Chapitre 5 : Mission sauvetage.

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Devant une citadelle aussi moche qu'un démon qui se serait fait piétiner par un troupeau de vaches, deux êtres magiques attendaient la bonne occasion pour s'infiltrer. Infiltration ? On a bien dit infiltration ? La dernière fois que Félicie en a tenté une, certes bah elle avait réussit, mais quand même. Face à des gardes tous plus mauvais les uns que les autres. Elle avait multiplié les erreurs de débutantes.

Mais point de panique, Aaron était là ! Heu, lui aussi était loin d'être un expert en infiltration. Sa seule différence avec la fée ? Une tête un peu plus froide et réfléchie, de la maturité ? Quoique... Bon, ça démarre mal, mais très mal cette histoire. Point positif : n'ayant plus le feux aux fesses, elle avait l'esprit entièrement concentré sur la mission.

Elle remarqua surtout qu'Aaron avait... changé de tenue ? Sombre, flottant au vent. Parfait pour l'infiltration. Non, ça bougeait beaucoup trop pour ça. Puis, il l'aurait trouvé où ? Aucun achat effectué, et personne à dépouiller pour ça. C'était autre chose.

  • Comment vous... Rha, je n’y arriverais jamais décidément. Comment fais-tu pour t'envelopper de magie comme ça ? Surtout l'élément des ténèbres. Il n’est pas censé être associé à l'hémisphère du chaos ?

  • Ouais, enfin c'est pas parce que c'est dominant là-bas que ça leur est réservé. Vous les fées, vous êtes les principaux utilisateurs de celui de la lumière, et pourtant...

Pour de meilleures explications, et surtout pour éviter à Aaron de passer des heures à faire comprendre l'idée, une démonstration s'imposa. Une sphère lumineuse se forma dans les mains du jeune mage. Félicie en fut alors choquée. Non, pire ! Outré ! Oui mesdames et messieurs ! Outré !

Couleur oscillant entre le jaune et le blanc ! Pourquoi ? Alors qu'elle, n'avait droit qu'à du vieux rose pourri et cliché ! Il y avait sûrement une arnaque, un truc spécial qui lui aurait échappé. Peu importait le temps et la méthode, elle se promettait solennellement de trouver la réponse. Mais pas tout de suite. Là, à force de faire de la lumière comme des idiots, ils vont finir par se faire attraper comme des amateurs.

Allez ! Quand faut y'aller... Bah faut y'aller. Prenant leur courage à deux fesses, le duo de bras cassés démarra son infiltration. Étape une ! Approche du bâtiment. Cette partie-là ne fut pas trop difficile : ils étaient mauvais, mais pas au point d'agir en plein jour. À la faveur de l'obscurité de la nuit, ils arrivèrent aux des portes de la citadelle. Quelques gardes à passer, et ce fut à Aaron de montrer ses talents. Mains sur le sol, il y imprégna sa magie. Une belle lueur verte s'y propagea. Près des vigiles, des lianes sortirent de terre pour les écarter de leurs postes, les ligotant et les bâillonnant les empêchant de donner l'alerte.

Rien que là, s'ils ne s'étaient pas fait remarquer, c'était un miracle. Des dizaines d'elfes noirs se précipitèrent donc constater le méfait. Mais Aaron était aussi ingénieux... Sournois que son vieux maître. Il profita de la situation pour modeler le mur du bâtiment et y créer un passage loin des yeux de tous. Félicie le regarda faire, partagé entre l'admiration et l'indignation. Merde ! Il lui avait vendu des super gardes d'élite, et obliger à perdre du temps en préparation... Pour ça ?

Pas le moment pour elle d'envoyer des reproches, ils s'engageaient déjà dans les couloirs de la citadelle. Et tant mieux, parce que vive la discrétion avec une fée qui aurait fait une scène de ménage. Ce fut elle qui prit ensuite la tête des opérations, sous prétexte qu'elle avait déjà fait une mission du même genre, elle. Avec un tel résultat mitigé, était-ce un argument recevable ? Pas sûr, mais elle se dirigeait vers les zones inférieures de la citadelle, forçant Aaron à la suivre. Pourquoi ? Bah sa petite sœur devait forcément être dans une cellule, et qui dit « cellule » dit «sous-sols». Après tout, c'était peut-être comme ça pour toutes les prisons.

Ouais, c'était vraiment un raisonnement à la con. Au moins, on va dire qu'au lieu de partir dans tous les sens ils avaient un début de piste. Plusieurs gardes furent neutralisés de la pire des façons : un flash lumineux pour les aveugler. Ce n’était pas super discret, surtout qu'ils tenaient toujours debout. Aaron et Félicie durent les assommer par la suite et les ligoter. Du coup, ça avait eu le temps de gueuler pour donner l'alerte.

C'est donc sous les sons de plusieurs cors que le duo de bras cassés arriva au niveau inférieur. Arpentant les couloirs, ce fut devant de grandes portes en acier ouvertes que la fée marqua un arrêt. La satisfaction pouvait se lire sur son visage.

  • J'ai trouvé ! Ça aura été rapide ! C'est ici les prisons !

  • Tu peux pas dire ça comme si c'était une évidence ! Qu'est-ce qui te permet d'affirmer une telle chose ?

  • Mais regardez... Regarde par toi-même ! Il y a des menottes, des cages, et plein d'instruments de torture !

Oui, il y en avait des ustensiles. Sauf que la fée, même si elle était très naturiste et avait le feu au cul, était loin de la vérité. Chevalet ; croix avec attache en cuirs, cages suspendues, fouets ; cravache, et je passe la liste complète, car il y avait bien trop de « trésors » ici. Aaron avait compris l'erreur de la fée. C'est bien ce qui aurait inquiété Félicie. D'où il connaissait la différence ? Disons qu'on pourrait accuser le vieux pour ça. Surtout qu'avec son adolescence en prison, il n’y avait pas beaucoup d'autre possibilité. Mais ce dernier peinait à expliquer à la fée la confusion qu'elle commettait. Il du même l'enserrer pour la tirer hors de la pièce. Celle-ci pesta, râla, lui fit une scène. Jusqu'à ce qu'il lui montre l’inscription au-dessus de la porte.

« Donjon des plaisirs »

La douce et innocente fée se mit à rougir en voyant son erreur. Vous y avez cru ? Non, la Félicie était certes un peu gênée, déconcertée. Ce genre de pratique n'existant pas chez son peuple. En revanche elle eut beaucoup de mal à prendre sur elle, et ne pas incendier Aaron. Lui qui était si « coincé » ; effrayé par la nudité, qu'il ait ce type de référence en devenait un scandale, une hypocrisie totale. Bref, elle allait lui en reparler longtemps, mais ce n’était pas le moment. Fallait continuer leur chemin jusqu'à trouver Nitescie.

Encore une fois, Félicie prenait les devants sans se soucier de l'avis de son compagnon. Elle s'engageait dans un escalier, laissant au pauvre Aaron le boulot de neutraliser les gardes. À tous les coups, faudra encore descendre en profondeur pour trouver la bonne cellule. Quoique... Non en faite. C'est une citadelle merde ! Ça monte dans les étages. Et bonne pioche, ils étaient déjà arrivés au bon endroit.

Bon par contre, fallait se frayer un chemin. Le couloir se révélait bien mieux gardé que les deux précédents. À croire qu'on les avait anticipés sur la raison de leur présence. Une bonne idée que le roi et la reine des fées n'avaient pas suivit. Du coup, bah ouais ils avaient trouvé Nitescie, mais Aaron et Félicie se retrouvaient seuls pour la sauver. Pas de renfort, une faible chance de succès, alors qu'attendent-ils pour se replier ? Pas moyen ! Pas après être arrivée si près du but.

Le mage élémentaire, bien que se voulant la voix de la raison, se préparait déjà à en découdre. Enlevant un long manteau qu'il portait depuis la prison, il ne garda qu'une chemise et un pantalon pour avoir les mains libres. Félicie n'avait raté ce détail. Donc, si elle souhaitait le voir à poil, fallait qu'elle lui pète la gueule, littéralement. Bon bah, elle déjà oublié le devoir conjugal. Lui se permit de lui donner des consignes. À elle ? Une princesse !

  • Reste en arrière, ça va être explosif !

  • Je croyais qu'on devait se battre ensemble ! Vous m'avez forcé à perdre du temps pour ça !

  • Quand je dis reste en arrière, ça veut dire sert toi de ta magie pour me soutenir !

  • Ça va, ça va ! Mais t'aurais pu le dire ainsi dès le début.

Bon bah, le travail d'équipe ça pue du cul. Communication désastreuse ; mauvaise entente ; zéro stratégie qui soit préparée à l'avance. Etait-ce vraiment nécessaire ? Aaron se tenait le ventre comme s'il tenté également d'expulser la pire des cuites jamais ingurgité. Les cheveux flottant au vent, il souffla un feu ardent tel un dragon enragé. Bon ça n’avait tué personne, mais en même temps, le voulait-il ? La chaleur fut suffisante à faire s'évanouir les gardes sur place. Si ça se trouve, ils étaient aussi mauvais que les autres. Non, soyons honnêtes, c'était Aaron qui était pété de puissance magique. Personne n'aurait pu résister à ça. Pas même la fée, qui aurait également fini inconsciente sans la protection d'un bouclier de lumière. Finalement, elle avait bien fait de s'entraîner. Mais, restait encore une question en suspens :

  • Votre fameuse garde des ombres, elle a fait pas fait long feu !

  • Je sais pas ce qui le pire. Le « vous » ou le jeu de mots vaseux. Mais pour te répondre, je doute qu'on les ait affrontés. Il ne se serait pas fait battre si facilement.

  • Moi je maintiens que vous... Que tu te sous-estimes beaucoup. Franchement c'était puissant ce crachat de flamme. Dégueu, j'ai cru que tu allais vomir, mais puissant !

  • Méfie-toi. On est pas tiré d'affaire. Et je persiste à dire qu'on a pas affronté l'élite de la citadelle.

Pas affronté l'élite ? Mais ils foutaient ces super gardes ? S'emmerder à enlever une princesse féerique pour aussi mal la surveiller ? Normal qu'Aaron soit méfiant, sceptique même ! Ou alors c'était un plan bien ficelé pour chopper la deuxième. Dans tous les cas, les deux sauveteurs de Nitescie avaient fait une grosse boulette. D'accord les gardes étaient hors jeu. Mais la petite sœur aussi. Et elle avait quand même son poids à peser, donc obligation de la porter, donc soit un voir les deux membres de l'équipe qui ne pouvait pas combattre à son aise.

Solution d'urgence ! Félicie arma son bras, et gifla sa cadette avec force ! Ce genre de baffe à te décoller la mâchoire. À croire qu'elle en avait déjà rêvé sans oser le faire. L’héroïne du récit. Surtout que ça n’avait pas marché. Peut-être une autre option ? Ha non, elle insiste la fée. Et d'une et de deux, et une troisièmes pour la route. Et la petite sœur qui émerge enfin. Et qui ressent la douleur surtout. Sa main sur ses joues rougies et chaudes, elle s'énerva légitimement.

  • Mais ça fait mal ! T'es folle ou quoi ? Pourquoi t'es vilaine avec moi ?

  • Pour te réveiller ! C'était trop dangereux de te transporter pour partir d'ici.

  • Ça fait mal, mais je te pardonne, car t'es venu me chercher. Même si tu en as mis du temps, t'es la seule à l'avoir fait.


Ho que c'était gentil comme remerciement, même si assez maladroit. Se plaindre du temps qu'elle avait mis Félicie, c'était un peu abuser. Surtout qu'elle n'y était pour rien, elle. C'est Aaron qui avait insisté sur le fait de prendre le temps nécessaire. Parlant du jeune homme, quand les yeux de Nistecie se posèrent dessus, il y eut... Comment dire ? Un changement de réaction. Déjà elle rougit par timidité. Puis, ce fut au tour de Félicie d'être la cible de son regard inquisiteur :

  • Ha d'accord, je vois. Je n’étais pas ta priorité, hein ?

  • Hé ! De quoi tu parles ?

  • Mademoiselle Félicie s'amusait bien pendant que j'étais ici ! Ça draguait les garçons !

  • Pas du tout ! C'est Aaron qui m'a aidé à te sauver !

Bon y'avait du factuel dans les propos de Nitescie. C'est vrai qu'elle avait «un peu» le feu aux fesses depuis qu'Aaron était présentable. Mais de toute façon, le mal était déjà fait. Elle était liée à lui qu'elle le veuille ou pas. Et puis, malgré ce fait irréversible, il ne s'était rien passé entre eux. Pour l'instant, car notre fée avait de la suite dans les idées. Ça, elle ne le disait pas à sa petite sœur, tout comme le mariage arrangé par le vioc. ? C'était déjà assez compliqué comme ça comme situation. Valait mieux pour elle de fermer sa gueule. Surtout que ce n’était pas le meilleur moment pour ça.

Problème, oui encore un, fallait le faire comprendre à Nitescie. Malgré l'indignation, elle était trop contente de pouvoir embêter sa grande sœur, qu'elle insistait, cherchait savoir tous les détails qui la lié à Aaron. Bon au moins lui, il avait compris qu'il ne devait pas s'en mêler. Surtout qu'il n'en avait pas envie. Mais fallait quand même se bouger avant de voir débarquer le grand méchant. Bah oui, fallait pas l'oublier. Félicie s'en souvenait heureusement et argumenta dans ce sens. Mais la cadette s'en foutait royalement, lorsqu'elle envoya bouler son aînée. Du coup ce qui devait arriver, bah arriva. Une aura chaotique se fit ressentir, tétanisant les deux fées qui n'étaient pas très... en phase avec ça.

Donc alors qu'ils avaient réussi leur mission, ils furent coincés au moment de la fuite , à cause de Nitescie. Ce qui nous amène à une question essentielle, existentielle, intemporelle :

Si A = au niveau de danger de la citadelle/ B = à la longueur du chemin

Soit F = la fatigue engendrée par le voyage, et X = Le prorata subit par le niveau de perversité subit chez le pépé,

Auquel on ajoute un facteur multiple d'Aléa d'accident de parcours magique/physique/psychologique.

Ce qui nous deux les indicateurs suivants:

C= nombre de coup de pieds.
H = notre ratio de hasard

Quel est le nombre de coups de pied que devra recevoir Nistescie durant les cent prochaines années ?

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