Chapitre 5: Une journée sans Solange
Le lendemain, Sharon grondait Ronan: « Je ne suis pas fière de toi. Tu n’es pas capable d’accomplir une simple quête qui consiste à t’emparer de l’énergie des êtres humains ! A cause de ta succession d’échecs, le seigneur Balmoth est furieux contre toi !
— Pitié maîtresse, ne vous mettez pas en colère ! Cette fois-ci, il n’y aura plus d’échecs. Je vais ensorceler un club de sport ! Les humains qui s’y rendront vont vite se fatiguer et toute l’énergie qu’ils auront dépensée ira directement à Balmoth. Cette fois-ci, je n’utiliserai pas de monstre et votre rituel sera prêt. Répondit Ronan avec crainte.
— C’est ta dernière chance. Malheur à toi si tu échoues !
— Je vous le promets, maîtresse. »
Donc, Ronan se déguisait en coach sportif pour mettre son plan à exécution et dans un gymnase, il invoqua une étrange sphère au plafond et attendait patiemment.
***
Au collège, les élèves étaient surpris de ne voir que Karin et Taïs et s’en frottaient les mains. Sarah les interrogea avec un ton ironique : « Tiens, la serpillère n’est pas avec vous ?
— Non ! Répondit Karin.
— C’est une bonne nouvelle, comme ça la classe ne s’encombrera pas de sa personne ! Et puis, elle n’est plus là pour vous protéger de moi ! Je pourrai vous faire tout ce que je veux. »
En classe, l’enseignante du cours d’histoire interrogea Karin et Taïs : « Solange n’est pas là ? Elle est toujours en pleine forme, d’habitude.
— Euh…elle est malade ! Je lui prendrai les cours. Répondit Taïs.
— Je suis sûre qu’à force de s’habiller dans une poubelle et de se savonner avec du shampoing périmé, elle a dû attraper des champignons ! » S’écria Hélène. Toute la classe se mit à rire, tandis que Karin boxe son voisin de table qui gloussait. L’enseignante s’empara de son carnet et l’envoya chez le CPE. En plein cours, Sarah déposa un billet d’absence qu’elle avait rempli elle-même dans la boîte d’objets trouvés et invita ses camarades à le lire. A la fin du cours, après avoir entendu ses camarades rire silencieusement, Taïs regarda dans la boîte d’objets trouvés et aperçut le fameux billet d’absence :
La fillette déchira le papier et le jeta à la poubelle. En récréation, les élèves envoyaient des messages humiliants à Solange en riant, tandis que Taïs et Karin s’inquiétaient aux côtés d’Angélique. Taïs s’attrista : « Même quand Solange n’est pas là, elle se fait embêter.
— Personne n’est à ses côtés pour la réconforter. Son optimisme légendaire est mis à l’épreuve. A chaque situation comme celle-ci, elle trouve le moyen d’en rire. » Dit Karin.
Angélique sortit du cartable de Taïs et dit : « Les filles ! Il paraît que des sportifs se sont mystérieusement endormis dans un gymnase !
— C’est sûrement l’œuvre d’un monstre ! S’énerva Karin en serrant les poings.
— Oui ! Vous devez y aller ! Ordonna Angélique.
— Il n’y a pas Solange ! S’inquiéta Taïs.
— Avec ou sans Solange, il faut y aller ! J’espère juste ne pas avoir affaire à un monstre trop effrayant. On ira au combat dès que nous aurons fini les cours.» Dit Karin.
Au gymnase, des sportifs s’épuisaient rapidement et la sphère métallique absorbe leur énergie qui fut transférée au miroir dans lequel se trouvait Balmoth.
Soudain, Taïs et Karin accompagnées d’Angélique entrèrent dans le gymnase. Dans la salle de musculation, Karin s’exclama : « Tout le monde est endormi mais où est le monstre ?
— Sûrement dans une autre pièce ! » Répondit Taïs en ouvrant la porte qui mène à la salle de gymnastique.
Taïs et Karin transformées en guerrières, ouvrirent la porte. Ronan qui reprenait sa tenue obscure, ricana : « Je vous attendais, mesdemoiselles. Cette fois-ci vous ne pouvez rien faire ! Leur énergie a été transférée au seigneur Balmoth ! Il est impossible de la récupérer !
— Nous te punirons ! » S’écria Karin en le montrant du doigt.
— Tu n’es pas un monstre ? Mais qui es-tu ? Demanda Taïs.
— Je suis Ronan, le serviteur de la fée Sharon et du seigneur Balmoth et vais en finir avec vous !! »
— Très bien ! On doit se transformer ! Amulette du cœur ! Activation !
— Amulette du triangle ! Activation ! »
Ronan tira des flèches sur les guerrières qui les esquivaient avec difficulté. Taïs utilisa sa chaine de triangles pour protéger elle et son amie. Angélique remarqua une marque rouge sur le front de Ronan puis donna une indication aux guerrières : « Ce garçon est envouté ! Karin ! Je te donne la baguette de guérison ! Lorsque Ronan sera immobilisé, tu pourras l’utiliser !
— D’accord ! » Répondit Karin qui reçut un bâton rose en forme de cœur.
Puis, Taïs repéra la sphère maléfique : « C’est sûrement cette chose qui absorbe l’énergie des sportifs.
— Dans ce cas, un bon coup de poing enflammé peut l’anéantir mais elle est trop haute. » Répond Karin en visant la sphère.
Taïs montra l’équipement de gymnastique: « Tu peux utiliser le matériel de gymnastique pour y arriver. Rappelle-toi du parcours noté en sport au premier trimestre.
— Solange serait forte à cet exercice, mais bon, je vais essayer ! » Dit Karin. Elle grimpa sur une échelle et se retrouva en équilibre sur une plate-forme.
Ronan, qui comprenait ce que voulait faire Karin, décida de la rejoindre. La guerrière essaie de le frapper avec ses poings en criant : « Ecarte-toi !
— Est-ce une façon d’utiliser la violence pour avoir ce que tu veux ? Ce n’est pas très galant, mademoiselle. Répondit Ronan qui recule.
— Je ne suis pas là pour discuter ! Je dois détruire cette sphère ! De plus, tu es ensorcelé ! » S’énerva Karin.
Ronan voulait viser Karin avec une flèche, mais il trébucha à cause d’un matelas cylindrique que Karin a envoyé et tire une flèche qui rompit la corde qui maintenait la sphère qui tomba. Ronan se retrouva au sol, confus après s’être cogné la tête. Taïs dit : « Karin ! Il est sonné ! Tu peux le guérir !
— Oui ! Baguette de guérison ! Absorbe le mal ! »
Karin agita la baguette de guérison devant Ronan qui changea d’apparence : Ses cheveux noirs devinrent argentés, ses cernes disparurent et son teint pâle devint mat. Et il retrouva son ancienne tenue d’aventurier.
Taïs et Karin brisèrent la sphère qui s’estompa. Les sportifs endormis se réveillèrent confus pendant que les jeunes filles et le garçon sortaient du gymnase.
Ronan se réveilla et posa des questions : « Qu’est-ce que je fais là ? Qui êtes-vous ? J’ai l’impression de me réveiller d’un cauchemar.
— Nous sommes des guerrières destinées à sauver le monde contre les monstres. Nous t’avons libéré d’un ensorcellement. Expliqua Taïs.
— Il faut qu’on aille au manoir pour sauver Solange et prendre les pierres arc-en-ciel qui nous manquent. Elle m’a dit qu’elle est enfermée là-bas. Ajouta Karin.
— N’y allez surtout pas ! Ce manoir est hanté par un esprit démoniaque ! Votre amie est sûrement sous son emprise à l’heure qu’il est ! S’écria Ronan.
— Pourquoi dis-tu ça ? Demanda Taïs.
— Je me souviens que je voulais m’emparer des deux pierres arc-en-ciel qui s’y trouvaient. Dans les sous-sols, j’ai découvert une pièce bizarre. Au moment où j’ai ouvert un coffre, quelque chose de malsain s’est emparé de moi et j’ai entendu un rire démoniaque provenant d’un miroir. Donc, renoncez à cette quête. Expliqua Ronan.
— Pourtant, il faudra s’y rendre pour mettre un terme à cette menace ! Déclara Taïs déterminée.
— De toute façon, nos pierres arc-en-ciel sont entre les mains de la déesse Celeana. Ajouta Karin.
— Très bien. Lorsque vous aurez fini votre quête, donnez-moi les pierres. » Dit Ronan d’un ton malicieux. Il salua les guerrières et s’en alla. Kabalé qui était dans les parages, après avoir écouté toute la conversation, rentra chez elle.
***
Au manoir de Sharon, Balmoth s’adressa à Sharon : « Quel dommage ! Ronan s’est libéré de mon envoutement ! Il est redevenu un simple rodeur ! Pour une fois, il a fait du bon travail, puisqu’il m’a donné assez d’énergie humaine. Il ne me manque plus que les pierres arc-en-ciel.
— Donc, je n’ai plus personne pour repérer ces gemmes. »
Dans la chambre de Sharon, Kabalé dit à sa maîtresse : « Pour les pierres, elles sont entre les mains de la déesse Celeana ! Tu ne peux pas les prendre.
— Très bien, alors, elle et ses guerrières viendront chez moi pour libérer leur amie. Il faut juste que je trouve une formule pour leur tendre un piège si l’une d’elles entrait dans ma chambre. »
Elle sortit son grimoire et regarda avec intérêt une page sur laquelle se trouvait une formule qui permettait de donner la vie à une poupée.
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