Chapitre 27 Shelby

3 minutes de lecture

Lundi 19 août, jour du procès et du départ de Léo.

Ce matin, il ne fallait pas me pisser sur les pompes, je suis branchée sur cent mille volts. Une vraie centrale nucléaire ! J'ai mis trois plombes pour me maquiller et cacher sous une tonne de fond de teint, les bleus sur ma tronche ainsi que les stéri-strip. Le stress est à son comble ! Dans deux heures, j'ai rendez-vous au tribunal. Léo part dans la journée pour son rendez-vous. Je suis complètement flippée, j'ai vraiment un mauvais pressentiment.

Je n’ai rien pu manger, ce qui a fortement agacé Léo.

— Tu ne devrais pas partir le ventre vide. Rosa t'a préparé ça. Prends-le, si tu sens une baisse de régime, mange !

— Régime et mange dans la même phrase, ce n’est juste pas possible, mais...

— ... y'a pas de mais, tu manges, si ça ne va pas. Ton organisme va être submergé par la sécrétion des hormones, cortisol, dopamine, adrénaline... et j'en passe. Elles épuisent ton énergie, qui va chuter. Tu vas ressentir une fatigue intense. Tu seras bien contente, d'avoir des sucres lents pour te rebooster, crois-moi !

— Punaise ! Je n’y crois pas ?

— Quoi encore ?

— T'as fait médecine c'est ça ? T'es un bon dieu de médecin !

— Fous toi de ma tronche ! Tu me remercieras après... n'oublie pas que j'ai plus d'expériences que toi dans l'adrénaline !

— Oh c'est vrai, excuse-moi... papy... j'avais oublié que tu étais un petit vieux...

— Shelby, si je te chope !

— Non ! Là, mon gars pas le temps, faut que je sois au top.

— Ben justement peut-être qu'une partie de jambes en l'air te détendrait.

— Non... en plus, il faut que j'y aille.

Je viens me coller contre son torse et le serre. Sur le coup, il s'est raidi, pas habitué à ce geste que je n'ai jamais fait d'ailleurs. Le serrer dans mes bras comme ça, sans que ce soit après une partie de jambes en l'air.

— Fait bien attention à toi, surtout... je ne sais pas ce que je ferais s'il t'arrivait malheur... Je n'aurais plus personne à faire embéter... lui dis-je en le fixant, sentant les larmes envahir mes yeux.

— Eh ! je ne compte pas rentrer les pieds devant. Nous avons tout prévu, t'inquiète.

— Tout sauf l'imprévu.

— Eh Shelby... on n'est pas des débutants ok ? Fais-moi confiance !

— En toi oui, mais en ton rendez-vous, impossible. En plus, je ne pourrais pas t'accompagner à l'aérodrome, je serais encore au tribunal.

— Je te téléphone ce soir ok ? Je t'envoie un sms si je ne peux pas parler pour te dire que tout va bien...

— Hum.

— Hum ? Ça veut dire d'accord.

— Hum.

— Bon... allez, file. Tu vas être en retard ! Eh ? Shelby !

— Hum.

— Ne t'approche pas de ce bâtard, si tu ne veux pas que je lui fasse un trou dans sa tête de paf. Garde ton téléphone près du cœur, pour que j'entende ses pulsations. Tu sauras ainsi que je suis près de toi, me sourit-il en me faisant un clin d'œil.

Il m'accompagne jusqu'à mon véhicule, me suit des yeux tant que mon pick-up est en vue. Je respire un grand coup, j'ai l'impression d'avoir suspendu mon souffle à partir du moment où il a déposé ses lèvres sur les miennes, j'ai presque senti comme un adieu... punaise... je délire... Je flippe tellement que j'ai que des pensées négatives... Allez, en piste jeune fille. Un procès t'attend ! Tu vas le gagner haut la main !

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Charlotte LYNSEE ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0