ! Pouvez-vous lire le paragraphe 3 ?

— Oui madame ! répondit Karin, en prenant le mauvais livre, puis elle se mit à lire le 3e paragraphe haut et fort. « Comment reconnaître une sorcière ? Les sorcières ont un balai et ont des ongles longs. Leurs yeux sont rouges, car elles sont toujours énervées à cause des enfants qu’elles méprisent par-dessus tout… »

Mais Karin se rendit compte qu’elle s’était trompée de livre et la classe se mit à rire. L’enseignante se fâcha :

— Bon, Karin, donnez-moi votre carnet et sortez ! Ça vous apprendra à dormir en classe.

Après les cours, Solange essaya de réconforter Karin :

— Je sais comment te remonter le moral. Tout à l’heure, nous allons manger une glace à la fraise.

— Non merci ! Cette journée est la pire de toute ma vie !

Puis, un garçon passa à côté de Karin pour l’embêter :

— Eh la tomate ! Ce n’est pas bien de dormir en classe ! Demain je t’offrirai un oreiller !

— Tu commences à m’énerver ! J’en ai assez des garçons comme toi ! et Karin lui donna un coup de poing qui l’envoya à l’autre bout du couloir.

Taïs murmura :

— Karin ! Tu y es allée un peu fort…

— Il l’a bien cherché ! répondit sèchement Karin.

Après les cours, Solange attrapa le matériel de ménage et nettoya les escaliers en un clin d’œil. Le CPE qui aperçut Solange et ses amies quitter le collège leur dit :

— Vous avez oublié votre punition ! Il faut nettoyer les escaliers avant de rentrer chez vous !

— C’est déjà fait, vérifiez par vous-même ! répondit Solange.

Le CPE visita l’établissement et découvrit que les marches étaient propres et brillantes. Il autorisa les trois amies à rentrer chez elles. En chemin, Karin dit à ses amies :

— Il faut que vous passiez chez moi ! Mon père veut vous parler.

— Depuis ce matin, il nous arrive des choses bizarres ! Je me demande pourquoi… réfléchit Taïs.

— Au moins, je peux frapper plus fort ! s’exclama Karin.

— Et j’ai envie d’inventer des trucs ! ajouta Taïs.

— Quant à moi, je suis plus rapide ! s’exclama Solange.

En chemin, les trois amies croisèrent une bijouterie pleine de clients. Karin dit :

— C’est étrange qu’il y ait de grosses réductions dans une bijouterie ! Pourtant, ce n’est pas la période des soldes !

— Un collier en or à 25 kinas au lieu de 100 kinas n’a jamais existé ! Ajouta Taïs.

Puis, elles arrivèrent chez Karin. Après un bon goûter, elles rejoignirent le père de Karin qui leur dit :

— Puisque vous êtes toutes là, j’ai quelque chose à vous dire.

— J’espère que ça expliquera pourquoi nous avons des pouvoirs depuis ce matin, dit Taïs.

— Hier soir, la déesse elfique Celeana a envoyé un signe selon lequel des forces maléfiques vont frapper cette planète et peut-être avez-vous été choisies pour les vaincre, expliqua le prêtre en montrant l’œuf scintillant sur la table.

— Je me demande ce que c’est… dit Taïs avec curiosité.

Soudain, l’œuf se mit à éclore et en surgit un petit hérisson blanc, semblable à une peluche aux yeux grands et bleus, équipée d’une auréole sur la tête et d’une paire d’ailes scintillantes dans le dos.

Le petit animal se mit à parler avec une voix aigüe et féminine :

— Bonjour ! Je m’appelle Angélique.

Solange écarquilla les yeux et bondit de surprise :

— C’est moi ou ce hérisson parle ?

— De plus, les hérissons ne naissent pas dans des œufs ! Ou alors, je suis en train de rêver, ajouta Karin.

— Il est mignon ! Un vrai petit ange ! sourit Taïs.

Le petit animal mordit la main de Karin qui réalisa qu’elle ne rêvait point. Angélique dit :

— Oui, je parle. Je suis un dolyte.

— Qu’est-ce qu’un dolyte ? demanda Solange

— Ce sont des créatures qui, dès la naissance, cherchent des guerrières pour protéger le monde des forces du mal. Nous les guidons et leur donnons une amulette magique. Nous pouvons prendre une apparence humaine quand nous le voulons, mais en ce qui me concerne je préfère être discrète en restant sous la forme d’un animal. Et en ce moment, des forces obscures menacent la planète.

— Donc, tu considères que nous sommes des guerrières ? demanda Solange.

— Oui. La constellation d’Arcos vous a donné des pouvoirs qui vous permettront de vous battre. Solange a une grande vitesse, Karin a une force surhumaine et Taïs est dotée d’une intelligence qui permettra de créer des inventions ou d’élaborer des stratégies. Voici des amulettes qui vous donneront votre tenue de combat et de redoutables pouvoirs. L’amulette de l’étoile, du triangle et du cœur, déclare Angélique en faisant apparaitre trois amulettes : une étoile bleue, un triangle jaune et un cœur rouge.

Les trois amies saisissent les amulettes et Karin demanda :

— C’est très joli ! Comment faire pour l’activer ?

—Tu dois la saisir et dire « Amulette du cœur, activation ». Répondit Angélique.

—Très bien. Amulette du cœur, activation ! s’exclama Karin, en brandissant l’amulette dans sa main. Ses deux amies firent de même et se transformèrent en puissantes guerrières prêtes à affronter les forces du mal.

Puis, Solange se regarda dans le miroir et bredouilla :

— Euh… le bling-bling, ce n’est pas mon truc.

— Puisque nous sommes des guerrières, je me demande qu’est-ce qu’on va taper ! J’ai hâte de me servir de mes poings ! s’impatienta Karin.

— Maintenant, le destin du monde est entre vos mains ! Il faut que j’aille sur l’île de Sérénité pour voir la déesse, dit le père de Karin en quittant la maison.

Angélique s’exclama :

— Quelque chose de terrible se passe dans une bijouterie près d’ici !

— Je me disais que lorsque des bijoux en or ne coûtent pas cher, c’est qu’il y a quelque chose de pas net ! répondit Taïs.

Solange et ses amies se précipitèrent vers la bijouterie. En ouvrant la porte du magasin, elles s’aperçurent que les clients qui avaient enfilé les bijoux s’étaient endormis. Soudain, un collier mis en exposition se transforma en un horrible serpent géant à trois queues. Karin s’exclama avec horreur :

— Dans les jeux de rôle, affronter les monstres c’est ludique, mais en vrai, je ne savais pas qu’on aurait affaire à des créatures aussi affreuses et dégoûtantes !

— C’est bizarre, je pensais que tu avais hâte de te battre, Karin, la taquina Solange.

— Cette créature est menaçante ! Angélique, comment attaquer ce monstre ? questionna Taïs.

— Pour vous débarrasser de ce monstre, il faut utiliser les pouvoirs de vos amulettes. Pour les utiliser, dites les mots qui vous viennent à l’esprit en rapport avec vos amulettes au bon moment, expliqua Angélique.

Solange positionna ses mains et cria :

— Tourbillon d’étoiles !

Soudain, une tornade d’étoiles bleues balaya le monstre, ainsi que Karin et Taïs. Le monstre se retrouva au sol, confus, tandis que Karin et Taïs se retrouvèrent dans deux coins de la pièce. Solange s’excusa :

— Oups, je suis désolée, les filles !

— C’était une vraie catastrophe ! répondit Karin.

— Le monstre est confus ! Karin, essaie de l’achever ! Pourvu que ton pouvoir soit redoutable, lança Taïs.

Karin bondit sur la créature en criant :

— Poing de feu !!

Son poing devint enflammé et frappa la créature. Le monstre redevint un simple collier réduit en tas de cendres avec une fumée pourpre qui s’estompa. Les bijoux ensorcelés redevinrent de simples bijoux et les clients endormis se réveillèrent. Solange était toute contente :

— Cette expérience était géniale ! J’espère qu’il y en aura d’autres !

— J’espère ne pas voir d’autres horreurs comme cette chose, dit Karin.

— Maintenant que je connais vos attaques, la prochaine fois, je pourrai mettre une stratégie en place, affirma Taïs.

— Angélique, après avoir tué un monstre, est-ce qu’on gagne un niveau ou quelque chose comme ça ? demanda Solange.

— Contre des monstres comme ça, non. Mais lorsque vous mettrez fin à une menace, vous gagnerez plus de puissance et de nouvelles attaques, répondit Angélique.

— Qui a envoyé ce monstre ici, et pourquoi ? demanda Taïs.

— Je ne sais pas, je dois mener mon enquête de mon côté… Mais on aurait dit que ces bijoux aspiraient l’énergie des humains, réfléchit Angélique.

— Qui peut vouloir faire une chose pareille ? se demanda Taïs.

Le lendemain, au collège Acadia, certains élèves racontaient ce qu’il s’était passé à la bijouterie. La rumeur selon laquelle trois guerrières aux pouvoirs magiques existaient, se répandit très vite, sans que personne ne connaisse leur véritable identité. En classe, Karin, Solange et Taïs dormaient, épuisées à cause du combat de la veille.

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