Chapitre 14 Shelby

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— Tu sais que je pourrais te faire monter au septième ciel, si tu me laissais te montrer mes talents, dis-je en aspirant ma salive.

Tout à fait puérile non ? Limite grosse salope... s'il me met au défi, je vais me retrouver comme une conne, moi qui n'ai jamais sucé autre chose que de la glace... mais je veux juste le chauffer et dès qu'il mord à l'hameçon, je le plante avec son braquemart serré dans son jeans, ce sera ma vengeance pour le verre de champagne un peu trop relevé d'hier soir, car qui d'autres auraient pu me faire un coup pareil, surtout que j'ai vu son ombre disparaître ensuite vers les escaliers. Il a dû vouloir se venger du coup foireux que je lui ai fait.

Il se penche vers moi et ses yeux turquoise percutent les miens, nom d’un coléoptère, j'ai l'impression que c'est la fête dans mon string et ça, c'est tout nouveau pour moi... je bave littéralement mais pas que de la bouche si vous voyez ce que je veux dire... oups... je m'égare.

— Écoute mignonne, va jouer plus loin, t'as aucune chance. Je n'ai pas l'intention de finir étouffer, me dit il.

— Que... quoi ? Comment ça étouffé ?

Et là, il pointe ma poitrine de son doigt.

— Y'a trop de monde au balcon pour moi ! T'es pas mon style gamine !

Sur ce, il se lève et se barre dehors.

Oh... bon sang, l’enfoiré ! Si je m'attendais à ça ! En général, les mecs bavent devant les grosses poitrines non ? Enfin grosse, je fais que du quatre-vingt-dix D pas du F mince !

Je reste là, assise sur ce tabouret de bar, à court d'idée ou plutôt soyons clair complètement vexée. Mon égo en a pris un coup. Mais lorsqu'on tombe de selle, il ne faut pas hésiter à remonter dessus, non ? Mon petit Léo, laisse-moi le temps de réfléchir à la façon de faire de ta vie un enfer. Tu vas voir si ma poitrine va t'étouffer, c'est tes bourses pleines qui vont finir par t'étouffer, quand elles te remonteront à la gorge, on va se revoir et plus vite que tu ne le penses mon coco. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai une furieuse envie de découvrir Waco maintenant.

— Ça va Shelby ? me dit Nikita de retour de sa promenade à cheval.

— Ouais... ouais... pff... en fait, ce Léo... ben, il est plutôt grognon... j'crois que j’lui ai pas tapé dans l'œil, il m'a ignorée et snobée, comme si je n'étais qu'une mouche insignifiante posée sur une bouse de vache ! Tu sais ce qu'il a osé me dire ? "Écoute mignonne, va jouer plus loin, t'as aucune chance. Je n'ai pas l'intention de finir étouffé », l'imité-je en prenant une grosse voix.

— Comment ça ? Je ne comprends pas ?

— Il a pointé ma poitrine de son doigt ! L'enc... grr... qui n'aime pas les grosses poitrines ? En plus, c'est pas non plus des ballons de foot, je fais que du quatre-vingt-dix D pas du F, pff... quel mufle.

— Non, ce n'est pas possible ... Ce n'est pas le genre de Léo. C'est bizarre, il ne devait pas être dans un bon jour c'est tout. Ça ira mieux demain, reprend Nikita.

— Oui mais demain je repars à L.A, je commence un nouveau taf, enfin plus exactement un stage dans un cabinet d'avocats, ensuite j'ai mon examen en juin, que je passe en candidat libre.

— Tu veux devenir avocate ?

— Oui, j'ai repris mes études après une mauvaise rencontre... enfin... tu sais...

— Non... euh... Sandie ne m'a rien dit.

— Ben, j'ai fait la connaissance de Caleb, il y a quelques mois... euh... ça ce n’est pas vraiment bien passé quand il a su que j'étais sa meilleure amie, j'ai donc décidé d'arrêter les danses en Club et j'ai repris mes études. Lorsque j'ai arrêté à l'époque, j'allais passer l'examen final mais un problème personnel m'a fait renoncer. Il me reste encore deux mois et j'aurai enfin mon diplôme en poche pour venir au secours de la veuve et l'orphelin.

— Je suis désolée que tu sois tombée sur ce monstre, me dit-elle tout bas.

— Hé ! On est là maintenant, pas vrai ? Alors arrêtons de broyer du noir, tu es entourée de supers spécimens, je dois dire que si tu n'étais pas avec Falco... humm... j'aurais bien croqué dedans, dis-je en riant.

N'ai-je pas dit à une époque que je ne mentirais plus ?

— Pas touche, il est à moi.

— T'inquiète, je crois de tout façon qu'il n'a d'yeux que pour toi. Pas comme ce goujat de Léo qui bave sur toutes, sauf sur moi... grrr... je hais les hommes.

— T'es sûre ?

— Non ! seulement lui ! je n'ai pas envie de virer ma cuti pour l'instant, donc y'a encore de l'espoir, mais ne dit-on pas "la vengeance est un plat qui se mange froid "* et crois-moi, il va s'en mordre les doigts, lui fais je avec un clin d'œil.

J’adore les chansons française mais je pense que personne ici, ne connait mon répertoire. Je leur ferais découvrir, en temps et en heure. Nous passons encore quelques heures à papoter et partageons également le repas du midi et du soir. Après un dernier café, je décide de remonter dans ma chambre et sur un coup de tête, je fais ma valise et frappe à la porte de Sandie.

— Oui ?

— C'est moi Sandie, je peux entrer ?

— Oui bien entendu, rentre !

— Je pars ce soir et je voulais te dire au revoir.

— Mais je croyais que tu ne partais que demain ?

— Oui normalement, mais tu sais, je prends un nouveau stage dans un cabinet d'avocats pour préparer au mieux mon examen du barreau. Je voudrais être au top de ma forme, tu vois ?

— Oui je comprends, je vais appeler un des gars pour qu'il te raccompagne à l'aéroport.

— Non ne te donne pas cette peine, j'ai déjà appelé un taxi. On se revoit très vite ok ? Prends soin de toi et dès que ce petit bout arrive, je compte sur toi pour m'appeler ok ?

— Tu as ma parole ma pomme.

— Ça fait très longtemps que je n'avais pas entendu ce surnom, dis-je.

— Et ça fait très longtemps que je ne l'avais pas dit.

— Je te laisse te reposer, je t'appelle demain en fin de journée.

— Ok ma belle, à demain alors.

— A demain.

Je quitte sa chambre, descends les escaliers, croise Léo qui me jette un regard interrogatif en regardant ma valise et je sors attendre mon taxi.

Lexique :

* "la vengeance est un plat qui se mange froid " Référence à la chanson de Lio, "Fallait pas commencer"

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