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— Halia, relèves-tu toujours la présence d’empreintes énergétiques au sol ?
La réponse mit quelques secondes à revenir de HF-1.
« Affirmatif, capitaine. Chaque bâtiment émet une signature caractéristique localisée. »
— Établis une carte de la cité : rues, constructions, traces énergétiques.
Il l’obtint deux minutes plus tard.
« La précision est de l’ordre d’un mètre. »
La carte révélait un quadrillage rigoureusement ordonné. Au centre de la ville, une construction circulaire imposante présidait un vaste espace sans bâtisse. Une place, assurément. Sur chaque bâtiment, un ou plusieurs symboles rouges désignaient les traces d’énergies relevées par les satellites.
Hêcate se mit en marche.
— Hey ! Vous allez où comme-ça ? l’interrogea Miles.
— Trouver où tout le monde se cache. Découvrir l’origine de ces empreintes énergétiques. On s’y met tous ! Séparément. Il nous reste un peu plus de trente-six heures avant notre départ. Sachant qu’il nous faut sept heures pour remonter jusqu’à la station avec l’ascenseur, ça nous laisse un peu moins de trente heures pour fouiller les lieux de fond en comble. Au travail, messieurs ! C’est un ordre.
Hêcate porta son regard sur le moniteur de son casque.
Le symbole le plus proche se situait dans un bâtiment sur sa droite, à moins de dix mètres.
Il se faufila seul dans l’ombre de l’ouverture, passa de pièces en pièces, suivit pas à pas sa localisation sur la carte jusqu’à ce qu’elle se superpose au point rouge.
Dans une pièce désolée sans décoration, arrosée d’un rayon de soleil orangé qu’une fenêtre laissait passer, une poussière bleutée flottait tranquillement dans l’air figé.
Rien.
Ou presque.
Au bord de la couche, un objet sans motif, une pierre polie de forme convexe, de la taille d’une paume, sorte d’opale laiteuse sans éclat, artefact insipide, attendait que le temps le recouvre de ses strates.
Hêcate s’en saisit, l’observa minutieusement. Le bijou ne présentait aucun défaut de conception : une forme parfaite que seule une machine de précision pouvait façonner.
Il sortit du bâtiment, se dirigea vers Eye-1. Geeko poussa un petit cri amical en le voyant approcher.
Il tendit l’artefact au robot qui s’en saisit de sa pince mécanique. Le robot commença ses protocoles d’analyse. Les résultats furent expédiés à Halia pour interprétation. L’ordinateur de bord mis quelques secondes à répondre :
« L’artefact dégage une faible radioactivité. Les tests de dureté et d’opacité présentent des valeurs aberrantes. Aucune analyse de terrain ne permettra de déterminer sa composition et sa fonction. »
— Messieurs, j’ai mis la main sur notre empreinte énergétique, lança-il sur les fréquences de communication. Regardez si vous trouvez des pierres blanchâtres, polies, à l’emplacement des signatures d’énergies.
— J’en ai deux, lança Miles dans la seconde.
— Idem ici, jetèrent simultanément les deux autres.
Ils convergèrent tous trois vers Hêcate, artefacts en main.
Rien ne différenciait les objets les uns des autres. Rien ne permettait non plus d’en saisir la fonction.
— Et maintenant ? lança le lieutenant Miles. On fait quoi ?
Avant qu’Hêcate n’ait le temps de répondre, un bip sonore strident se mit à leur sonner dans les oreilles.
— C’est quoi, ça ? fit Pirtz.
La voix d’Halia, retardée par le décalage de transmission, lui fournit sa réponse.
« Signature énergétique en mouvement. »
Sur la carte projetée, un symbole rouge se mit à clignoter. Il se déplaçait, remontait les rues unes à unes.
Le lieutenant Miles retrouva ses réflexes de terrain :
— Nous avons une présence autochtone, messieurs. Distance approximative : un kilomètre et demi. Sa trajectoire semble indiquer qu’elle se dirige tout droit sur la place centrale.
— Et bien, qu’attendons-nous ? fit Hêcate.
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