J'ouvre les yeux. Un plafond peint auquel pend un lustre en cristal s'offre à ma vue. Je sens mes muscles engourdis et mon esprit embrouillé. Je referme mes paupières pour me concentrer et tenter de rassembler mes souvenirs. Le vicomte de Clairecorail m'a fait monter dans son vaisseau, reconnaissable à sa proue en forme de taureau, dans le but de me conduire à sa reine. Ensuite. . . Je ne sais pas. Tout est noir. Est-ce que je me suis endormie en chemin ? Et où suis-je d'ailleurs ? Certainement déjà dans le palais au vu de la décoration luxueuse de la chambre dans laquelle je suis couchée.

En entendant des pas décidés approcher, je me redresse rapidement et constate au passage que mes mains sont toujours liées par ces menottes magiques. La porte commence à s'entrouvrir lentement. Je serre les poings et les sourcils en reconnaissant mon ravisseur. Il referme la porte et s'approche de moi en me lançant avec un sourire amusé :

• Enfin réveillée ? Oh, pardon. J'oubliais que vous ne pouviez plus répondre à cause de ce bâillon, mais vous comprenez que je ne peux pas vous laisser attirer l'attention. Votre existence ne doit pas être révélée au public sans l'aval de Sa Majesté. Ne faîtes pas cette tête, ma mignonne, ajoute-t-il en passant derrière moi pour poser ses mains sur mes épaules. Aujourd'hui est un grand jour pour nous deux, du moins si j'en crois le sourire qu'a eu la reine quand je lui ai exposé mon idée.

"Une idée ? Quelle idée ?" me demandé-je, redoutant ce qu'il a pu suggérer à sa souveraine.

• Sa Majesté souhaite vous voir sur le champ, dit-il en me saisissant délicatement par le bras pour me conduire vers un miroir au cadre doré fixé sur le mur.

La douleur me rappelle à chaque pas la blessure située sur ma jambe, mais je peux la supporter sans grimacer.

Rodrygal de Clairecorail murmure ce qui semble être une sorte d'incantation. Aussitôt, nos reflets se troublent, comme si la surface lisse du miroir s'était transformée en une eau ondulante. Le vampire la traverse sans hésiter, m'entraînant avec lui dans un tunnel sombre. Un passage secret ! Je me demande s'il parcourt tout leur territoire, comme sur notre île.

Je me laisse conduire par mon ravisseur pendant de longues minutes, jusqu'à ce qu'enfin il traverse un mur, grâce à un nouveau murmure, qui donne sur une salle rectangulaire aux dimensions imposantes éclairée par des vitraux colorés. Nous marchons entre les colonnades et les statues de marbre, puis nous arrêtons devant un escalier creusé dans le cristal permettant d'accéder à un trône trois fois plus grand que celui de ma mère. Taillé dans un bloc d'améthyste marine et rehaussé de lignes d'or dessinant des sculptures sur toute sa façade, il semble extrêmement ancien malgré qu'il soit en parfait état.

Sur les marches en cristal est assise une femme jeune, du moins en apparence, aux cheveux bruns bouclés, vêtue d'une robe couleur ambre. Autour de son bras droit dénudé au teint de pêche, couleur qui me rappelle terriblement le regard de cette chère Pomme, est enroulé un serpent blanc. Je ressens d'ici l'amour avec lequel il se colle à cette humaine. C'est avec un sourire, qui n'a hélas rien de rassurant, qu'elle plonge ses iris dorées dans les miennes pour me saluer :

• Bonjour, belle au bois dormant. J'avais hâte de te rencontrer ! Rodrygual nous a tant parlé de toi pendant que tu dormais. . .
• Tu ne pouvais pas être plus impatiente que moi, réplique doucement une voix féminine dans laquelle pointe une lueur de complicité.

En levant mon regard vers l'origine du son, je découvre une femme plus belle que je n'en avais jamais vue. . . Plus grande que notre reine, ce que je ne pensais pas possible, elle est dotée de courbes gracieuse et harmonieuses, ainsi que d'une taille fine. Les traits de son visage sont plus fins encore que ses longs cheveux de jais ondulés. Surmonté de longs cils noirs, son regard écarlate, plus étincelant que ceux de ses sujets, me dévore avec intérêt et convoitise. J'ai l'impression de voir Pomme face aux fruits qu'elle savoure avec appétit. Pomme en plus terrifiante, car malgré sa beauté inégalable et sa bonne humeur, que je devine à son sourire, elle dégage une aura glaçante. . . Mille fois plus glaçante que le bleu nuit de sa robe. Une robe bien différente de celle que je porte : tandis que la mienne est coupée simplement et tombe librement au gré de mes courbes jusqu'à mi-mollet, se contentant pour tout ornement d'un vert vif et d'une ceinture de petite fleurs roses sous la poitrine, la sienne bouffe au niveau des manches et est ornée de broderies argentées et de dentelle, puis accompagnée de nombreux bijoux, sans compter l'imposante couronne posée sur sa tête, elle-même recouverte de pierres précieuses. Je n'avais jamais vu une tenue aussi complexe !

Pendant que je l'observe ainsi, la vampire poursuit :

• Bienvenue dans mon palais, jeune princesse. Tu l'es depuis que Sorticia m'a révélé ton potentiel, qu'elle a détecté en t'examinant durant ton sommeil, soit depuis peu, mais il me sera d'une grande utilité. En revanche, pénétrer dans ton esprit s'est avéré plus compliqué, disons-le même franchement : impossible, mais ça ne fait rien. Grâce à ce brave Rodrygal, j'ai eu une sublime idée pour obtenir de toi ce que je veux.

Je remarque du coin de l'oeil qu'un sourire satisfait, presque triomphal, se dessine sur le visage du vicomte.

• Il ne manque plus qu'un élément à l'exécution de mon plan. Le voici d'ailleurs qui arrive. . .

Le bruit de lourdes portes s'ouvrant et se refermant me pousse à me retourner. Un homme avance d'un pas assuré, quoique légèrement pressé, dans notre direction. Habillé d'une tunique de cuir écarlate tissée de fils d'or représentant des roses, un élégant F dessiné au niveau de sa poitrine, les couleurs vives de sa tenue contrastent avec le blanc de ses longs cheveux tressés, presque de la même couleur que sa peau. Son regard rouge, en plus d'indiquer son appartenance raciale, dégage une aura presque aussi terrifiante que celle de la reine, mais violente et brutale, contrairement à celle calme et froide de la souveraine.

Il nous observe tour à tour, ou plutôt observe les autres, car il ne s'attarde qu'une seconde sur moi, à mon plus grand soulagement. Il est le premier dans ce royaume à sembler désintéressé par ma personne. À vrai dire, personne ne m'avait encore presque ignoré de la sorte. C'est presque comme si je n'existais pas pour lui. Est-ce que ça vaut mieux que le mépris avec lequel il a toisé mon ravisseur et la brune ? Je l'ignore. Tout ce dont je suis sûre est que seule sa reine trouve grâce à ses yeux, qui se mettent à briller d'admiration et de désir en tombant sur elle.

Celle-ci sourit en l'apercevant, révélant ses longues canines d'un blanc pur :

• Mon cher Forlwey, déclare-t-elle d'une voix sensuelle. Je savais que tu ne tarderais pas à venir me rejoindre. Ta célérité est remarquable.

Le nouveau venu se jette à genoux et courbe la tête pour s'incliner devant elle.

• Votre Majesté m’honore, répond-il d’une voix assurée, mais respectueuse.
• Relève-toi, mon ami, et approche.

Ce dernier obéit en se mettant à notre hauteur. La curiosité se lit dans son regard, qui fixe avec une irritation non dissimulée les deux bruns. Une curiosité qui semble amuser la reine des vampires :

• Tu es tellement curieux que je peux presque voir tes questions flotter autour de ta tête. Est-ce la curiosité qui t’as poussé à sauter dans ton vaisseau pour me rejoindre ?
• Ça ou autre chose, lâche la jeune femme assise à ses pieds d'un air moqueur.

Serrant les poings, sans doute pour se contenir de répondre à une insinuation que j'ai du mal à saisir, l'homme à la longue chevelure blanche ne lâche pas des yeux sa souveraine, tandis qu'il lui répond :

• Vous savez bien que je ne pouvais qu’accourir à votre service, Votre Majesté. Accomplir votre volonté est ma vocation.
• Mon brave Forlwey, murmure Némésis avec amusement. Ta loyauté t’honore, comme toujours. . . Non pas que je l’ai jamais douté, bien sûr. Après tout c’est pour cela que je t’ai envoyé chercher.

Je déglutis avec peine, redoutant la mission qu'elle va lui confier, pendant qu'elle se redresse avec la lenteur d'une tortue, mais la grâce d'un félin, sur son trône, pour poursuivre :

• Il est temps, je crois, d’éclairer ta lanterne, Forlwey. Notre ami Rodrygal ici présent, m’a averti cette nuit qu’il avait découvert une bien étrange visiteuse sur ses terres, au bord de nos frontières… Cette petite aventurière était à la recherche d'un cristal. . . Comment s'appelle cette chose, déjà ?
• Le cristal Cloacina, répond la jeune femme à ses pieds en levant vers elle un regard d’adoration. D’après la description qu’en a fait Rodrygal et ce que j’en ai trouvé dans l’un de mes grimoires, c’est un artéfact marin d’une extrême pureté qui ne pousse que dans des conditions particulières au fond de l’océan. Il y a plus de quatre mille ans, il était courant d’en trouver un peu partout, et les atlantes s’en servaient pour éloigner l’impureté de leurs cités. Mais ensuite, apparemment, l’Aube Écarlate a tellement bouleversé l’équilibre des océans, que le cristal Cloacina a pour ainsi dire complètement disparu. . . Du moins c’est ce que la sorcière qui a rédigé ce grimoire semblait croire. Parce que manifestement, il y a une grotte sous-marine sur le territoire de Rodrygal où le cristal Cloacina pousse toujours. J’ignore si c’est parce que. . .
• Merci pour la leçon d'histoire, la coupe Forlwey avec agacement, mais quelle importance a ce cristal ? J'ai des mines entières de cristaux. . .
• Ce n’est pas n’importe quel cristal, reprend promptement la brune, visiblement vexée d'avoir été interrompue. Contrairement à ce que tes mines produisent, Forlwey, celui-là n’a pas de prix. D’après ce que ma sœur sorcière a écrit dans son grimoire, Cloacina possède la capacité d’absorber l’impureté.

Sa sœur sorcière ? ! Alors elle en est une ? Je comprends mieux ce que fait cette humaine ici. . . J'ai aussi entendu parler de ces femmes vouant un culte à une déesse ancestrale en échange de pouvoirs magiques. À la fois craintes et méprisées, car se servant de leur don à mauvais escient, elles ont été violemment rejetées par leurs semblables pendant des centaines d'années. Rares sont ceux à les admirer et les envier, encore moins à les tolérer et les aimer, mais venant de la part de vampires assoiffés de sang, cela ne m'étonne pas. . .

Enfin, si un vampire semble bien ne pas la porter dans son coeur, c'est sans aucun doute Forlwey, qui lui lance avec fierté :

• Dans ce cas, il vaudrait mieux éviter que tu ne le touches, sorcière. Ce serait dommage qu'il t'absorbe aussi.
• Oh, toi. . .

Le serpent enroulé autour de son bras se met à luire avant de bondir dans sa main pour prendre la forme d'un sceptre de couleur ambré surmonté d'un serpent aux yeux émeraude.

• C'est assez, Sorticia, intervient la reine en posant une main sur son épaule avec un petit sourire amusé. Nous avons une affaire importante à régler.
• Tu as raison ma reine, affirme-t-elle en tournant vers elle un regard empli de tendresse, puis en toisant son interlocuteur avec un air triomphal. Le fait est que ce cristal possède des vertus curatrices extrêmement importantes. Et si cette fée. . .

Je sens aussitôt le regard à la fois surpris et curieux du nouveau venu peser sur moi, me poussant à tourner la tête vers lui pour le soutenir. J'en profite pour l'observer plus attentivement. Sa grande taille, ses muscles apparents sous sa tunique écarlate et ses traits harmonieux me font penser que je l'aurai trouvé tout à fait charmant sans cette froideur glaçante. Elle est comme une vilaine cicatrice venant gâcher son apparence presque parfaite.

• . . . Est venue chercher ce cristal, termine Sorticia, c'est qu'il y a sûrement une bonne raison.
• C'est évident, acquiesce Forlwey. Si une fée va jusqu’à sortir de sa cachette pour cet artéfact, c’est qu’il doit avoir une importance particulière pour elle. Je me demande si cette fée est aussi spéciale que ce cristal. . .

Je frissonne sous l'intensité de son regard, mais le soutiens. Je me dois d'être courageuse pour ma famille, mes amis et tout mon peuple.

C'est alors qu'à ma plus grande surprise, le vicomte de Clairecorail passe son bras autour de mes épaules dans un geste protecteur, ou plutôt possessif, car il doit sûrement me voir comme sa captive et cherche à le montrer.

• Tu ne crois pas si bien dire, Forlwey, déclare-t-il avec fierté. Il s'agit apparemment d'une princesse : la fille de la souveraine de Gaïa.

Quand je pense que c'est moi qui leur ai donné une information aussi importante dans mon impulsion. . . J'aurais dû agir avec plus de calme et de réflexion. Enfin, c'est trop tard pour revenir en arrière, maintenant, mais je peux encore protéger les miens en étant plus prudente, à l'avenir.

• Gaïa ? répète-t-il en haussant les sourcils.
• C'est apparemment le royaume des fées, lui explique sa reine. Cependant, nous n'en savons pas plus, car Sorticia semble incapable de percer son esprit.
• Ce n’est pas exactement vrai, ma reine, corrige l’intéressée avec une moue boudeuse. J’ai pu pénétrer dans son esprit sans difficulté, toutefois. . . je n’ai rien pu en tirer. Il est différent de tout ce que j’ai vu. C’est comme une ruche avec des dizaines de sons et d’images qui se mêlent dans un brouhaha indescriptible…
• À quoi sers-tu, sorcière, si tu t’avères maintenant incapable de faire ce pourquoi tu es utile ? l’attaque Forlwey. La sorcellerie est censée être ton domaine. Si tu n’es même pas capable de la pratiquer correctement. . .
• Nous ne savons presque rien sur les fées, alors je dois avancer en terrain inconnu ! se défend-elle avec véhémence. Et cela ne veut pas dire que je suis incapable de percer son esprit. C’est juste qu’il me faudra du temps… pour m’y prendre correctement.
• Ha ha ha ha ha ! Je crois comprendre pourquoi vous m'avez sollicité, Votre Majesté, avance-t-il en lançant un regard méprisant à la sorcière. Comme votre petite vipère n’arrive pas à faire parler la captive avec ses sortilèges, vous avez besoin de mes « talents » pour l’amener à se confier volontairement. . . Ne vous inquiétez pas. Contrairement à votre sorcière, obtenir des réponses ne me prendra pas plus de deux minutes.

Sur ces mots, il se tourne vers moi en faisant craquer ses jointures. Je l'observe faire avec un regard terrifié. Terreur qui se mue en surprise quand Rodrygal s'interpose entre nous deux pour l'empêcher de m'atteindre. Je trouve son comportement à mon égard bien étrange. . .

• Ne t’avise pas de la toucher, Comte Sanglant (la simple entente de ce surnom suffit à me glacer d'effroi, car je devine sans peine qu'il l'a amplement mérité. . .), le prévient-t-il avant de s’adresser à sa souveraine. Votre Majesté, je vous en prie, il n’est pas nécessaire de. . .
• Tu contestes la volonté de la reine, Rodrygal ? s'offusque le comte, mais son sourire en coin ne m'échappe pas. . .
• Il suffit, Forlwey, l'interrompt la reine avec une autorité empreinte d'amusement, qui les surprend tous les deux. Je n'ai pas l'intention de faire torturer la fée. Tout comme je me moque de connaître la raison qui l’a poussée à venir s’aventurer sur notre territoire, ce qu’elle veut faire avec ce cristal, ou même la localisation du royaume des fées. Cela n’a pas grande importance… comparée à elle.

C'est à mon tour d'être surprise. Que veut-elle de moi, alors ?

Un simple signe de tête de la vampire suffit à Sorticia pour descendre les marches d'un pas gracieux, afin d'attraper mon menton d'une main :

• Je n'ai peut-être pas pu déchiffrer les mystères de son esprit, mais j'ai en revanche pu définir et mesurer précisément son pouvoir magique grâce à ma sorcellerie. C’est probablement dû à son appartenance à la lignée royale des fées, mais notre jeune captive possède un immense potentiel magique latent, et des pouvoirs de guérison extraordinaires. . . À vrai dire, je n’ai jamais vu une magie curatrice aussi puissante.

J'ai l'habitude de rougir sous les compliments d'autrui, mais j'ai bien conscience qu'elle ne fait que jauger ma valeur comme on le ferait avec un objet. Je me contente donc de soutenir son regard doré avec un air de défi, pendant que le comte réplique :

• Et alors ? Nous sommes des vampires. Nous n'avons pas besoin de magie pour nous soigner : notre corps se régénère de lui-même.
• Mon cher Forlwey, je crains que tu ne sois en train de rater le point essentiel de cette conversation, se lamente la reine.

Le concerné dévisage aussitôt sa souveraine, puis les deux bruns, tentant de saisir ce qui m'échappe aussi. C'est finalement la sorcière qui lui vient en aide :

• Tu n'es pas sans connaître l'histoire du Phénix, n'est-ce pas Forlwey ?

Il hoche la tête avec impatience. Cette histoire, je la connais aussi.

• Et donc ?

Tout simplement parce que c'est à notre peuple que Raziel Phoenix, le fils aîné de Satan, doit sa légende d'immortel parmi les immortels.

• Certaines de mes soeurs. . .

Tandis que, malgré notre résistance supérieure à celle des autres êtres vivants, nous, les immortels, avons tous des points faibles pouvant causer notre mort, ce démon n'en a pas.

• Si c'est une nouvelle leçon d'histoire. . .

Ou plutôt, il n'en a plus depuis que. . .

• . . . Prétendaient que ce seraient les fées qui seraient à l’origine de l’invincibilité du Phénix. Il y a plusieurs versions qui sont avancées : selon certaines, c’est le peuple fée entier qui se serait rassemblé pour rendre Raziel invincible. Selon d’autres, c’est une fée royale qui en serait responsable.

Les deux versions contiennent une part de vérité. Si tout le peuple fée s'est entraidé pour rendre le prince démon invincible, ça n'aurait jamais été possible sans cette fée partageant le sang de ma lignée. Les autres ont joué un rôle de soutien en offrant une part de leur énergie à la première reine afin qu'elle puisse pousser son pouvoir à ses limites sans risquer d'en mourir. C'est cependant bien sa magie qui a guéri Raziel Phoenix de toutes ses faiblesses.

• Ça n'a aucun sens, rétorque Forlwey. Pourquoi les fées auraient-elles offert un si grand cadeau à un prince démon ? Quel intérêt ?

"Qui n'offrirait pas le monde pour son enfant ?" pensé-je.