Chapitre 8: Le manoir de Sharon

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Après quelques virages, le paysage s’assombrissait, les arbres devenaient menaçants et des poupées lugubres pendaient à certains arbres. Le vieux et sinistre manoir se dressait devant les quatre compagnons. Karin fut effrayée : « Un vieux manoir, ça commence bien ! En plus, il y a d’horribles poupées qui pendent aux arbres ! C’est glauque ! Je comprends pourquoi le lutin de Ronan a la frousse. » Ronan annonça avec un ton peu rassuré : « Nous y voici…C’est le manoir…

— Bon, comme dans les jeux de rôles, on n’entre pas par l’entrée principale et allons trouver une entrée secrète. Suggéra Solange.

— Je vous le déconseille ! Dans les sous-sols, se cache un démon ! Bon, maintenant que vous y êtes, je vous laisse faire votre quête et j’attends mon dû ici. Dit Ronan.

— Dans la logique, la sorcière est moins puissante que le démon et comme il s’agit d’une fée, elle doit être moins redoutable, il faut entrer par la grande porte. » Dit Taïs. Karin saisit son livre sur les sorcières et dit : « On verra à quoi elle ressemble…» Les portes de l’entrée principale s’ouvrirent brusquement avec Sharon debout sur le seuil. Karin, le visage pâle de frayeur, lâcha son livre à la page sur les sorcières et compara : « Elle a une robe noire… des yeux rouges en colère ! Dans mon livre les sorcières ont des yeux rouges et sont en colères car elles détestent les enfants, si elle est énervée, c’est sûrement parce que Taïs est parmi nous ! Elle a des ongles longs et les sorcières aussi ! Elle a un chat noir et près des escaliers, je vois un balai ! C’est sûrement celui qu’elle utilise pour jeter des sorts sur la terre ! »

— Son regard est le même que celui de la prof d’histoire lorsqu’elle nous rendait nos contrôles qu’on avait ratés. » Rit Solange.

Puis, Karin pointa Sharon du doigt : « Sharon ! Je sais ce que tu es ! Tu es une sorcière ! Tu as un beau visage mais je suis sûre que tu as pris une potion pour être belle alors qu’en vrai tu es vieille avec des verrues et un nez crochu ! »

Sharon croisait les bras et regardait Karin avec un air ennuyé. Karin gémit : « Pourquoi ça n’a pas marché ? On dit que si on montre une sorcière du doigt en lui disant ce qu’elle est, elle se change en crapaud ! » Sharon prit le livre des mains de Karin, le jeta et se moqua : « Si c’était aussi facile, ça ferait longtemps que toutes les sorcières auraient été changées en crapauds. Vous les humains, avez une imagination puérile ! Un jour, vous verrez probablement de vraies sorcières et ça n’aura rien à voir avec vos histoires. Une sorcière n’a pas des ailes comme les miennes. Et puis, je n’ai pris aucune potion pour m’embellir. Ceci est mon apparence normale ! Et c’est très malpoli de montrer du doigt !

— Karin ! Tu pourras enfin arrêter de trimballer ce stupide livre ! » Dit Taïs, tandis que Karin ramassait le livre en se sauvant avec le sceptre de cristal par la même occasion.

Puis Sharon fit entrer les guerrières chez elle en ignorant Karin et ferme la porte. Quelques secondes plus tard, elle remarqua que le sceptre de cristal manquait et gronda Kabalé : « Le sceptre n’est pas là ? Et où se trouve la trouillarde ?

— Elle a sûrement pris le sceptre et a fui en te voyant. » Répond Solange à la place de Kabalé.

Taïs essaya d’être gentille avec Sharon en lui faisant des compliments : « Je n’ai pas mes lunettes pour voir à quoi tu ressembles mais…tu as été si bonne de libérer Solange pour qu’elle puisse me sauver. » Sharon écarquilla ses yeux et compara la fillette à sa défunte sœur : « Amélie faisait aussi preuve d’une telle gentillesse… Cette gamine lui ressemble pas seulement au caractère, mais aussi physiquement ! Sans ses lunettes, c’est son portrait craché…Non ! Je ne dois pas me laisser attendrir ! »

Pendant ce temps, Solange rôdait dans le salon en sifflant et découvrit que Karin était perchée à la fenêtre avec le sceptre de cristal puis entendit Sharon arriver et fit signe à Karin de se cacher derrière les rideaux. Mais en se cachant, Karin tomba et perdit sa chaussure qui glissa jusqu’aux pieds de Solange. La guerrière bleue, voyant Sharon arriver, se dépêcha de rendre la chaussure à sa propriétaire.

Sharon demanda à Solange : « Qu’est-ce qui se passe ici ?

— Franchement, la femme de ménage est partie en vacances ou quoi ? Ce rideau est vieux et laid ! De plus, la fenêtre donne une vue ignoble sur les poupées qui pendent aux arbres ! C’est moche !» Répondit Solange en fermant et frottant nerveusement le rideau pour cacher son amie.

Elle continuait d’aider son amie à se cacher et lorsqu’elle allait vérifier derrière le rideau, Sharon l’arrêta : «Je ne te permets pas de partir ! Je vais punir tous les humains en mettant le chaos à Solaris !

— Je vais punir tous les humains en mettant le chaos à Solaris ! Répète Solange avec humour.

— Quoi ? Tu as osé te moquer de moi ?

— Quoi ? Tu as osé te moquer de moi ?

— Arrête tout de suite !

— Arrête tout de suite !

— Ignorante ! Tu ne te rends pas compte que tu t’adresses à la plus puissante des fées ? Gronda la fée en attrapant Solange par le col.

— Quelle horreur ! Tu as une verrue sur le nez ! Il faut que je trouve de quoi la brûler, ma vilaine mais zut ! Je n’ai pas de briquet sur moi… » Répondit Solange en faisant semblant de se fouiller.

Sharon se regarda à travers le grand miroir qui se tenait près des escaliers et insulta Solange : « Menteuse ! » Karin fit glisser le sceptre de cristal vers Solange qui essayait de le ramasser, mais Sharon écrasa sa main avec son talon aiguille. Solange grimaça à cause de la douleur que cela lui infligeait.

La fée récupéra le sceptre et se moqua : « Te voilà à mes pieds, insolente ! Regarde ce que tu fais ! Ton corps transpirant et tes cheveux négligés salissent mon marbre que Kabalé venait de nettoyer ! » Soudain, Sharon entendit du bruit derrière les rideaux. Elle se retourna et vit les cheveux rouges de Karin dépasser. Elle lui dit : « Inutile de te cacher ! Je sais que tu es là ! » Karin sortit des rideaux déçue et aida son amie à se relever en puis utilisa son pouvoir de guérison pour lui soigner la main. Puis, toutes les guerrières s’asseyaient sur le canapé et les fauteuils avec un regard inquiet alors que Sharon leur parlait: « Tout ce temps et ce travail ! Grâce au seigneur Balmoth j’ai eu cette puissance pour punir tous les humains pour ce qu’ils ont fait à Amélie ! Je vais servir le seigneur des ténèbres, Balmoth. Avec la puissance de ces pierres arc-en-ciel qui le libèreront, ce monde deviendra son empire.

— Très attendrissant…pour une harpie ! Taquina Solange alors que Sharon jeta un verre que Solange esquivait.

— Sharon ! Je peux te poser une question ? Demanda Kabalé.

— Que veux-tu ?! Demande Sharon.

—Tu avais promis à Amélie que tu ne ferais pas de mal aux humains! As-tu oublié ? Pleura Kabalé.

—Maintenant, ça a changé ! L’humanité périra ! » Ricana Sharon.

Kabalé, révoltée, mordit la cheville de Sharon qui se prit les pieds dans sa longue robe et trébucha en lâchant le sceptre qui tombait et glissait au sol. Solange et Sharon se battaient au sol pour récupérer le sceptre.

Sharon cria : « Donne-moi ce sceptre !

— Non !

—Donne-moi ce sceptre !

—Jamais ! Sorcière ! »

Et Angélique s’écria : « Kabalé ! Va récupérer le sceptre ! Et Karin, va chercher les autres pierres arc-en-ciel ! Je t’accompagnerai.

— Oui. Taïs, prête-moi ton invention ! Ordonna Karin.

— Elle ne marche pas ici, il y a trop d’interférences. Répondit Taïs.

— Ah zut… Bon, je chercherai avec mon instinct de chasseuse de trésor et vais devoir visiter cette maison lugubre ! » Dit Karin embarrassée. Elle monta les escaliers qui menaient aux chambres avec Angélique qui la suivait.

Kabalé saisit le sceptre de cristal dans sa bouche et se plaça en haut des escaliers. Sharon poussa Solange et s’écria : « Ne me touche pas espèce de souillon ! » Puis, elle rejoignit Kabalé grâce à ses ailes. Kabalé lance le sceptre qui atterrit entre les mains de Taïs. Sharon chercha Kabalé : « Viens là vilain chat ! Comment as-tu osé me trahir ? » Solange, qui était devant le miroir appelle Kabalé : « Viens dans mes bras mon chaton !

— J’arrive ! » Répond Kabalé qui prit son élan et saute par le balcon des escaliers et Solange la rattrapa.

Sharon se tint en haut des escaliers et regarda Solange et Kabalé : « Bon voyage toutes les deux ! Prison du miroir ! Enferma riorim ! » Elle lança un sortilège que Solange esquive pour que le sort puisse réfléchir sur le miroir, puis le miroir aspira Sharon qui s’y retrouva enfermée.

Sharon hurla à Solange : « Sors-moi de là, idiote !!

— Voilà qui t’aidera à mieux réfléchir ! Alors miroir ! Qui de nous deux est la plus belle ? Plaisanta Solange

—C’est moi !! Hurla Sharon qui donna des coups.

—Nous devons attendre que Karin trouve les pierres arc-en-ciel. Suggéra Taïs.

—Ma poupée Miranda est prête à l’accueillir. Si votre amie entre dans ma chambre, mon pantin va gentiment s’occuper d’elle. Déclara Sharon.

— Karin est un peu trouillarde mais elle a un puissant coup de poing de feu qui aura raison d’une poupée de chiffon ! Se moqua Solange.

— Cela m’étonnerait. Cette poupée a plus d’un tour dans son sac. Votre amie ne pourra pas vaincre Miranda. » Répondit Sharon avec orgueil.

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