Chapitre 12 Shelby

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Aujourd'hui, c'est donc le mariage de ma meilleure amie, elle m'a appelée il y a quelques mois, s'en se douter que ce Caleb avait fait tracer mon téléphone. Mais d'après ce que j'ai compris, il a eu ce qu'il méritait et il est mort dans d'atroces souffrances, tant mieux, il ne méritait que cela. Il faut laisser le passé au passé, se tourner vers l'avenir maintenant, c'est ce que je vais faire... me tourner vers l'avenir. Pour me changer les idées, j'ai aperçu un grand blond, avec une tête patibulaire dans l'assemblée. Comme je sais que tous les invités présents, sont des personnes dignes de confiance, je vais aller l'asticoter... je sais, on n'apprend jamais de ses erreurs... Les jeunes mariés ont échangé leurs vœux, qui ont été des plus humoristiques. On voit que leurs yeux dégoulinent d'amour. Je me dirige donc vers le buffet où sont disposés plusieurs petits toasts pour l'apéritif, et bouscule en toute conscience, ce beau blond.

— Oups... veuillez excuser ma maladresse, dis-je à ce dernier lorsqu'il se retourne les yeux pleins de colère.

Ils sont d'ailleurs magnifiques, turquoise... rare... et tellement beau... je bave...

Je n'obtiens qu'un grognement à la place de quelques mots. Je lui tends la main pour me présenter.

— Bonjour de plus près, si je puis dire au vu de l'alcool que j'ai renversé sur votre veste, je dirais de trop près, ris-je comme une bécasse. Je m'appelle Shelby et vous ?

Il regarde ma main puis remonte vers mon visage et me fixe. Glups... j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Puis il me tourne le dos et commence à partir.

— Hé, espèce de phacochère !

Oui je sais, le phacochère est un sanglier des savanes, avec des excroissances sur la face. Plus précisément des défenses, ils sont pourvus aussi d'un groin et sont plutôt herbivores d'ailleurs, alors que lui ce serait plutôt un carnassier... brrr... j'en ai des frissons dans le dos... mais il m'en faut plus pour me rabattre mon caquet... Il se retourne d'ailleurs.

— Pardon, me dit-il de sa voix caverneuse.

— Oh monsieur posséderait-il une langue, souris je en grimaçant, histoire de me foutre de sa tronche.

Il me fixe.

— Quoi ? J'ai une mouche sur le nez ? Un œil au milieu du front ? Ou j'ai réussi l'exploit de t'hypnotiser rien qu'en te regardant, car là pour le coup, tu me fixes comme si tu n'avais jamais vu une femme.

Je suis passée au tutoiement vu qu'il me traite comme une moins que rien, il ne mérite pas mon respect !

— Gamine !

— Pardon ?

— Gamine, pas femme !

— Toi homme caverne, pas pouvoir parler avec sujet et verbe ? Toi, sortir tout droit du trou du cul du monde ?

Je détecte un léger rictus mais qui dure une micro seconde. Est-ce que je l'amuse, ou je l'énerve. Il se détourne de nouveau et recommence à partir.

— Toi pas vouloir parler avec moi ? Toi avoir peur de femme pour fuir dans grotte ?

Je le vois balancer sa tête de droite à gauche puis partir s'asseoir à la place, qui lui a été attribuée. Trois places après celle du marié. Autant dire, à l'opposé de ma position étant à la droite de la mariée et lui à la gauche. Je ne pourrais même pas croiser son regard. Espérons que je pourrais l'entraîner dans une danse endiablée.

Le repas est une réussite entre les entrées composées de cocktails de fruits de mer, les plats de gigots d'agneau, de pavés de légumes et de sautés de pommes de terre aux champignons, et les desserts, avec ses divers gâteaux de chocolat et de fruits. Je suis une véritable bonbonne.

L'ouverture de bal est enfin lancée. Nous regardons tous, Sandie et Chris danser sur la Everything I Do, I Do It for You. Une chanson d’amour qui peut s’adresser à l’un comme à l’autre. « Tout ce que je fais, je le fais pour toi ».

Lorsque le slow se termine, nous sommes invités à les rejoindre au centre de la salle, pour continuer à danser sur « I'm the One » de DJ Khaled. Je me dirige vers ce beau blond encore assis sur sa chaise et remuant mon corps dans une danse langoureuse, je tends ma main, l'invitant à me rejoindre...Yes... il s'est levé... Pom...pom Pidou... souris-je... avant que ce sourire niais quitte brusquement mon visage. Il s'est levé oui, mais pour s'éloigner de moi ! Punaise quel gougeât ! Comment se prendre un vent en une leçon ? Chauffer un mec aussi froid qu'un iceberg ! Il se dirige vers le bar de la cuisine, au fond de la pièce, ne dédaignant même pas se retourner vers moi... mais... qu'est-ce... que ... c'est quoi cette pétasse qui lui prend le bras ? Et lui, il fait le joli cœur ! Non mais je rêve ! il va me le payer !

Je me dirige également vers ce bar, où l'autre greluche est en train de se frotter contre sa jambe, comme une chienne en chaleur. Au passage devant les tables, je chope un petit pot de crème glacée à la vanille qui accompagnait le brownie. Apparemment la personne n'a pas pu la finir et c'est tant mieux pour ce que j'ai dans la tête.

Les doigts pleins de crème, je m'approche du blondinet avec l'intention de lui foutre en l'air sa soirée.

— Hé ! Chéri qu'est-ce que tu fais ici ? Je te cherchais partout dis-je, montrant mes doigts contenant la glace en train de fondre.

La brebis se retourne vers moi, j'ai toute l'attention de mon phacochère, qui me fixe de ses yeux turquoise. J'ai l'impression que si c'était des fusils, je serais déjà morte. Devant leurs mines interrogatives, je continue sur ma lancée.

— J'ai trouvé ce que tu m'as demandé pour arrêter tes démangeaisons !

— Des démangeaisons ? dit la brebis.

— Ah ? il ne t'a rien dit ? mais ce n’est rien ne t’affole pas ! ce n'est pas dangereux. Ce sont juste des petites morsures d'insectes.

— Quoi ? des insectes, reprend t'elle en se reculant du blondinet.

Celui-ci me fixe en levant un sourcil, attendant tout simplement la suite de ma tirade.

— Ben quoi ? Tu ne vas pas me dire que t'as jamais vu de morpions !

— Ha ! dit elle en s'enfuyant.

— Un partout mon grand, lui dis-je avec un grand sourire, la prochaine fois évite de me prendre de haut.

Et je tourne les talons, heureuse de ma connerie. De toute façon, je n'aurais jamais réussi à lui faire danser un rock, donc quitte à perdre la partie, autant qu'elle soit équitable et que l'on fasse chou blanc tous les deux.

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