Chapitre 29 Shelby

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Tribunal correctionnel de Waco, 10h00.

J'ai pu m'entretenir avec mes collègues avant de rentrer en salle d'audience. J'ai discuté avec ma cliente qui n'en mène pas large.

Charles et Myriam assistent à ma plaidoirie. Marlo, lui est aux abonnés absents. Il doit tellement être fumasse de sa rencontre avec Léo, qu'il a dû avoir peur de le rencontrer de nouveau. D'après ce que j'ai compris, il a raconté à tout le monde qu'il s'était fait agresser sur le parking, après m'avoir raccompagnée, mais qu'il n'avait pas vu ses agresseurs. Il pense qu'ils devaient être trois, bravo Léo, tu avais raison, il a menti. Je suis bien contente de ne pas voir sa sale tronche. Nous nous asseyons dans l'attente de l'appel de l'huissier.

Une sonnette retentit, une annonce est faite « Le tribunal » nous invitant à nous lever. Le tribunal se met en place et la juge prend la parole.

— L'audience est ouverte, veuillez-vous asseoir. Madame l'huissier, je vous donne la parole pour l'appel des causes.

Le greffier fait d'abord un appel général des affaires, les unes après les autres, pour s'assurer que tout le monde est bien là et savoir si le dossier est prêt à être plaidé ou s'il doit être renvoyé à une date plus éloignée. C'est l'appel des causes.

Chaque affaire est ensuite appelée individuellement pour être plaidée. C'est notre tour, l'accusé rentre dans le box qui lui est imparti. Les policiers lui retirent les menottes, pendant que ses avocats s'entretiennent brièvement avec lui.

Le juge prend la parole, il retrace les faits reprochés à Monsieur Dausone. Il demande à chaque partie si des questions veulent être posées avant le début de la plaidoirie. Au refus de tous, la juge poursuit.

— Puisqu'il n'y a pas de question. Maitre Envase, c'est à vous.

Courage ma fille, courage... Je jette un œil à Charles et Myriam, je me lève et commence.

— Merci Madame la juge. Madame le juge, Messieurs et Mesdames du tribunal. Madame Dausone ici présente, est sortie ce jour de l'hôpital pour assister à ce procès. Ainsi, vous pouvez constater par vous-même, qu’elle porte encore les stigmates de son agression. Comme vous l'avez rappelé, Madame le juge, ma cliente a été éjectée de la voiture de son mari, alors que celle-ci était encore en mouvement. Ayant déjà subi par le passé coups de pied et autres violences, dont le viol. Ma cliente a décidé que sa vie ne devait plus être mise en danger par son époux ici présent, et a décidé de porter plainte. Il y a deux mois, ce dernier l’a frappé au visage avec une poêle, ce qui valut à ma cliente, dix jours d'ITT.

— Elle avait bu, elle est tombée sur le coin du plan de travail, Madame le juge !

— Monsieur Dausone, on ne vous a pas donné la parole !

— Je vois que Monsieur a du mal à respecter les règles. Pour faire suite aux différentes agressions, chute dans les escaliers, résultat deux côtes cassées ; coups de poing dans le ventre ; violences sexuelles. Bref, la liste est longue, un témoin que nous ferons venir à la barre, nous a appris que Madame Dausone, lui avait confié avoir peur de mourir.

— Objection votre honneur ! Simple supposition !

— Objection rejetée !

La juge regarde ma cliente.

— Pourquoi n'êtes-vous pas partie par peur ou par amour ?

— Je l'aimais, répond t'elle.

— Je vois.

Le procès se déroule en présentant au fur et à mesure, des pièces à conviction. Des photos lors de sa chute dans les escaliers qui ont été faites par un agent, lors de son admission à l'hôpital, ainsi de suite.

Les experts viennent à la barre, décrivent une jeune femme introvertie, qui ne cesse de se dénigrer, qui n'a plus aucune confiance dans son propre jugement, dans ses choix, qui n'ose plus donner un avis se croyant stupide.

Je reprends ensuite la parole.

— Nous avons en face de nous, un pervers narcissique... La jalousie est son poison... Il empêche son épouse de sortir... S'il invite du monde, il critique son repas... l'insulte après le départ des invités... la frappe pour l'avoir soi-disant humilié... Rien n'est jamais assez bien ! Rien ne sera jamais assez bien ! Qu'attendons-nous pour mettre un terme aux agissements de cet homme ? Que sa femme tombe sous ses coups, la prochaine fois !

— Objection votre honneur ! Madame le juge, Maître Envase dépasse les limites.

— Objection rejetée, Maitre Envase ne fait qu'énumérer les faits. Veuillez continuer Maître.

— Et les faits sont contre votre client, vingt condamnations pour violence, une pour tentative de meurtre avec arme, ayant foncé sur sa compagne avec son véhicule. Heureusement que ma cliente a eu le réflexe de l'éviter pour se jeter dans le fossé, qui se trouvait à proximité de leur demeure, puisque ce jour-là, ma cliente essayait de s'enfuir. Résultat, une entorse et trois semaines d'ITT. Mais Monsieur Dausone a su lui prouver que tout était de sa faute à elle !

— Objection votre honneur ! Ce ne sont que des interprétations, Madame Le Juge.

— Retenue ! Même si les preuves sont là, aucun témoin n'était présent au moment des faits.

— Elle ment Madame le Juge, s'insurge le prévenu, jamais je n'aurais levé la main sur elle ! Jamais !

— Maître, pouvez-vous rappeler à votre client de ne parler, que s'il en est autorisé ! Intervient la juge.

L'accusé baisse la tête, suite à cette remontée de bretelles.

Le procès continue, l'avocat adverse essaye de trouver des circonstances atténuantes pour expliquer le comportement de son client. Notamment son enfance passée dans la violence, l'éducation à la dure qu'il a reçue. Puis Madame le juge reprend la parole.

— Monsieur Dausone, voulez-vous ajouter une dernière déclaration, par rapport au fait.

Son avocat lui fait des gros yeux, lui signifiant qu'il ne doit rien ajouter, mais à priori, il ne veut pas l'écouter.

— Je maintiens mes déclarations.

— C'est à dire ?

— Je nie tout viol, tout acte forcé, toute violence faîtes et je regrette, oui je regrette vraiment... de ne pas avoir épousé la femme parfaite ! Elle a abusé de ma confiance !

— Je crois que nous avons compris Monsieur Dausone, vous êtes la victime, elle, la coupable. Coupable de ne pas avoir eu le courage de vous quitter. Coupable de vous avoir trop aimé. Le tribunal se retire pour délibérer, annonce Madame le juge.

L'accusé est sorti de la salle d'audience en attendant le jugement. Là, commence l'attente. Il est déjà quatorze heures, j'aurai dû manger ce matin, j'ai des crampes d'estomac. Sortir les pancakes en plein couloir du tribunal, je ne pense pas que ce soit judicieux. Je vais devoir patienter. Myriam et Charles sont venus à mes côtés, dès notre sortie. Ils me félicitent pour ma plaidoirie, me rassurent en me disant que toutes les preuves sont contre lui, que l'issue du procès ne peut être que positif pour ma cliente. Puis, je me remets dans ma bulle en attendant les délibérations.

Cela me permet de penser à Léo, il va bientôt s'envoler pour New York, j'ai glissé mon portable près de mon cœur. C'est con, mais même si ce qu'il voulait dire été imagé, je me suis dit que les vibrations à la réception de son sms, me provoqueraient un grand soulagement de le savoir toujours en vie. Donc, je reste réceptive au moindre frémissement de mon téléphone. Par contre, je n'ai pas intérêt à plonger la main dans mon soutif devant le tribunal, cela va sans dire.

Trois heures plus tard, nous sommes rappelés pour entendre le jugement. Je me demande ce qui a été si long. Il ne fait aucun doute que cet homme est coupable, qui pourrait vouloir le laisser libre ?

Madame le juge reprend la parole.

— Monsieur Dausone, levez-vous... Après délibération, le tribunal vous condamne, pour tous les faits qui vous sont reprochés, à vingt ans de réclusion criminelle, avec une sûreté de quinze ans. Sachant qu'un viol sur son conjoint est passible de cinq ans de plus, qu'un viol sur une inconnue. Pendant cette période, vous avez l'obligation de soins psychiatriques. A la suite de cette condamnation, et au vu de l'expertise psychiatrique qui devra de nouveau être faite à l'issue de la période de sûreté, je jugerai si la peine doit être prolongée ou arrêtée. La séance est levée.

Madame Dausone se jette dans mes bras.

— Merci Maître Envase, merci ! me dit ma cliente en pleurant.

— Ne me remerciez pas, cet homme méritait de finir derrière les barreaux, la juge l'a tout à fait compris.

Charles et Myriam viennent me féliciter.

— Bon allez, on va fêter ça au cabinet ! Cathy a déjà tout préparé ! me dit Charles.

— Mais... comment ... j'aurais pu perdre ?

— Impossible ! Votre défense était solide, je ne prenais pas beaucoup de risques en prévoyant à l'avance.

— C'est gentil, mais je comptais rentrer.

— Oh allez, juste un verre au moins.

— Qui avez-vous convié à cet évènement ? dis-je la gorge nouée n'ayant pas envie de voir Marlo.

— Rien que nous quatre, Marlo ne se sentant pas bien après son agression, ne sera pas avec nous. Ce n'est pas le fait de ne pas avoir insisté mais bon, je suis désolé, seuls Cathy, Myriam et moi serons présents à vos côtés, mais il faut voir le côté positif, on aura plus de champagne et de petits fours pour nous ! rit-il.

Ouf... l'autre tordu ne sera pas là. Je crois que Léo a fait du bon boulot, contrairement à ce que je pensais.

Nous arrivons au cabinet. En effet, dans le bureau de Charles, tout a été préparé. Petits fours et champagne. L'absence de Marlo est un grand soulagement, Myriam est également plus détendue. Nous rions beaucoup et discutons de la tête de Monsieur Dausone à l'énoncé du verdict. Décidément il planait, penser qu'il pouvait en réchapper était une hérésie.

La journée se poursuit en début de soirée. Il doit être vingt et une heure, j'angoisse pour Léo. J'ai besoin de rentrer pour que Ghost me donne les derniers éléments reçus. Sandie m'a déjà appelée, j'ai dû prétexter un aller aux toilettes, pour récupérer mon portable au fond de mon soutif. Heureusement qu'il n'est pas trop gros et que ma poitrine est assez volumineuse pour ne pas dévoiler sa cachette. Sandie s'inquiétait de ne pas me voir rentrer, alors qu'il était déjà dix-neuf heures, je l'ai rassurée en l'informant qu'il y avait une petite réception pour fêter ma réussite. Elle était euphorique au téléphone, elle m'a fait promettre de garder un peu de place pour le champagne qu'elle ouvrirait à mon arrivée. Bon sang... je vais être encore raide ce soir... J'ai de nouveau glissé mon téléphone au bon endroit, déçue quand même que ce ne fut pas un message de Léo, mais contente que Sandie me félicite.

— Bon, je crois que j'ai eu mon compte pour ce soir, comme je conduis, je ne voudrais pas abuser plus de l'alcool. Si je me fais arrêter pour ivresse au volant, je ne suis pas sûre que cela fasse joli joli sur mon cv d'avocate, avoir un casier n'est pas préférable dans notre métier.

— Vous avez raison, Cathy est déjà rentrée de son côté, c'est l'âge de la raison, me dit Charles en me souriant.

— Et moi, je vais faire de même, me dit Myriam.

— Vous voyez, il suffisait simplement que je donne le top départ, ris-je

Je commence à ranger la table qui a servi à ma petite célébration.

— Laissez Shelby, je vais le faire !

— Non Charles, je ne vais pas vous laisser tout nettoyer. C'est déjà très gentil de votre part, cette attention me touche beaucoup.

— Vous le méritez amplement.

Nous rangeons tous les trois les restes puis quittons le cabinet pour rejoindre nos véhicules respectifs, pour enfin rentrer chez nous.

Je monte dans mon pick-up et démarre... enfin... mince... il ne veut pas démarrer... la batterie, j'suis sûre. Je déclenche l'ouverture du capot et prends ma petite lampe torche, dans le vide poche pour éclairer mon moteur et voir si une cosse ne se serait pas déconnectée. J'ouvre le capot, quoi ?... plus de batterie ! C'est quoi ce délire ? L'enfoiré... il n’a pas osé me faire ça ! S'en prendre à ma voit...

Quelqu'un m'agrippe par derrière, me pose un tissu sur le nez et la bouche. J'ai beau me débattre l'effet du chloroforme est inévitable.

Je me réveille dans un endroit glauque, assise sur une chaise, les pieds et les mains liées. Ça fait très série télé, d'être plantée au milieu d'un hangar avec une lampe au-dessus de la tête. Mais le problème, c'est que ce n'en est pas une, ou alors je ne me rappelle pas avoir accepté ce rôle... je suis peut-être dans un cauchemar ?... le procès... Léo... toute cette angoisse... j'ai dû trop boire encore une fois... c'est ça... je suis en plein coma éthylique... ça ne peut être que cela. J'entends des pas raisonner puis, je vois une ombre venir vers moi... un cauchemar, je suis sûre que je suis dans un de mes cauchemars... ou pas !

Oh mon dieu ! Le fournisseur du fentanyl de ma famille d'accueil, celui de mon adolescence ! celui à qui j'ai piqué le pognon ! je le reconnaîtrais entre mille, même si dix ans sont passés par là, il a toujours le crâne rasé, tatoué de la tête aux pieds ; des piercings aux oreilles et aux sourcils ; les dents avec des bagues en or sur le devant ; des yeux toujours aussi sombres ; son cou déjà large à l'époque n'a fait que s'étoffer davantage, ses un mètre quatre-vingt-dix sont bien érigés devant moi. Une armoire à glace, il n'y a pas d'autres mots.

— Alors voleuse ! tu me remets ? Il t'en a fallu du temps pour émerger. Je pense que j'ai dû mettre trop de produit sur le tissu. Quatre heures que tu pionces, c'est beaucoup, j'aurai presque pu t'opérer et retirer quelques parties de ton corps, mais ce n'est que partie remise... je préfère quand la personne gigote, me supplie de l'achever.

— Comment... comment...

— Comment je t'ai retrouvée ? C'est ça ta question ?

— Oui...

— Facile, tu ne t'es pas fait que des amis, ici à Waco on dirait... si tu vois ce que je veux dire.

— Grâce !

— J’connais pas ce prénom là, mais je vois que tu as donc plus d'un ennemi. Tu peux venir ! gueule t'il sans me quitter des yeux.

Marlo ?

— Marlo ? Mais comment ?... Pourquoi ?...

— Comment ? c'est simple, avec un nom comme le tien Envase, on ne peut pas passer inaperçue. Tout le monde se rappelle d'un bébé trouvé près d'un container et qui en porte le nom. Ton extrait de naissance, quelques coups de fil à ta famille d'accueil qui pleure d'ailleurs encore ta fuite, au passage...

— ... ils pleurent leur pognon ouais ! crié-je.

— Justement en parlant de pognon, ils ont dû rembourser leur dette, ça a été chaud pour eux. Surtout pour Madame, elle en a perdu la vie... quel dommage...

Qu'est-ce qu'il raconte... ce n'est pas possible... ce mec l'a butée ? Oh purée... j'crois que j'suis morte... en fait, le mauvais pressentiment me concernait moi, pas Léo. Bordel...

— Écoutez, je peux vous rembourser... j'ai... des amis... qui vous donneront ce que vous voulez... Et moi aussi... j'ai quelques économies... je pourrais vous payer... et...

Je me prends une violente mandales dans la tronche, ça coupe ma défense... c'est Marlo qui vient de me la balancer.

— Ferme là sale traînée ! C'est plus le moment de négocier ! Mon père m'a viré de son cabinet ! il m'a renié ! moi son propre fils !

— Hein... quoi... je croyais que...

— ... que je me remettais de mon agression ? Bien non, figure toi ! Mon cher père a planqué des caméras partout, à l'intérieur et à l'extérieur ! A cause de Myriam... elle a tout balancé cette conne ! Par ta faute ! C'est ton arrivée qui a tout fait foirer !

— Mais... je ne comprends pas, ton père... avec Cathy ?

— C'est du consentis ! Comme il a aimé me le rappeler ce fumier ! j'ai tout perdu, crie t'il en me frappant de nouveau, mais avec ses poings cette fois ci. Tout ! Tu vas crever pour ça espèce de sale garce !

Il me hurle dessus, sa rage est tellement à son summum qu'il en postillonne et en bave. Je suis dans une galère sans nom, je n'ai pas ce fameux petit collier... moi, on ne me l’a jamais proposé donc, adios... je crois que ma carrière d'avocate aura été courte. Je n'assisterai pas au mariage de Falco et Nikita dans une semaine. Je n'aurais plus les parties de jambes en l'air avec Léo... heureusement que j'en ai fait quelques-unes quand même, au moins je sais ce que...

— Aïe !

Cette fois-ci, c'est le molosse qui m'a chopée par le gorge et il serre.

— ... je... vous... n'aurez... pas... votre fric... si vous me... tuez.

Ce qui le fait sourire de toutes ses dents en or.

— Tu as raison, je ne vais pas te tuer de suite, mais ce n'est pas pour l'argent, j'ai été grassement payé pour t'éliminer, me dit-il d'un ton bas.

Je regarde Marlo qui affiche un sourire suffisant.

— Vous allez me violer c'est ça ? Comme tous les connards de votre espèce !

— Non... non pas du tout... je vais jouer aux osselets avec tes doigts. Tu sais, dans certains pays on coupe la main aux voleurs. Je vais commencer par tes doigts, ensuite par tes mains.

Gloups... je le vois sortir un sécateur de derrière son dos.

— Non... non attendez ! Les Sudden Death vous retrouveront, ils vous tueront si vous me faîtes du mal !

— Les Sudden Death ? Qu'est-ce que ce gang de motards vient faire là ?

— Je vois que ce cher Marlo ne vous a pas tout dit ! Je suis la femme de l'un d'entre eux ! Et avec toutes les caméras et satellites à leurs dispositions, ils ne mettront pas longtemps à vous retrouver et à vous faire payer ma mort !

Le molosse se retourne vers Marlo.

— Est ce qu'elle dit vrai ? Elle est la femme d'un Sudden Death.

— On s'en fout non de ce Léo ? Qu'est-ce que ça peut faire qu'elle soit sa femme ou pas ! Je t'ai payé !

— As-tu seulement idée du gang auquel tu viens de t'attaquer ? Il est connu au-delà des frontières pour être le plus cruel et sanguinaire ! Les traîtres crèvent comme des chiens galeux. Leur président est surnommé le fantôme ! Nul n'a pu encore voir son visage ! Seuls les morts peuvent en témoigner ! T'es vraiment un putain d'abruti de merde !

— Je t'ai payé ! toi aussi tu as déjà tué ! Tu es aussi un meurtrier !

— Oui mais moi, je ne suis pas comme ce Léo qui boit le sang de ses victimes, avant de les achever ou qui éventre et arrache le cœur, comme leur président !

— Alors ! Qu'est-ce que tu proposes hein ! Qu'on la relâche et qu'elle aille tout balancer à son club ? Où qu'on en finisse et qu'on enfouisse son corps sous de la chaux ! C'est trop tard pour avoir des regrets putain ! Tu l'as pris mon pognon ! T'as pas posé de questions sur elle, je te signale !

— Tu aurais dû savoir qu'on ne s'attaque pas aux Sudden Death, t'es avocat bordel ! tu devrais connaître tes dossiers !

— Qu'est-ce qu'on fait alors ! Donne-moi ton flingue si t'as pas les couilles ! je vais m'en charger.

Il se saisit de l'arme de mon bourreau... je ferme les yeux... au moins, je ne serais pas torturée, faut voir le bon côté des choses... j'entends la détonation... et une douleur... puis une autre...

— Shelby ! Shelby bon sang !

Hein... j'suis pas morte... j'ouvre un œil... relève la tête... j'ai pourtant mal à l'épaule ?

— Mon bébé ! Ce n’est rien, la balle n'a fait que t'effleurer l'épaule !

— Léo ? Léo ! comment tu m'as retrouvée ?

Je regarde autour de moi et vois les mecs du gang, Ghost, Falco, Mike, Joe, Steve... ils sont tous là... je sens mes yeux se remplirent de larmes.

— Comment ? Je n'ai pas de collier ? Pas de puce GPS implantée ?... alors comment vous...

— ...ton téléphone Gamine, ton téléphone... il a un GPS. Jim a fait le reste avec son drone pour trouver le hangar.

— Mais comment as-tu su que... que...

— Qu'il y avait un problème. Simple, Ghost a eu un mauvais pressentiment suite à la conversation avec Sandie, qui lui disait qu'il y avait un pot pour ta réussite... Entre parenthèse, t'es la meilleure gamine !

— Léo...

— Ok, me fait-il avec un clin d'œil, je crois que tu me déteins dessus. Bref, à vingt et une heures trente, il a décidé de faire un tour au cabinet. Il a vu que tout était éteint, que ton pick-up avait le capot levé et la porte conducteur ouverte. La présence de ta sacoche et de tes papiers ne lui a plus laissé aucun doute. Il a mis Jim sur le coup pour reprendre toutes les images des caméras vidéos le long de ton parcours, il y en avait beaucoup à visionner mais ensuite plus de caméra donc Sandie... oui, parfois les filles ont plus de jugeote que les mecs dans le feu de l'action... bref... Sandie a pensé à ton téléphone. Alors que nous pensions qu'il l'aurait détruit avant de t'enlever, ce qui est la première chose intelligente à faire pour pas être suivi. Elle nous a certifié que là où tu lui avais dit l'avoir planqué, pour ne manquer aucun de mes appels, il était indétectable... tu connais la suite... on est arrivé juste à temps, bon sang ! Les gars ne m'ont même pas laissé le temps de faire souffrir ces enfoirés.

En effet, je vois qu'ils ont tous deux, reçu une balle dans la tête...mince !

— Comment... comment expliquer la mort de Marlo ?

— T'inquiète, on va faire en sorte que ça passe pour un règlement de compte.

— Mais...

— ... t'inquiète !

Pendant tout le temps de son récit, il m'a détaché les mains et les pieds, m'a soulevée pour m'entraîner vers le SUV.

— On se retrouve au QG, on est venu en moto. Lorenne est venue te récupérer avec...

Les portes du van s’ouvrent et j'entends le cri de mon amie... de mes amies.

— Nom d’un chien Shelby ! Arrête de te mettre dans les emmerdes, me dit Nikita

— Ouais ! Surtout, arrête de laisser des morts derrière toi, rajoute Sandie en riant.

— Oh bon sang les filles, j'suis tellement heureuse de vous voir ! J'ai cru que ma dernière heure était arrivée !

— Pas question que je perde une de mes témoins de mariage ! rit Nikita.

— Quoi ? Témoin ? Tu veux que je sois ton témoin ?

— Qui d'autre ? Toi et Sandie, êtes mes sœurs dorénavant donc.

— Oh merci, pleuré-je en sautant dans les bras de Nikita.

— Eh ! Attention tu vas tâcher mon super chemisier !

— Quoi ?

— Tu verrais la tronche que t'as ma belle, reprend Sandie hilare.

— Super de vous retrouver les filles... avec vous, on perd vite le moral.

Elles éclatent de rire et Sandie en profite pour me poser une compresse sur ma blessure.

— Allons voir notre doc, il t'attend déjà en salle d'op.

— Mais je ne veux pas me faire opérer !

— C'est la salle qui s'appelle comme ça, opérations en tout genre. Soins... et cætera.

La voiture démarre, je cale ma tête contre l'épaule de Sandie, ferme les yeux pour me laisser bercer par le ronronnement du moteur.

C'est la chaleur d'un corps et des mouvements qui me sortent de mon sommeil. J'ai dû m'endormir pendant le trajet. On est arrivé au QG, Léo me dirige vers la salle de soins.

— Tu es réveillée gamine ? Comment te sens-tu ?

— Crevée... oh... non... je ne voulais pas dire ça... pas dans ce sens-là... mais je voulais dire...

— ... je crois que j'ai compris. Le Doc va regarder ta blessure, et te faire quelques soins sur le visage ensuite on pourra aller se reposer.

Après m'avoir recousue, décidément mon visage en prend plein la tronche en ce moment, Grâce... Marlo... les bleus n'ont pas le temps de disparaître, qu'ils sont remplacés par d'autres, on cherche vraiment à me mettre une tête au carré, ce n’est pas possible, ma tronche ne leur revient vraiment pas... mais au fait ?

— Dis-moi Léo, fais je alors qu'il me porte vers notre appart. Enfin son appart étant plus souvent chez lui.

— Humm ?

— Le mec a dit que tu... buvais... le sang... de tes futures... victimes ?

— C'est exagéré !

— Ah, je m'disais aussi !

— Je goûte simplement, j'aime l'odeur qu'il dégage... la peur... ça donne un goût au sang plus puissant... c'est...

— ...stop... je ne veux pas en savoir plus !

Ce qui le fait rire.

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