Chapitre 9: Jeu d'enfant
Après avoir monté les escaliers, Karin se retrouva dans un long couloir sombre tapissé de moquette pourpre recouvrant les dalles de pierre. Les murs étaient décorés de tableaux aussi lugubres les uns que les autres. Le premier tableau représentait une femme qui semblait avoir une trentaine d’années avec un sourire machiavélique. Sous le tableau, une étiquette indiquait « Férosa ». Face à une double porte, un tableau représentait Sharon tenant une poupée aux yeux grands ouverts et un large sourire. Face à ce tableau, Karin recula d’effroi : « Angélique ! Je n’aime pas ça du tout ! » Mais Angélique incita Karin à franchir la double porte : « Les pierres arc-en-ciel se trouvent sûrement dans cette pièce ! » Karin ouvrit doucement la porte qui donnait sur une sombre et luxueuse chambre. Les dalles noires et rouges étaient recouvertes par un agréable tapis pourpre. Au fond de la pièce se trouvait un grand lit. A côté du lit trônait une coiffeuse équipée d’un miroir et de nombreux produits de beauté. Karin marchait sur le tapis qu’elle trouvait aussi agréable que du coton. Mais à côté de la double porte, elle fut effrayée par une sinistre collection de poupées aux yeux fixes qui semblaient la regarder.
La guerrière s’écria avec horreur : « Comment peut-on dormir avec des choses pareilles dans une chambre ?! » Soudain, une poupée qui ressemblait légèrement à Sharon lévita et parla à Karin avec une voix aigüe et moqueuse : « Ce n’est pas bien d’entrer dans une chambre sans y être invitée !
— C’est bon ! Un de mes pires cauchemars a pris vie ! S’exclama Karin en se cachant les yeux.
— Viens jouer à cache-cache avec moi ! Tu n’auras pas les pierres tant que tu ne m’auras pas vaincue ! »
La poupée sortit de la chambre avec un large sourire, tandis que les pierres disparurent soudainement dans leur cachette. Angélique suggéra : « Il faut vaincre cette poupée qui est probablement un monstre. Tu dois la trouver et la détruire !
— Je ne veux pas ! C’est trop effrayant ! Pleura Karin.
—Si tu veux, je t’accompagne. Proposa Angélique.
— Merci ! » Répondit Karin en posant la hérissonne sur l’une de ses épaules.
La guerrière rouge saisit et alluma une chandelle qui était sur une table de chevet et sortit doucement de la chambre. Dans le couloir, elle tendit l’oreille : Un piano jouait une musique enfantine au ralenti. Karin pensa : « J’ai l’impression d’être dans un film d’horreur ! » Elle scruta chaque pièce du couloir. La poupée n’était ni dans la salle de bain, ni dans la deuxième chambre à l’allure plus innocente et enfantine que la première. En se rendant au fond du couloir, elle entendit un rire moqueur derrière une porte au fond.
La jeune fille appréhendait la suite des évènements: « La poupée est sûrement là…Que va-t-il se passer ? Cette musique et ce rire me mettent mal à l’aise…
— Je suis avec toi ! N’oublie pas que tu es une guerrière dotée d’une force surhumaine ! Ce n’est pas une poupée de chiffon qui aura raison de toi ! Si ça se passe mal, j’appelle les autres. Mais tu vas y arriver ! Le mal ne gagnera pas ! » Encouragea Angélique.
Encouragée par la créature, Karin se décida à ouvrir doucement la porte qui donnait sur un petit salon.
Au fond de la pièce, un piano jouait tout seul la musique que Karin entendait depuis ce temps. Karin s’approcha de l’instrument. « Il n’y a pas de pianiste… » Mais derrière elle, un rire malsain de petite fille se fit entendre. La guerrière se retourna et aperçut la poupée assise sur une petite chaise près d’une petite table équipée d’un service à thé.
Karin posa sa chandelle sur une petite table près de la porte. La poupée se mit soudainement à bouger et gloussa: « Tu m’as trouvée ? Essaie de me tuer avant que je ne te tue !
Karin prit son élan et se jeta sur la poupée qu’elle frappa d’un coup de poing de feu. « Vilaine poupée psychopathe ! »
La poupée se décomposa au sol. Au moment où Karin était sur le point de quitter le salon, La poupée se reconstitua comme par magie et quatre longues lames aussi tranchantes que des lames remplacèrent ses bras et ses jambes. La poupée ricana : « Ha ha ha ! Tu pensais te débarrasser de moi aussi facilement hein ? Viens-là que je te tue, méchante fille !
— Tu es devenue plus effrayante qu’avant ! S’écrie Karin.
— Karin ! Tu peux encore la vaincre ! Tu dois lui donner un coup plus puissant que le premier mais fais attention aux lames ! » Conseille Angélique.
La poupée prit son élan et se jeta sur Karin qui essayait tant bien que mal d’esquiver les lames. En saisissant les deux lames inférieures, Karin tenta d’esquiver les lames du haut mais l’une d’elles effleura l’une de ses joues. Karin serra les dents à cause de la blessure. Grâce à sa force, Karin brisa les deux lames du bas qui déchiraient ses gants. La poupée demanda avec un air sarcastique : « Argh ! A tes amies aussi tu leur fais ça ?
— Tais-toi ! A présent, plus que les bras ! »
Karin put saisir le corps de la poupée par le bas puis arracha les lames par le haut d’un coup sec. La poupée devenue vulnérable, essayait dissuader Karin de la détruire : « Tu n’oserais pas faire ça ! Monstre ! Comment oses-tu faire ça à une pauvre petite poupée ?
— C’est la meilleure ! Crève saleté ! Poing de feu ! » S’exclama Karin en détruisant le jouet d’un coup de poing plus puissant que le précédent.
La poupée était réduite en plusieurs morceaux et devenue irréparable, tandis qu’une petite fumée pourpre sort des morceaux et s’estompait. Karin scruta les pièces et lut sur un morceau « Miranda » La jeune fille constata : « Elle a donné un prénom à cette chose ! Bon, je retourne chercher les pierres dans la chambre. » Tandis que le piano s’arrête de jouer.
Karin se soigna et recoud sa tenue, puis retourna dans la chambre dans laquelle elle était entrée. « Je suis heureuse que ce maudit piano se soit arrêté !
— Bon, les pierres sont probablement dans l’armoire. Dit Angélique.
— Quelles autres joyeusetés va-t-on trouver maintenant ? Demanda Karin en ouvrant l’armoire.
Karin aperçut une collection de vêtements gothiques et des produits de beauté. Sous les robes sombres, elle trouva un coussin de velours avec les pierres arc-en-ciel verte, bleue et violette et sursaute en apercevant une araignée qui s’y promenait.
Karin prit les pierres et se dépêcha de les apporter à ses amies. Angélique félicita Karin : « Tu as été courageuse !
— Tu t’es battue ? Raconte-moi ! Demanda Solange avec curiosité.
— Oui, elle a une horrible collection de poupées et l’une d’elles a pris vie et voulait me défier mais j’ai réussi à la détruire malgré des blessures.
— Impressionnant ! J’ai toujours cru que tu prendrais tes jambes à ton cou en voyant Miranda. Dit Sharon avec déception.
— C’est grâce à Angélique si j’ai pu la battre. Par contre, il y a de fortes chances que je fasse des cauchemars à cause de tes poupées et de ton piano ! » S’écrie Karin tandis que les deux autres guerrières rient. Soudain, les sept pierres arc-en-ciel fusionnent avec le sceptre de cristal. Karin conclut : « Je comprends pourquoi mon père m’a confié le sceptre !
— Il faut maintenant appeler la déesse ! » Dit Solange.
Karin se concentra et la déesse apparut. De sa douce voix, elle parla à Sharon : « Fée Sharon ! Une bonne fée ne doit pas se venger !
— Je ne voulais que réaliser le vœu de ma sœur Amélie.
— Une fée aussi gentille et innocente qu’Amélie ne peut pas souhaiter une chose pareille ! Supplie Celeana.
— Elle aimait les humains et voulait devenir une fée marraine pour les rendre heureux, mais en s’aventurant à Solaris, des brutes lui ont ôté la vie pour s’amuser ! » S’expliqua Sharon.
Celeana invoqua le fantôme d’une petite fée ressemblant à Taïs qui était vêtue d’une robe bleue et qui avait des ailes blanches dans le dos. Karin s’affola : « Ah ! Un fantôme ! » Puis elle se cacha derrière Solange qui rit. Sharon, voyant l’apparition, s’écrie : « Amélie ! » La petite fée était horrifiée et ne reconnaissait pas sa sœur : « AAH ! Qui est cette horrible sorcière ?!
—Cette horrible sorcière, comme tu dis, est ta sœur. Répond Celeana.
— Ce qui lui est arrivé, elle l’a bien cherché. Dit Kabalé fâchée.
— Amélie ! Tu es la seule qui puisse raisonner Sharon pour qu’elle abandonne ses horribles pouvoirs et sa soif de vengeance ! Supplia Celeana.
— Oui ! Je vais essayer. » Répond Amélie.
Amélie prit son courage à deux mains et affronta sa sœur: « Sharon ! Je n’aime pas la sorcière que tu es devenue ! Tu n’es plus la gentille fée que j’ai connue ! Tu m’avais promis de ne pas te venger et de protéger ce monde!
— Je fais tout ça pour toi. Répond Sharon.
— Tu vas trop loin ! Une fée ne s’abaisse pas à la vengeance et ne sème pas le chaos en pactisant avec un démon!
— Que veux-tu que je fasse ?
—Redeviens la fée que j’ai connue en rejoignant les guerrières! S’il te plait! Ceci est mon vœu le plus cher ! Souviens-toi ! Avant, j’étais heureuse d’avoir un ange gardien comme toi ! Ici, il y a forcément quelqu’un qui aurait besoin de toi ! Supplie Amélie.
— J’aurais aimé avoir une fée comme ange gardien ! Ajoute Taïs.
— Pardon Amélie ! Tu as raison ! Je vais abandonner mes pouvoirs maléfiques et combattre les forces maléfiques ! » Répond Sharon d’une voix douce, tandis qu’Amélie sourit.
Solange doute : « Elle dit la vérité ou elle nous ment ?
— Sharon ne mentirait jamais à une personne qu’elle aime. » Explique Kabalé.
Puis, Celeana utilisa ses pouvoirs mystiques pour sortir Sharon du miroir et faire disparaître le fantôme d’Amélie qui salue : « Au revoir, grande-sœur ! ». Angélique s’adressa à Karin : « Karin ! Utilise ton bâton de guérison !
— Oui ! Bâton de guérison ! Supprime le mal qui habite cette fée ! » Et Sharon sentit ses pouvoirs maléfiques l’abandonner et sa robe devient une robe féérique. Angélique s’adresse à Kabalé : « C’est le moment ! Donne-lui ses pouvoirs de guerrière !
— Oui. Sharon ! Prends cette amulette ! C’est l’amulette de la lune! » S’exclame Kabalé en faisant apparaître une amulette noire en forme de lune. Sharon prit l’amulette et s’exclame : « Amulette de la lune! Activation ! »
Et elle se retrouva vêtue d’une robe sans manches noire brodée de rouge avec des escarpins rouges et des bas noirs ainsi qu’une baguette magique noire en forme de lune à disposition. Kabalé dit : « Elle a la même puissance que Solange. Si elles travaillent ensemble, rien ne pourra les arrêter. »
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