Chapitre 28 Léo
Ça y est le top départ est lancé, je n'ai pas eu de sms de Shelby durant la journée. Je pense que son procès ne doit pas être terminé, elle était très angoissée, le dossier n'est pas simple. Une femme victime des violences de son mari, ce n’est jamais simple de faire le récit de toutes les horreurs qui ont été subies.
Je descends de mon appart, sors dehors, retrouve les mecs et Falco, qui tient serré dans ses bras Nikita. A chaque départ, il devient de plus en plus dur pour ce couple de se séparer. Où est le Falco que j'ai connu ? Cet homme froid est devenu aussi chaud que la braise. Je monte dans le SUV noir, après avoir déposé mon sac dans le coffre. C'est Jim qui nous conduit à l'aérodrome. Falco monte à l'avant, Tomy, Mike, Joe, Steve et moi nous montons à l'arrière. Deux banquettes se font face, il y a donc assez de place pour six mecs, normalement. Notre vol est à dix-sept heures, on est qu'à treize kilomètres de la piste d'envol, douze minutes de route pour six heures vingt-cinq de vol. Ça va être long bon sang.
Nous atterrissons à minuit vingt-cinq, timing impeccable. Nous avons mis six heures vingt-cinq mais avec l'heure de décalage entre New York et le Texas, c'est comme si on avait perdu une heure.
Deux pick-up nous attendent. Jim a fait le nécessaire pour nous obtenir des chauffeurs dignes de confiance. On est en relation avec un autre club de bikers à New York, on leur fournit également des armes. Après les salutations d'usage, on grimpe dans les pick-up, ces derniers nous emmènent vers notre rendez-vous puis se garent à distance. Par expérience nous avons appris à attendre et à observer, avant de nous jeter dans la gueule du loup.
Nous descendons puis commençons à nous diriger vers l'adresse donnée. On est à cinq cent mètres. On longe les murs surveillant les toits, les voitures et les ruelles. Jim a détourné de ses fonctions, un satellite militaire, pour observer les lieux et détecter ainsi les pièges qui pourraient être mis en place par le FBI. Mais son temps est compté, avant que son détournement ne soit détecté. Des mouvements suspects ont d'ailleurs attiré son œil affuté, l'étude thermique confirme son impression.
— Camion blanc à l'angle de la septième. Dix chaleurs thermiques détectées, faites gaffe. Je continue vers les toits, nom d’un chien, les mecs ! c'est une vraie fourmilière. Repliez-vous !
On prend le temps d'envoyer un sms à notre contact pour l'avertir que le rendez-vous est annulé suite à une épidémie de grippe « aviaire ». Ils comprendront ainsi que les poulets sont là, que nous ne sommes plus en mesure d'assurer ce rendez-vous. Il doit y avoir une taupe dans leur gang mais ça, c'est leur problème. Falco stipule sur son sms « RDV reporté si possibilité, mais sur zone vendeur ». Ils comprendront que la prochaine fois, ce sera chez nous, à nos conditions.
Nous faisons marche arrière discrètement pour regagner les pick-up.
— On bouge, dit Falco, c'était un piège ! Un putain de piège ! Soit, ils nous ont donnés, soit ils ont une taupe. Jim ! T'es toujours là ?
— Ouais Falc !
— Surveille l'entrepôt et dis-nous ce qu'il se passe.
— Ok ! Pour l'instant rien ne bouge à l'extérieur. Par contre dans l'entrepôt ça a l'air d'être l'effervescence, ça court de partout. Les mecs se dirigent tous sur la sortie arrière. Bordel ! ça canarde maintenant... les flics les encerclent ! vous avez eu chaud aux miches les mecs !
— Ouais ! Merci à toi Jim ! Bon boulot. Retour au bercail.
Nous regagnons l'aérodrome puis demandons l'autorisation pour décoller. Nom de dieu, c’est clair qu’on a eu chaud aux miches ! Ce n’est pas passé loin ! Je voulais envoyer un sms à Shelby pour la rassurer, elle doit être rentrée, il est deux heures du mat ici, donc une heure à Waco. Le sms va peut-être la réveiller. Si son procès ne s'est pas bien passé, elle doit avoir besoin de récupérer. De toute façon, Ghost est au courant que nous rentrons, donc si les filles s'inquiètent, il aura tôt fait de les rassurer.
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